Le Burkina et la Côte d'Ivoire veulent restaurer leurs "relations historiques"


Le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire, dont les relations sont tendues depuis l'arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, veulent travailler à restaurer les "relations historiques" qui les unissent, selon un communiqué samedi du ministère burkinabè des Affaires étrangères.

Depuis l'arrivée de la junte au pouvoir à Ouagadougou par un coup d'Etat en septembre 2022, le Burkina accuse régulièrement son voisin de déstabilisation, ce que nie la Côte d'Ivoire.

Les deux pays partagent une frontière de près de 600 km, poreuse et souvent mal délimitée, occasionnant parfois des arrestations de part et d'autre.

Six fonctionnaires ivoiriens sont détenus au Burkina, accusés d'être des "espions" ayant pénétré en territoire burkinabè fin août, ce que Abidjan nie.

En juillet, un influenceur burkinabè proche de la junte avait été retrouvé mort alors qu'il était détenu à l'Ecole de gendarmerie d'Abidjan pour "intelligence avec des agents d'un Etat étranger."

Samedi, le chef de la diplomatie burkinabè Karamoko Jean Marie Traoré a reçu le ministre délégué chargé de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l'extérieur, Adama Dosso, en visite à Ouagadougou.

Cette audience traduit "l'engagement constant du Burkina Faso à promouvoir une coopération régionale apaisée, fidèle aux relations historiques et humaines profondes unissant les deux peuples", indique un communiqué de la diplomatie burkinabè.

"Nous nous sommes parlé en frères, avec ouverture et sincérité. Je pense que nous avons posé un pas important qui doit être approfondi", a déclaré Karamoko Jean Marie Traoré, annonçant pour bientôt "un travail de consolidation de la confiance" des deux côtés.

"La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso sont comme deux poumons d'un même corps économique et social, liés par l'histoire et la géographie", a dit le ministre ivoirien Adama Dosso, cité dans le communiqué, rappelant que "les relations entre (les) deux pays sont historiques, avec des populations entremêlées vivant de part et d'autre."

"Nous sommes ici pour que les incompréhensions appartiennent définitivement au passé et que nos relations, jadis un modèle de coopération en Afrique de l'Ouest, redeviennent ce qu'elles ont été", a-t-il poursuivi.

Le Burkina Faso est en proie à des violences de jihadistes liés à Al-Qaïda et l'Etat islamique depuis une dizaine d'années ayant fait plus de 25.000 morts, et près de deux millions de déplacés.

La Côte d'Ivoire accueille près de 70.000 Burkinabè ayant fui leur pays, dont 35.000 dans la seule région frontalière du Bounkani, selon le HCR.
Samedi 6 Décembre 2025
Dakaractu