Grève des transporteurs à Kolda : manque de poisson, les jakartamen se frottent les mains, le poisson fumé à l’honneur des repas…


Pour ce deuxième jour de grève des transporteurs, on note un manque criard de poisson sur le marché obligeant les populations à se rabattre sur le poisson fumé communément appelé « kéthiakh ». 

Beaucoup de ménagères ont été prises au dépourvu aujourd’hui au marché par la rareté de certains produits. La seule catégorie de poisson présente sur le marché est le « sompatt » qui n’est pas à la portée de tout le monde avec 2500F le kg. D’habitude, avec 500F, on peut avoir du poisson pour faire son repas. 

 Les variétés accessibles aux gorgorlou comme le « yaboy, degueur bop, obo » ou les carpes sont absentes des étals. Et de surcroît, le poulet et la viande ne sont pas accessibles à tout le monde. C’est pourquoi, beaucoup aujourd’hui vont consommer des plats traditionnels légers. Les  jakartamen sont les seuls à tirer profit de de cette situation délicate en exigeant des tarifs à la hausse. 

Kadiatou Barry est une ménagère trouvée au marché du pont : « je fais le tour du marché depuis plus d’une heure mais je ne trouve pas de poisson accessible à ma bourse. Je pense que je vais finir par me rabattre sur le poisson fumé car je ne peux pas acheter le gros poisson qui coûte plus de 2000F/Kg. Quant au  poulet et la viande n’en parlons pas, je n’y pense même pas. Je pense que beaucoup de mes amies vont faire la même chose que moi. En tout cas c’est dur en ce moment et si la grève continue, nous risquons de souffrir beaucoup surtout avec la crise liée à la covid-19… » 

Dans la foulée, Mamadou S., mototaximan, estime que son chiffre d’affaires ne cesse de grimper depuis hier. Il précise à ce titre : « avec la grève des transporteurs, nous avons doublé nos revenus. Entre hier et aujourd’hui, seulement, j’ai gagné plus de 25000F. Et je suis content car les affaires marchent. C’est pourquoi, nous avons augmenté le prix pour certaines distances. D’ailleurs, j’ai fait même le transport interurbain entre Kolda et Diaobé. Les usagers sont obligés de se rabattre sur les motos pour se déplacer... » 

Ambiance aux couleurs arc-en-ciel au marché central où s’entremêlent clients et vendeurs, on ne retrouve que quelques tables de poisson. Et autour de ces tables, plusieurs femmes se bousculent pour avoir un morceau de poisson pour le repas. Aminata B.,  tablière, d’estimer : « je n’ai pas eu du poisson hier. Mais heureusement, j’avais un stock de 200 kg que j’écoule en ce moment. Le constat est là, il n’y a pas de poisson, ce qui explique cette bousculade. En tout cas, si les transporteurs ne cessent pas leur grève d’ici peu, nous allons beaucoup souffrir. Notre business repose en grande partie sur le transport routier. Il faudrait que l’État pense à négocier pour le bien-être des populations… » 

Ce ne sont pas les seuls secteurs qui sont touchés par la grève des transporteurs. Mais, nous avons mis le focus sur ce secteur pour montrer l’impact réel de la grève sur les ménages dont la majorité ne consomme que du poisson. Aujourd’hui au Fouladou, le poisson fumé ravit la vedette au poisson frais… 

Jeudi 2 Décembre 2021




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