La junte au pouvoir en Guinée a annoncé retirer à des dizaines de sociétés minières leurs "permis de recherche" ainsi que les permis "d'exploitation de carrières" d'autres entreprises, dans un arrêté gouvernemental lu à la télévision nationale samedi.
Mercredi dernier, le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, a déjà retiré leurs permis d'exploitation à des dizaines de sociétés minières dans ce qui semble être une "opération d'assainissement" selon des experts consultés par l'AFP dimanche.
L'arrêté indique que "sont retirés et font gratuitement retour à l'Etat les périmètres couverts par les permis de recherche et d'autorisation d'exploitation de carrières permanentes" d'une centaine d'entreprises dont les noms ont été énumérés par le ministre de l'Information et de la communication, Fana Soumah, à la télévision publique samedi soir.
Ces sociétés sont actives notamment dans l'or, le fer, le diamant ou encore la bauxite.
Les raisons de cette décision n'ont pas été officiellement indiquées.
Ces retraits s'inscrivent dans "la continuité de l'opération d'assainissement du cadastre" initiée par la junte pour "faire de la place à de potentiels et sérieux investisseurs", a indiqué à l'AFP samedi Amadou Bah, directeur exécutif de l'ONG Action Mines Guinée et membre de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) en Guinée.
"Cela s'inscrit aussi dans une opération de lutte contre la corruption dans le processus d'octroi des permis, qui se fait souvent sans évaluations précises des capacités techniques et financières des sociétés", selon Oumar Totiya Barry, chercheur sur le secteur minier en Guinée consulté dimanche par l'AFP.
Le général Doumbouya, arrivé au pouvoir par la force après avoir renversé en septembre 2021 le président civil Alpha Condé, a fait de l'exploitation des ressources minières l'une de ses priorités.
La Guinée possède dans son sous-sol d'abondantes ressources naturelles comme la bauxite, le fer, l'or et le diamant. Mais les retombées de leur exploitation sont notoirement inéquitables, profitant largement aux compagnies et peu à la population.
Les experts invoquent l'insuffisance des investissements dans le développement d'un tissu économique local, le manque d'infrastructures primordiales comme les routes, une corruption réputée endémique ou encore les lacunes des textes en vigueur.
Malgré ses richesses naturelles, la Guinée reste un des pays les plus pauvres du monde.
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