Le verdict est tombé dans une atmosphère lourde et silencieuse. Selon L’Observateur, la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Tambacounda a condamné Harouna Sow, berger âgé de 38 ans, à 12 années de réclusion criminelle pour le meurtre de Mouhamadou Bâ.
Les faits remontent à septembre 2023, dans le village de Samba Diarry, département de Koumpentoum, et trouvent leur origine dans une relation supposée entre la victime et l’épouse de l’accusé.
D’après le récit rapporté par L’Observateur, le drame s’est noué un soir pluvieux. Harouna Sow se rend à Samba Diarry pour retrouver son épouse, K. Bâ. Accueilli par son beau-frère Ousmane Bâ, il est invité à se rafraîchir après le voyage. Un geste d’hospitalité banal, qui devait précéder l’irréparable.
À son retour de la salle de bain, Harouna Sow se retrouve seul dans une chambre avec Mouhamadou Bâ, propriétaire des lieux. Ousmane Bâ s’était momentanément absenté pour préparer le thé. C’est dans ce court laps de temps que la situation dégénère.
Selon les déclarations de l’accusé, relayées par L’Observateur, la tension était déjà à son comble avant même la douche. Il affirme avoir surpris son épouse assise avec Mouhamadou Bâ, regardant des vidéos ensemble. À son entrée, la femme aurait pris la fuite, laissant les deux hommes face à face. La discussion s’envenime rapidement. Harouna Sow demande alors à Mouhamadou de s’éloigner de son épouse. Les échanges deviennent violents.
L’accusé soutient que la victime aurait porté le premier coup. Pris par une colère qu’il dit incontrôlable, il sort un couteau qu’il portait sur lui et frappe. La lame, longue de 15 centimètres, transperce la poitrine de Mouhamadou Bâ, atteignant le cœur. Le coup provoque une hémorragie interne fatale, comme le confirmera plus tard le certificat de genre de mort, précise L’Observateur.
Les témoignages recueillis lors de l’enquête confirment l’issue tragique. Ousmane Bâ déclare avoir découvert, en entrant dans la pièce, Mouhamadou Bâ agonisant au sol, tandis que Harouna Sow se tenait debout, un couteau ensanglanté à la main. Quant à K. Bâ, l’épouse au centre du conflit, elle nie avoir été présente au moment des faits. Elle reconnaît toutefois avoir entretenu une relation antérieure avec la victime, avant son mariage, affirmant y avoir mis fin.
Arrêté peu après le drame, Harouna Sow n’a jamais nié son geste. Devant les enquêteurs comme devant le juge d’instruction, il a reconnu les faits, tout en affirmant qu’il n’avait pas l’intention de donner la mort.
« Je ne savais pas que le coup allait donner la mort », a-t-il déclaré à la barre, selon L’Observateur.
À l’audience, le ministère public, estimant la gravité extrême des faits et évoquant une possible préméditation liée au port du couteau, a requis la réclusion criminelle à perpétuité. La défense, assurée par Me Souleymane Ndéné Ndiaye, a plaidé la requalification des faits, demandant à écarter l’assassinat au profit du meurtre simple, en l’absence de préméditation formellement établie.
Après délibération, la Chambre criminelle a partiellement suivi les arguments de la défense. Les juges ont requalifié les faits en meurtre, écartant ainsi la préméditation caractéristique de l’assassinat. Toutefois, la juridiction a estimé que la gravité de l’acte méritait une sanction exemplaire. Harouna Sow a été déclaré coupable de meurtre et condamné à 12 ans de réclusion criminelle, rapporte L’Observateur.