Hôpital Abass Ndao : le “scandale” de faux médecins se dégonfle, deux agents libérés mais une zone d’ombre persiste


L’affaire qui avait enflammé l’hôpital Abass Ndao ressemble désormais à une tempête dans un verre d’eau. Comme le rapporte L’Observateur, deux des trois agents arrêtés en début de semaine pour usurpation de fonction médicale ont finalement recouvré la liberté hier, vendredi. Placés sous contrôle judiciaire, Y. Ndiaye et B. Coly se révèlent être… de véritables membres du personnel paramédical. Le troisième mis en cause, A. Faye, reste en revanche dans l’attente de son audition, au cœur d’un dossier où les zones d’ombre demeurent.

 
De “faux médecins” à techniciens qualifiés

 

Leur arrestation avait été présentée comme un scandale : trois « imposteurs » accusés d’avoir pratiqué des actes médicaux sans autorisation, exposant des patients à des risques graves. Mais l’enquête de la Section de recherches, relayée par L’Observateur, a rapidement changé la donne.

Les conclusions sont claires : Y. Ndiaye et B. Coly sont bel et bien ce qu’ils affirment être, des techniciens de bloc opératoire qualifiés pour assister les médecins. « Ce n’est pas une pratique illégale de médecine », a même expliqué une source hospitalière, rappelant que ces agents sont formés, notamment pour la circoncision, et qu’ils exercent sous la supervision de chirurgiens, dont un urologue qui a confirmé leurs compétences.

 
Le déclencheur : une patiente et 400 000 FCFA

 

Si l’affaire a éclaté, c’est en partie à cause d’un incident impliquant A. Faye. Selon l’enquête, ce dernier aurait perçu 400 000 FCFA d’une patiente souffrant d’un goitre dont l’opération, prévue depuis décembre 2024, n’avait jamais eu lieu. Ce retard aurait mis la malade en danger, provoquant la colère de la famille et déclenchant l’arrestation spectaculaire des trois agents.

 
Un système toléré depuis des années

 

Derrière cette affaire, c’est tout un mode de fonctionnement ancien qui refait surface. Plusieurs responsables hospitaliers ont reconnu que des actes médicaux étaient régulièrement délégués aux techniciens, une « pratique ancienne » tolérée dans le bloc opératoire. Un chef de service a même avoué l’avoir trouvée en place à son arrivée, tout en affirmant n’avoir jamais voulu y participer.

Samedi 27 Septembre 2025
Dakaractu