La presse sénégalaise fait bloc : naissance du Front pour la défense de la liberté de la presse


Face aux arrestations de Maïmouna Ndour Faye et de Babacar Fall, et à l’irruption brutale des forces de l’ordre dans les rédactions de 7TV et RFM, la presse sénégalaise décide de riposter collectivement. Ce mercredi 29 octobre 2025, plusieurs organisations professionnelles se sont réunies dans les locaux du Groupe Futurs Médias (GFM) pour définir une réponse unifiée. De cette rencontre est né un nouvel élan : le Front pour la Défense de la Liberté de la Presse (FDLP).



Ce front regroupera les principales organisations du secteur, notamment la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS), le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS), l’Association des Éditeurs et Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL) et la Coordination des Associations de Presse (CAP). Objectif : défendre, d’une seule voix, les libertés fondamentales menacées.



Un front uni face à la répression



La création du FDLP intervient dans un contexte de tension croissante entre les autorités et les médias, après les interventions policières dans deux grandes rédactions. Ces opérations, jugées “violentes et injustifiées” par la profession, ont provoqué un tollé dans tout le pays.

Si Babacar Fall, journaliste à RFM, a été libéré dans la soirée, Maïmouna Ndour Faye, directrice de 7TV, demeure en détention. Pour les organisations de presse, il s’agit d’un signal d’alarme sur l’état de la démocratie et du droit à l’information au Sénégal.



Des actions immédiates



En réponse, les acteurs des médias ont arrêté un plan d’action d’envergure.

Un sit-in est prévu ce jeudi 30 octobre 2025 à 17 heures devant les locaux de 7TV, symbole de la résistance médiatique actuelle. Cette mobilisation sera suivie d’un plateau spécial diffusé simultanément sur plusieurs chaînes de télévision, afin d’amplifier le message et sensibiliser l’opinion publique.



Le samedi 1er novembre 2025, une Assemblée générale constitutive du FDLP se tiendra à la Maison de la Presse, à midi. Ce rendez-vous marquera la formalisation du front et la définition des prochaines étapes, dont une marche nationale en préparation.



Un appel à la société civile



Les initiateurs du FDLP appellent toutes les forces vives, organisations citoyennes et défenseurs des droits humains à rejoindre ce mouvement, dans ce qu’ils qualifient de « combat pour l’intérêt national ».

La presse sénégalaise, longtemps considérée comme un pilier de la démocratie en Afrique de l’Ouest, entend ainsi montrer qu’elle ne cédera ni à la peur ni à la censure.



« Nous ne défendons pas seulement des journalistes, mais le droit du peuple à être informé », martèle un membre du collectif réuni dans les locaux du groupe  GFM.


Le ton est donné : la presse sénégalaise ne compte pas se taire.
Mercredi 29 Octobre 2025
Dakaractu