La résilience de la diaspora à l’épreuve de la pandémie du Covid-19.


En ces temps de crise mondiale de la pandémie de Covid 19, aggravée par des mesures de restriction de la mobilité des personnes au niveau internationale, la diaspora sénégalaise doit pleinement jouer son rôle dans le développement du Sénégal

En effet, la crise mondiale provoquée par la pandémie du Covid19, a causé des conséquences néfastes sur la vie des sénégalais.

 

Dans ce contexte de crise sanitaire, suivie d’une crise économique mondiale sans précédent, la diaspora sénégalaise ne doit pas rester en marge des solutions de développement de son pays.

 

Il serait intéressant d'apporter une contribution et des idées en vue de trouver des solutions aux problèmes de la diaspora et du Sénégal. Cette crise sanitaire et économique mondiale nous a appris que les solutions de développement économiques d’un Etat doivent se baser sur initiatives locales et nationales.

 

Une « solidarité verticale » c’est-à-dire entre les sénégalais serait d’abord un début de solution idoine. Car en cette période de crises graves, il faudrait mettre entre parenthèse les différences et les individualismes qui divisent parfois les sénégalais, surtout ceux de la diaspora.

 

En ce sens, la diaspora doit être une force vive pour influer sur les décisions qui la concernent et qui déterminent le développement futur du Sénégal.

 

La diaspora doit aussi être un vivier d’intellectuels et d’entrepreneurs pour le Sénégal, du fait des expériences et des connaissances qu’elle a pues accumuler à travers le monde. Elle pourrait donc être un levier de développement primordial pour le Sénégal.

 

En cette période de pandémie mondiale beaucoup de décisions ont été prises et qui ont des conséquences sur la vie quotidienne des sénégalais de l’extérieur (interdiction de retour sur le sol sénégalais, interdiction de rapatrier au Sénégal les dépouilles des sénégalais de l'extérieur décédés du Civid19.)

Il serait important de consulter la diaspora avant de prendre des décisions qui l’impactent son existence et son apport pour le Sénégal.

 

Dès lors, une instance apolitique, indépendante et dynamique, à savoir une association, ou une fédération d’association, pourrait être un interlocuteur crédible auprès des pouvoirs publics, des instances nationales et internationales.

 

Force est de reconnaître que le Sénégal ne saurait se développer en laissant en marge sa diaspora. En effet, l’apport des transferts de fonds de la diaspora dans l'économie nationale sénégalaise est considérable, avec 1,8 milliards d'euros (12.000 Milliards de FCFA), soit près de 14 pour cent du PIB. La capitalisation de cette manne financière serait un trésor qui pourrait servir aux investissements économiques pour le 

développement du Sénégal.

 

La création d’une "Banque d'investissement des sénégalais de l'extérieur" pourrait permettre d'entreprendre et d'investir dans des secteurs essentiels (l'agro-alimentaire, les industries tertiaires et de transformation de produits...), au lieu d'investir uniquement sur l'immobilier ou le commerce.

 

Une réorientation des investissements de la diaspora dans les secteurs qui permettent le développement économique du Sénégal et la création d’emplois durables, serait essentiel.

Il faut donc impulser une dynamique d'organisation et développement sans esprit politicien, partisan ou stricto personnel, par le biais d’une association et d’une Banque d’investissement.

 

Bien évidemment, l’Etat du Sénégal doit être le garant de cette structure bancaire pour ainsi donner une meilleure crédibilité auprès des institutions financières mondiales et permettre la réalisation de cette banque d’investissement. Cette garantie étatique doit être formelle et ne doit nullement saper les caractères d’indépendance, d’apolitique et de libérale de cette association et de cette banque d’investissement.

 

Pour ce faire, des membres de l’association de la diaspora et un représentant de l’Etat, devraient siéger dans le Conseil d’administration de la Banque d’investissement pour lui impulser une vision de développement économique du Sénégal.

 

Le dénominateur commun de ces deux instances doit être la défense exclusive des intérêts des sénégalais de l'extérieur et le développement économique du Sénégal.

Servir au lieu de se servir et mettre les compétences, les connaissances, les expériences et les talents de la diaspora au service de son pays, doit être le credo et la soupape qui sous-tend cette Banque et cette organisation associative.

 

Il serait donc opportun de mettre en place cette " association des sénégalais de l'extérieur" qui adhère toutes les composantes de la diaspora, pour mieux faire entendre la voix des sénégalais de l’extérieur autrement que par la politique politicienne.

 

Les représentants diplomatiques ainsi que les instances représentatives des sénégalais de l’extérieur doivent pleinement jouer leur partition pour la réalisation d’une « symphonie », dans le concert des nations.

 

La réalisation de ce projet économique de développement suppose une abstraction totale des intérêts partisanes et des divisions intestines qui pourraient menacer la survie de l’instance associative et la structure bancaire.

Je finirai cette contribution en par cette phrase « Personne ne se libère seul, les sénégalais se libèrent ensemble, pour ainsi impulser le développement du Sénégal ».

 

Me Doro GUEYE

Avocat au barreau de Toulouse

Dimanche 3 Mai 2020




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