Guédiawaye – L’appartement fantôme : comment un ex-député a plongé deux pères de famille dans la détresse


À Guédiawaye, l’affaire fait grincer des dents et suscite l’indignation. Deux pères de famille, K. Coulibaly et son voisin, chassés en urgence de leur maison fissurée et menacée d’effondrement à Golf-Sud, pensaient avoir enfin trouvé refuge. Mais ce qui devait être une solution rapide pour mettre leurs familles en sécurité s’est transformé en un véritable calvaire, mêlant promesses non tenues, prétextes fantaisistes et attente interminable.
 
Au centre de l’affaire, un acteur inattendu : S. F., un ancien député de Guédiawaye, présenté comme bailleur d’un appartement situé à la Cité Golf Océan, sur la VDN 3. Un personnage dont le nom revient régulièrement dans des litiges locatifs… et cela ne semble plus surprendre grand monde.
 
 
 
300 000 FCFA et un tas de promesses
 
Le drame de Coulibaly et de son ami commence le 18 octobre. Pressés par la situation dramatique de leur maison fissurée, ils font appel à un courtier controversé, Dieng, qui les met en relation avec l’ex-député.
 
Celui-ci réclame d’abord trois mois de caution, avant de revoir ses prétentions à un mois de caution + un mois d’avance, soit 300 000 FCFA, versés directement en main propre.
 
On leur fait visiter un appartement situé au troisième étage, face à la plage Malibu. « Disponible dans deux semaines », promet S. F., le temps de “finir quelques menus travaux”.
 
Les deux pères de famille acceptent. Ils emballent leurs affaires, convaincus que la délivrance est proche.
 
Mais au jour de la remise des clés, tout s’effondre.
 
 
 
Un mois de plus… pour un décès imaginaire
 
L’ex-député explique alors que « la mère du courtier-maçon est décédée », rendant impossible la suite des travaux. Il demande un nouveau délai… d’un mois.
 
Entre-temps, Coulibaly et son voisin vivent dans l’angoisse. Leur ancienne maison a été vendue à une propriétaire pressée de lancer des rénovations. Ils doivent partir, mais n’ont nulle part où aller.
 
Chaque visite à la maison R+3 de S. F. se solde par de nouvelles excuses, toujours plus improbables. Les semaines passent. Les familles s’impatientent.
 
Toujours pas de clé. Toujours pas d’appartement.
 
 
 
Le bailleur accepte le remboursement… mais ne rembourse jamais
 
À bout, les deux hommes réclament leur argent. Le politique accepte… en théorie. Mais dans les faits, rien ne vient.
 
Lassés, ils finissent par déposer plainte au poste de police de Golf-Sud.
 
Là, surprise : selon une source policière, les plaintes contre l’ex-député s’accumulent, toutes liées à des histoires similaires de locations fantômes, de dépôts de garantie introuvables et de retards de remboursement.
 
Dans le quartier, les habitants témoignent :
 « S. F. a tout le temps des problèmes avec des locataires. »
 « Il traîne beaucoup de casseroles. »
 
 
 
Un remboursement furtif et une fuite tout aussi rapide
 
Convoqué au poste de police le mercredi 26 novembre à 17 heures, l’ancien parlementaire n’arrive qu’à 18 heures. Et dans une scène qui en dit long, il dépose discrètement les 300 000 FCFA dus… puis quitte les lieux avant même l’arrivée des plaignants.
 
Un remboursement express, presque clandestin, qui met fin — du moins provisoirement — au calvaire de Coulibaly et de son ami.
Vendredi 28 Novembre 2025
Dakaractu