Lors d'une interview accordée au Groupe Alkuma, le Président Macky Sall est revenu sur sa vision du monde rural. Sa relation, ses atouts et sa place dans le développement du pays ont été abordés par le chef de l’Etat. Et pour lui l’émergence passe par une meilleure prise en charge de la problématique du monde rural…
Quelles relations avec le monde rural
«Mon lien avec le monde rural est d’abord affectif. Je peux aussi considérer que je suis issu du monde rural parce que je suis né à Fatick qui est devenu une commune. Mais, la région a longtemps été dans un environnement rural. J’ai laconviction que le monde rural doit être renforcé, si nous voulons véritablement développer notre pays. Vous ne pouvez pas avoir plus de 60% de votre population en milieu rural, avoir une ambition de développement et d’émergence, si ce milieu rural n’est pas transformé qualitativement en lui donnant les intrants dont il a besoin pour se moderniser. C’est pourquoi, j’ai dit dans le cadre de l’Acte III de ladécentralisation qu’il fallait donner la même dignité aussi bien aux communautés rurales devenues communes, qu’aux communes d’arrondissement devenues des communes de plein exercice. Ceci consacre la communalisation intégrale. Donc, pour moi, il faut inverser les flux d’investissements. Dans le passé, on a mis quasiment toutes les ressources qui existaient dans les villes notamment dans la partie occidentale du Sénégal, le long des côtes. C’était le schéma colonial. Et, c’est la même chose, partout en Afrique. L’intérieur du pays a été quasiment abandonné, alors que les productions viennent de lànotamment les produits agricoles. Il fallait donc inverser, refaire les routes vers l’intérieur, refaire l’assainissement vers l’intérieur pour que les marchés soient connectés aux zones de productions. C’est ce qui explique vraiment la quintessence de toutes les politiques publiques que je mène en faveur du développement intégral et harmonieux de notre pays par le canal des programmes comme le PUDC, le PUMA. Quis’occupe maintenant des zones frontalières qui sont encore les plus abandonnées, parce qu’éloignées et en général difficile d’accès. Donc, il faut donner à toutes ces zones et à toutes ces populations les mêmes facilités que les autres qui sont dans des villes. Alors, c’est ce qui me lie au monde rural».
Les atouts du monde rural
«Je veux aussi que les gens qui vivent dans le monde ruralsoient fiers de dire, je suis un rural, je suis de tel village. Etqu’on montre la particularité de son terroir. Il faut qu’on soit fier de nos origines. Fier de ce que l’agriculteur fait. On passe ainsi du concept de paysan à celui d’agriculteur. En réalité, les ressources qu’on peut tirer de l’agriculture sont parfoisbeaucoup plus importantes que les ressources tirées d’un salaire. Il faut aller vers ce changement de mentalités dans le pays. Aujourd’hui, les gens veulent avoir des champs, faire de l’horticulture, des cultures traditionnelles, parce qu’en allant au village, il y a une route ou une piste pour y aller, de l’électricité, de l’eau... À partir du moment où on a tous ces éléments, qu’on vive aux Etats Unis, à Dakar, à MBadakhouneà Malem Niani… c’est la même chose. Puisqu’on est connecté au monde. On a le téléphone. On peut sortir quand on veut, en saison des pluies comme en saison sèche».
Place du monde rural dans la relance économique
«Tant que j’aurais les capacités de servir le pays, le monde rural sera dans mes priorités.
Je ne le dis pas par hasard, les chiffres sont là. Le budget du ministère de l’Agriculture est important parce que c’estl’agriculture qui nourrit la population. En 2012 quand j’arrivais, ce
budget était de 91 milliards francs Cfa, aujourd’hui, il est de 187 milliards francs Cfa. On a plus que doublé le budget. Les budgets de campagnes agricoles (ce qu’on fait pour préparer la
campagne avant l’hivernage en termes d’accompagnement des agriculteurs notamment les intrants, l’engrais, le matériel attelé, à l’époque il n’y avait pas de tracteurs) étaient de 30 milliards francs Cfa, il est à 80 milliards francs Cfa pour cette présente campagne. L’année dernière, on était à 60 milliardsfrancs Cfa. Donc, vous voyez l’écart. Et ça c’est compte non tenu de tout ce qui a été fait par ailleurs dans les programmes agricoles sur le riz, sur l’aménagement des zones, etc. En réalité, il y a beaucoup de ressources qui sont transférés vers le monde rural directement par le budget, mais aussi par le fait qu’on augmente le prix aux producteurs. Par exemple, le prix de l’arachide était de 125 FCfa, le Kg en 2012. Depuis lors, iln’a jamais été commercialisé à moins de 200 FCfa et l’annéedernière, il était de 250 FCfa. Il peut même aller jusqu’à 300 FCfa. En faisant cela, on renforce le pouvoir d’achat des producteurs. En plus, il n’y a plus de bons impayés qu’on a connus par le passé. Il faut aussi la diversification des cultures. Donc, c’est ce transfert progressif et durable des ressources dans le monde rural qui fera que la situation va changer. L’habitat va changer, il y aura de plus en plus de moyens de locomotion. C’est l’accès aux services sociaux de base qui vachanger le niveau et le style de vie du monde rural. On va devenir ainsi urbain en milieu rural».
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