« J’ai vu au Saloum des paysans avec des bons impayés » (Thierno Bocoum)


Pour Thierno Bocoum, le phénomène des bons impayés n’a pas disparu, malgré les assurances du gouvernement à ce sujet. « Pendant qu’on est là à délibérer sur le prix de l’arachide, le paysan est obligé de bazarder sa production à cause des nombreuses charges sociales auxquelles il doit faire face. J’ai vu au Saloum des paysans avec des bons impayés. Quand ils se rendent à la SONACOS, on ne leur donne que des documents pour leur demander de patienter », révèle-t-il, de la tribune de l’émission « Sur un air de campagne », diffusée ce dimanche sur Dakaractu Tv.

De l’avis de l’ex-député, qui dénonce un pilotage à vue, le chef de l’Etat a attendu le surplus d’arachide pour appeler au secours la Chine.

Le patron d’AGIR a, auparavant, critiqué la politique de sociale du gouvernement. Pour lui, il est rare de voir des médecins spécialistes accueillir les malades dans les différentes structures de santé du pays. « On sait ce qui se passe dans les hôpitaux par rapport au personnel. Si aujourd’hui ils disent qu’ils prennent en charge les médicaments, je me demande dans quel Sénégal on est. Même les plus nantis peinent à se soigner convenablement », s’étonne l’allié de Idrissa Seck.

« A côté du bilan matériel, il  y a le bilan moral. Qu’est-ce qu’il en est de la démocratie dans notre pays ? Qu’est-ce qu’il en est de la séparation des pouvoirs ? », s’interroge  M. Bocoum. « Avec le Président Macky Sall, on s’est inscrit dans un recul démocratique. Les libertés sont menacées», justifie-t-il, non sans alerter aux risques liés à l'absence de "consensus" sur le processus électoral.

« Il ne s’agit pas simplement de stabiliser les prix, le pouvoir d’achat des Sénégalais pose problème, parce que l’on n’a pas créé suffisamment d’emplois. Selon les statistiques de l’Ansd, il y a 360 000 demandes d’emploi par an, alors que seuls 56000 en sont créés », informe-t-il.

Parlant de la structure de l’économie, le leader d’AGIR croit savoir que « le privé national est malmené ». « Ils préfèrent mettre en avant le privé international », dénonce Bocoum, qui aura croisé le fer avec Malick Diop de l’Afp.

 
Dimanche 17 Février 2019




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