DAKARACTU.COM M. Camara, pouvez-vous nous expliquer votre projet dénommé : « en route vers l’autosuffisance en riz »
Il s’agit d’une campagne de sensibilisation visant à inciter les populations à consommer le riz produit au Sénégal. Il est important que la denrée la plus consommée au Sénégal puisse être produite dans le pays. Cela nous permettra de réduire le déficit de notre balance commercial, de créer un nombre considérable d’emploi (surtout pour les jeunes) dans les régions de production actuel et d’augmenter ainsi, les conditions de vie des producteurs et des populations.
Au-delà du riz, il est important que les populations comprennent le lien entre consommer sénégalais et l’emploi : si vous achetez un bien et service produits au Sénégal, alors vous contribuez à payer le salaire des travailleurs sénégalais qui les ont produits. Si vous achetez un autre bien et service produits à l’étranger, vous participez à payer le salaire des travailleurs étrangers qui les ont produits. Alors, plus la demande de bien et service produits au Sénégal sera forte, et plus leur production sera forte et plus il y aura d’emplois disponibles pour pouvoir les produire. Donc, le fait de consommer sénégalais n’est pas un effet de mode ou un slogan creux, mais c’est bel et bien une nécessité économique, si on veut résorber le problème du chômage notamment des jeunes au Sénégal et participer à l’émergence du Sénégal.
La transition est toute faite, que pensez-vous du PSE ?
L’opinion que l’on se fait d’une idée dépend souvent de comment on la comprend. J’analyse le PSE comme un plan visant à inciter l’économie sénégalaise à la production. Car si le PSE, c’est mettre à disposition des sénégalais : de l’énergie en quantité suffisante et à un meilleur coût, une main d’œuvre qualifiée, des infrastructures de qualité et du matériel notamment agricole, c’est assurément en grande partie pour produire, transformer, transporter et commercialiser des biens et services au Sénégal et à l’étranger. Alors, oui, le PSE est une opportunité importante pour le Sénégal, à condition que tout le monde joue sa partition. Vu tous les efforts qui ont été consentis par le Sénégal pour le PSE, ce n’est certainement pas pour que l’on continue à consommer des produits importés, alors qu’on les produit au Sénégal. Cela n’aurait pas de sens. Avec une hausse de la production, les produits sénégalais seront de meilleure qualité et plus compétitifs.
Quelles sont les diverses actions que vous pensez effectuer quant à votre campagne de sensibilisation ?
Nous avons participés au SIA (salon international de l’agriculture) 2014 à Paris, avec la présence de M. El hadji DIOUF, à la journée du Sénégal. Une tournée nationale est prévue au mois d’avril pour expliquer aux populations les enjeux quant à l’atteinte de l’autosuffisance en riz. Il y aura aussi un déjeuner débat sur le même thème, autour d’un repas à base de riz sénégalais. Et enfin une campagne médiatique nationale et internationale portée par les ambassadeurs du projet qui sont entre autre M. El hadji Diouf (footballeur), AKON (artiste- interprète), Pape Diouf (artiste-interprète), LISSA (actrice – Top Model).
Comment allez-vous financer tout ceci ?
Pour l’instant, je fonctionne avec mes propres moyens. Il y a des entités comme le MAER (ministère de l’agriculture et de l’équipement rural), la SODAGRI, la SAED entre autres, qui ont prévu de nous soutenir. Je pense qu’on a tous une partition à jouer, en ce qui me concerne je jouerai la mienne jusqu’au bout.
Et le mot de la fin.
Je tiens d’abord à remercier le Président de la république M. Macky Sall, qui lors d’une audience, m’a encouragé à travailler sur ce projet, le ministre de l’agriculture et de l’équipement rural le Dr abdoulaye Seck, Le ministre du Plan M. Abdoulaye Baldé, M. Moussa Baldé DG de la SODAGRI, et Samba Kanté DG de la SAED. Mais aussi et surtout les ambassadeurs du projet : M. El hadji Diouf, Akon, Pape Diouf, et Lissa qui ont accepté sans hésiter à participer gratuitement à cette campagne et Mohamed Baldé qui m’a assisté depuis le début du projet.