Infections vaginales. Une problématique chez de nombreuses femmes. Elles en souffrent parfois en silence, et souvent au quotidien avec des conséquences fâcheuses pour leur santé. Selon le docteur Abdoulaye Diop, gynécologue obstétricien et médecin-chef de clinique, trois causes peuvent être à l'origine des infections vaginales. Il souligne la première cause comme étant due à un excès d'hygiène intime. Autrement dit, il y’a une fragilisation de la flore vaginale. Cependant, le gynécologue conseille de nettoyer deux fois par semaine au maximum la partie externe du vagin et d'utiliser un bon gel lubrifiant lors des rapports sexuels pour éviter les irritations et autres inconvénients. La deuxième cause est liée au port régulier de vêtements trop serrés voire inadaptés comme les strings, les pantalons d'une confection inconfortable. À cela il faut ajouter les risques que peuvent engendrer l'étalage des sous-vêtements dans les salles de bain ou dans des milieux qui ne sont pas en contact avec le soleil. Donc pas complètement aéré ni assez sec, ce qui favorise la prolifération de bactéries. Et enfin, la troisième cause d'une infection vaginale est constatée lors des rapports sexuels non protégés.
En somme, la vaginite ou infection vaginale est une inflammation du vagin qui est le plus souvent due à une infection, mais pas toujours .Elle se traduit par une irritation, des démangeaisons ou des sensations douloureuses à la vulve ou au vagin, ainsi que par des pertes vaginales « anormales ».
Au Sénégal, selon Etiologies des infections génitales communautaires féminines, les infections vaginales touchent plus de 8 femmes sur dix. Nombreuses sont celles qui n'ont pas échappé à cette infection. Les mycoplasmes (Mycoplasme hominis et Ureaplasma urealyticum) qui font partie des différentes infections vaginales représentant 34% des isolats et les Candida (21%) étaient les agents prédominants. Mycoplasma hominis et Ureaplasma urealyticum étaient associés dans près de 17% de cas et sensibles à plus de 80% aux cyclines. Candida albicans, qui représentait 75% des isolements dans les candidoses, est sensibles à l’amphotéricine B (100%) et à la nystatine (98 ,5%). Les entérobactéries représentaient 11,60% des isolats, et Chlamydia trachomatis 7,66% selon toujours Etiologies des infections génitales communautaires féminines.
Fama Thioub : « J'ai vécu des horreurs »
Infections vaginales à levures (candidose).
Fama Thioub, habitante de Kaolack raconte les horreurs qu'elle a vécues. Cette femme de 32 ans nous confie qu’elle continue d’en souffrir. Cela fait plus de 5 ans que chaque minute qui passe est vécue comme un enfer. « J’en souffre de façon telle que je me replie sur moi. J’avais tellement honte de m'asseoir avec des gens vu l'odeur que mon vagin dégageait à un certain moment que j'étais obligé d'acheter des tampons de règles pour estomper le liquide qui sortait de moi. Je n'ose même pas porter mes sous-vêtements tranquillement sans tampon. J’ai avorté à trois reprises ». Le problème de Fama est le lot de beaucoup de femmes. Stoïques, elles souffrent en silence et courbent l’échine. Elles acceptent un sort qui les brime. Pourtant, explique e Docteur, les causes de ces infections. sont dues la plupart du temps par l’utilisation de produits traditionnels comme le beurre de karité, le clou de girofle et les feuilles de menthes que les femmes utilisent pour mieux pimenter leur vie sexuelle. Cette infection fait partie des infections les plus dangereuses pour une femme, rajoute le docteur. L’infection la plus coriace à traiter reste le HPV (Humain Papilloma Virus). Un virus de type 16 et 18 qui est à l’origine du cancer du col de l’utérus. Fama Thioub en sait quelque chose, et elle nous raconte. « Je me suis traitée plusieurs fois, mais je ne comprends pas pourquoi cela revient tout le temps. J’ai une coépouse et j’ai décidé d'en parler à mon mari finalement pour que l’on puisse bénéficier d’un traitement commun à trois", explique-t-elle mortifiée et honteuse pour sa maladie.
Penda Diouf : « je me grattais trois jours successivement »
Infection vaginale, origines et complications.
Les infections vaginales touchent différemment les femmes qui en sont victimes. Elles se manifestent de différentes manières par des démangeaisons ou même par la présence d’autres bactéries. Penda Diouf en a fait l’amère expérience. Âgée de 24 ans et habitante des Parcelles Assainies, elle explique que tout a commencé quand leur femme de ménage a utilisé son savon alors qu’elle avait le démîtes séborrhéique. « D’abord j'ai été infectée au niveau des parties intimes. Je me suis grattée 3 jours successivement sans savoir l'origine du mal et quand j’ai vérifié au niveau des toilettes j’ai constaté que la couleur des pertes blanches avaient changé. En plus, j’ai toujours mal quand je fais des rapports sexuels. Je me suis rendue au niveau de la pharmacie pour acheter le médicament zenset vu que ça lutte contre les démangeaisons et une pommade. Finalement les choses se sont empirées et j'étais obligée de partir à l'hôpital Philippe Senghor ». Il a fallu alors 4 mois à Penda pour se débarrasser de cette infection. Cette infection de Penda trouve une explication chez le gynécologue. Selon lui, le changement de la couleur des pertes blanches qui sont censées être blanches, virent au jaunâtre, à une couleur verdâtre et qu’elles sont accompagnées par des démangeaisons, une odeur désagréable et des douleurs lors des rapports sexuels, signe qu'il existe probablement une infection. Si certaines infections s’accompagnent d’odeurs, ce n’est pas le cas pour d’autres.
Infections par la mycose vaginale.
A. Niang n’a pas de souvenirs de la date exacte de son infection vu les traumatismes que ça a engendrés. La jeune femme âgée de 27 ans se rappelle des signes de ses premières infections. Elles sont apparues entre 2018 et 2020. Elle s’en souvient : « Je n’ai même pas perdu de temps. Je me suis rendue directement à l'hôpital parce que ça grattait d'une manière excessive. Je n’avais pas d'odeur ni de changement de couleur de pertes blanches, j’avais juste des démangeaisons qui me fatiguaient et pourtant rien n'a changé c’est alors que je me suis rendue à la clinique pour des analyses et une échographie. Le traitement fut long, mais maintenant ça va." Il existe cependant une méthode pour éviter les infections.
Recommandations
L’adage mieux vaut prévenir que guérir trouve toute sa quintessence dans cette logique du Docteur Diop. Il donne quelques recommandations pour éviter de contracter les infections vaginales. Il faut toujours sécher les sous-vêtements au soleil ou les repasser si le milieu où nous habitons n'a pas accès au soleil. Le Docteur conseille de ne pas porter des vêtements trop serrés. Il est souhaitable d’utiliser des sous-vêtements en coton, ne pas abuser de l'hygiène du vagin (laver le vagin avec de l'eau, diluer les gels intimes avant l'utilisation et utiliser des savons ordinaires pour une meilleure santé corporelle...
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