L’Apix, origine du malaise entre le palais et la Cour des comptes (Par Cheikh Yérim Seck).


L’Apix, origine du malaise entre le palais et la Cour des comptes (Par Cheikh Yérim Seck).
DAKARACTU.COM  La sortie médiatique au vitriol ces jours derniers d’Abdou Bame Guèye, président de la Cour des comptes, fustigeant la difficulté de l’exercice de sa  mission par la cour, témoigne d’un malaise entre cette institution et les plus hautes sphères de notre République. Le patron de la juridiction chargée de contrôler la gestion des deniers publics a noté pour s’en plaindre certaines dérives impunies des ordonnateurs de fonds que sont les ministres et les maires. Leur responsabilité est actuellement limitée par la Constitution, et aucune sanction, même quand leur gestion est épinglée, ne peut être prise. Toute la responsabilité est imputée au comptable, et la Cour des comptes milite pour que celle de l’ordonnateur soit placée au cœur du dispositif, ce qui n’a pas l’heur de plaire à la présidence et aux services qui lui sont rattachés. Ce n’est pas l’unique pomme de discorde entre le palais et la cour.
Les rapports exécrables entre ces deux institutions remontent à 2007 et trouvent leur origine dans un contrôle qui avait été diligenté dans les services et les comptes de l’Agence nationale chargée de la promotion des investissements et des grands travaux (Apix). Aminata Niane, directrice générale de cette structure, avait opposé à la requête des magistrats contrôleurs des courriers confidentiels, venant de la présidence de la République, lui recommandant d’accorder des marchés publics à des individus précis. Devant l’insistance des contrôleurs, fondée sur la loi qui dispose qu’aucun secret ne leur est opposable, elle finira par céder à leurs inquisitions et à leur remettre les documents demandés, sans oublier de s’en plaindre auprès du chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade. Cette plainte d’Aminata Niane provoqua en son temps une vive colère du président qui s’insurgea contre ces « Zorros », comme il les nomma alors, insinuant même que ceux-ci contrôlaient tout le monde mais n’étaient pas contrôlés, ce qu’il promit de faire le plus rapidement possible. Mais des mécanismes sont venus entraver cette volonté présidentielle de réformer la Cour des comptes et son fonctionnement. D’abord cette réforme jurait d’avec les statuts de l’Uemoa qui régissent les cours constitutionnelles des pays membres, ensuite il rencontra le véto de l’Intosai, une organisation internationale réunissant les organismes suprêmes d’audit des comptes publics. Philippe Séguin, alors à la tête de la Cour des comptes française, a fait pression sur Nicolas Sarkozy pour que ce dernier s’en ouvre à Abdoulaye Wade, et le contraigne à reporter sa réforme de la Cour des comptes sénégalaise. Abdoulaye Wade, qui avait mis en place une commission de réforme de cette juridiction, a reculé mais a gardé une dan contre elle. Et empêche depuis lors toute transformation qualitative de la cour, malgré l’insistance de ses magistrats désireux d’en perfectionner le fonctionnement et les mécanismes de contrôle. Wade trouve toujours un moyen de repousser leurs propositions, et de rejeter tous les projets qui lui sont soumis, comme celui de nommer plusieurs commissaires du gouvernement pour désengorger les dossiers qui remplissent les tiroirs du seul commissaire du gouvernement qui existe aujourd’hui. Ou encore le projet d’améliorer les conditions de vie des membres de la cour, une institution constitutionnelle, alors que dans le même temps, il a considérablement changé le train de vie de ceux de l’Inspection générale d’Etat (la fameuse IGE, un simple organe de la présidence) qui sont payés deux fois et demie plus que les magistrats de la Cour des comptes. La raison de cette discrimination présidentielle est évidente : l’IGE est actionnée par Wade et elle coopère comme dans l’affaire des chantiers de Thiès alors que la Cour des comptes se saisit elle-même des dossiers et refuse de se faire dompter. Elle s’attaque à des structures protégées par le palais et commet des rapports qui ne sont pas du goût du prince. Selon une source très proche, l’irritation de Wade dans l’affaire de l’Apix et sa volonté de contrôler la cour s’expliquent aussi par la hantise qui l’animaient de voir cette juridiction scruter les comptes et mécomptes de l’Anoci, à l’époque dirigée par son fils.   
A défaut de mettre la Cour des comptes sous sa coupe, le chef de l’Etat classe ses rapports sans suite. La colère d’Abdou Bame Guèye vient aussi du fait qu’en ce moment, il y a 71 rapports qui épinglent des détournements de fonds et malversations de toutes sortes dans des organismes publics, et ce sans qu’aucune suite n’y soit donnée. Jusqu’à quand ? 
Mercredi 30 Novembre 2011




1.Posté par ns! le 30/11/2011 10:11
c bien dit et res explicite, je te felicite CYS bonne continuation, la fin de ce regime pourri
me est toute proche

2.Posté par galséne le 30/11/2011 10:31
bande de bouffons qui défendent wade réagissés.

3.Posté par citoyen le 30/11/2011 14:42
Jusqu'en Fevrier 2012

4.Posté par mol le 30/11/2011 15:19
JE CHERCHE DU TRAVAILLE COMME GARDIEN DANS UNE ENTREPRISE!,MAISON ETC.....MON TEL EST 771972559

5.Posté par Badra le 30/11/2011 15:48
Jusqu'au départ de Saxe,les voyous de la république feront la bamboula et après ils vont s'exiler pour les franco,canada-senegalais,les autres iront en prison

6.Posté par Dayejeex!Dayejeex!Dayejeex! le 30/11/2011 19:01
Ha le bilan de Wade! Vite qu'on l'oublie INCHALLAH
Asbirou, wa saabirou, wa raabitou wa taqoulaha lahalakoum touflihouna

7.Posté par ABBA le 01/12/2011 00:17
Excellent travail Mr.SECK! Seule la verite finira par triompher et ce n'est plus loin, cette verite.Avec cet article,on se rend compte qu'il n'y'a pas que des mediocres au Senegal.Les categories a ABDOU BAM GUEYE,demain,l'ETAT devrait les decerner les plus hautes distinctions.Voila des personnes dignes qui sont des roles models pour les generations futures.Que le bon Dieu nous debarasse de ce president informel...Tout est informalise au Senegal,il n'y'a plus d'administration et cela tue le gout et l'amour pour les etudes,ce qui est grave pour un pays.Du temps de SENGHOR et de ABDOU DIOUF,il fallait etre meilleur de ta promotion ou bien tres bien notes par tes superieurs pour travailler a la presidence ou occuper des postes de responsabilites.Il y'avait L'ORGANISATION et la METHODE.Aujourdhui,meme la fonction de president de la republique est banalisee dans notre cher Senegal.Pour decrire la situation qui prevaut au SENEGAL actuellement,je dirai qu'il y'a un meli melo total...

8.Posté par BRESCIA le 01/12/2011 05:09
Clompletement d'accord avec ABBA. Felicitation a toi aussi CYS.

9.Posté par le lébou le 01/12/2011 05:47
Un grand MERCI A CYS. En tout cas tous les fonctionnaires qui ont eu a travailler sous les trois présidences reconnaissent que le plus nul et de trés loin est celle du PRESIDENT WADE.
Que peut-on tirer d'une administration d'ou les administrateurs et autres fonctionnaires sont mis de cote pour laisser place a des informels. ?



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