L'Oms suspend les tests sur l'hydroxychloroquine suite à une étude : L’Afrique abandonnera-t-elle la molécule salvatrice ?


C’est censé être un coup dur pour l'hydroxychloroquine du nom de la molécule utilisée par beaucoup de pays dans le traitement contre le nouveau Coronavirus.
 
Après qu'une étude a minimisé son bénéfice dans le traitement des malades de la Covid-19, l'Organisation mondiale de la Santé a décidé de suspendre les tests initiés avec cette molécule. Ce, le temps d'y voir un peu plus clair d'autant plus que l'étude publiée vendredi dernier sur la revue Scientifique The Lancet, tend à démontrer que l'utilisation de la Chloroquine ou de l'hydroxychloroquine ou de l'une des deux molécules associée à un antibiotique serait nocive à la santé des malades.
 
L’étude en question qui a été menée par quatre spécialistes de la santé cardiovasculaire, est basée sur l’exploitation de dossiers médicaux électroniques de 96 000 patients admis entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril 2020 dans 671 hôpitaux sur 06 continents.

Dans les faits, 15 000 patients ont reçu l’une des quatre combinaisons, c’est-à-dire la chloroquine seule ou associée à un macrolide, l’hydroxychloroquine seule ou associée à ce même macrolide. Ensuite, les quatre groupes ont été confrontés aux 81 malades du groupe dit témoin. Comprendre celui qui n’a pas reçu le traitement. Il ressort de cette analyse que les quatre traitements ont présenté un risque de mortalité plus élevé que ce qui a été constaté avec le groupe témoin. Un taux de 08% des malades a développé une arythmie cardiaque après avoir reçu l’hydroxychloroquine et un antibiotique.

Le Pr Didier Raoult qui est le théoricien de l’efficacité de l’hydroxychloroquine a réagi à la publication de cette étude qu’il juge « foireuse ». 

Dérivé de la chloroquine, l'hydroxychloroquine, associée à l’azithromycine, est plébiscitée dans la majorité des pays africains contre le Coronavirus. Et les résultats obtenus jusque-là sont pour le moins encourageants. Sur 113.922 cas positifs enregistrés depuis le début de l'épidémie, 45.403 sont déclarés guéris pour seulement 3.405 décès. 

Des pays à l'image du Sénégal l'utilisent pour traiter les patients atteints de Covid-19 et obtiennent des résultats qui militent en sa faveur.

Dans une interview accordée à la télévision nationale, le Professeur Moussa Seydi vantait les mérites de l'hydroxychloroquine et assurait qu'à la lumière d'une étude préliminaire qui attestait de son efficacité, qu’il serait maintenu dans le dispositif curatif. Et tout porte à croire que cette décision de l’Oms ne risque pas d’y changer grand-chose, surtout que l'Afrique est timidement représentée dans l’échantillonnage. Sur 96.000 dossiers médicaux exploités, juste un peu plus de 3.000 proviennent du continent africain.  
Lundi 25 Mai 2020




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