Homicide involontaire : la petite fille avait été retrouvée morte noyée dans le bassin réservé aux adultes de l'olympique club.


Homicide involontaire : la petite fille avait été retrouvée morte noyée dans le bassin réservé aux adultes de l'olympique club.
L’affaire a trait à un homicide involontaire où la responsabilité du prévenu le nommé B. Fall en sa qualité de maitre-nageur au complexe Olympique Club est mise en cause.

La chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar qui a jugé ce 16 septembre, cette affaire, a préféré mettre en délibéré le verdict au 23 septembre prochain.

Dans le fond du dossier, il ressort des débats d’audience que la fille de M. A. Dieng âgée de 6 ans a perdu la vie par noyade dans une des piscines de l’établissement Olympique Club. Responsable de la coordination sécuritaire pour la baignade au sein du complexe, B. Fall a été tenu responsable de la tragédie et est traduit devant la barre par les parents de la défunte petite fille.

Face au juge, le mis en cause revient sur les faits.
« L’enfant a été retrouvé noyé dans le bassin dont la baignade est strictement réservée aux adultes. Dans le complexe, il y a 3 bassins, un de 25 m, un autre de 20 m et le dernier ouvert aux enfants qui y ont tous pied. Le jour des faits j’ai renvoyé l’enfant 3 fois de suite du grand bassin au petit bassin », a expliqué l’accusé
Interpellé sur sa responsabilité et son manque de vigilance ayant mené au drame, B. Fall se défend par le nombre pléthorique de personnes qui prenait part à la baignade ce jour.

« Je ne pouvais pas surveiller individuellement les personnes venues se baigner. J’ai à maintes reprises touché à des enfants de la clientèle mais à chaque fois ce sont des injures que je récolte à la place, alors que je crois faire ce qui était logique », a-t-il expliqué.
Revenant sur les règles de sécurité, l’accusé rappelle par ailleurs que la surveillance de la baignade des enfants incombe aux accompagnants et que les maitres-nageurs ont un rôle d’assistance en cas de danger.

« Nous sommes 3 à 4 maitres-nageurs à veiller à la sécurité de la clientèle. Personnellement, je suis le responsable de la coordination. Je donne les consignes à mes collègues et eux à leur tour participent à la surveillance, mais cette surveillance est du ressort des parents. Les maitres-nageurs sont là pour renforcer la sécurité », a-t-il confié devant la barre.
Témoins des faits, F. W. Dieng et sa sœur qui avaient accompagné la défunte petite fille imputent la responsabilité au gérant du complexe.

« L’enfant était laissé dans le petit bassin et nous partions de temps à autre la voir. On ne nous a jamais dit que sa surveillance nous incombait. Nous l’avons retrouvé dans le grand bassin au moment de la tragédie. Elle sortait souvent de son bassin pour venir nous retrouver dans le grand bassin mais on la raccompagnait à chaque fois pour qu’elle y retourne», ont expliqué les 2 témoins et proches de la défunte.
Dans sa plaidoirie, la partie civile s’est appuyée sur l’imprudence et la négligence des responsables du complexe.
 
« La sécurité liée à la baignade fait défaut dans ce complexe. Il y’a effectivement imprudence et négligence. Pour les 3 piscines existantes, il n’y a aucune caméra de surveillance. Les barrières entre les bassins n’assurent pas la sécurité aux enfants. Ce drame aurait pu être évité si toutes les conditions à la baignade était assurée. », a dit le conseil de la partie civile. L’avocat qui a estimé que les faits reprochés au mis en cause sont constants, a invité la cour à déclarer B. Fall coupable. Il a notamment appelé à déclarer responsable le Complexe Olympique Club avant de lui réclamer 100 millions FCFA pour le préjudice subi par les parents de la défunte petite fille.
Pour sa part, le parquet a requis 2 ans dont 3 mois ferme contre l’accusé qu’il considère coupable mais avec des réserves.

« J’aurai été mieux à l’aise si le prévenu avait comparu accompagné du gérant du complexe mais aussi de ses collègues maitres-nageurs », a soutenu le procureur.
La défense qui avait un pool d’avocats a tant bien que mal tenu à discréditer les accusations à charge contre leur client, B. Fall et s’interroge sur l’imputabilité de ce dernier.

« Ce prévenu est un maitre-nageur responsable qui, 17 ans durant fait son travail correctement. Il n’en revient pas sur le fait qu’il y a mort d’homme. Sur l’imputabilité de cette faute involontaire, nous nous interrogeons. À quel degré peut-on situer la responsabilité de B. Fall ? Que fait-on des cousines à qui incombait la surveillance ? Que fait-on de ses collègues maitres-nageurs ? Que fait-on des responsables du complexe ? Est-ce qu’il faut seulement imputer la responsabilité à B. Fall dont le seul tort est d’être le responsable de la coordination de la sécurité. Dans cette affaire soit tout le monde est responsable soit personne ne l’est », a soutenu la défense qui invite la cour à relaxer son client à défaut de lui faire une application extrêmement bienveillante de la loi pénale.
Le délibéré est fixé au 23 septembre prochain…
Jeudi 16 Septembre 2021




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