Farba Ngom emprisonné sans preuve : Me Amadou Sall dénonce un effondrement de l’État de droit au Sénégal


Ce mardi, Maître Amadou Sall a présenté un plaidoyer percutant, critiquant ce qu'il décrit comme une « dérive grave » de la justice sénégalaise dans le cas de son client, Mouhamadou Ngom, dit Farba. D'après lui, cette enquête dirigée par le Pôle financier judiciaire, suite à une présumée déclaration de soupçon, n'a aucun fondement légal manifeste. « On ne sait pas pourquoi il est en cours de poursuite. » Aucun témoignage n'a été recueilli. « C'est une honte », a-t-il insisté, dénonçant une atteinte manifeste au droit à un procès équitable.

Maître Sall critique une procédure déloyale et non transparente : d'après ses affirmations, les deux principaux individus impliqués, Farba Ngom et Seydou Sarr Tahirou, n'ont jamais été questionnés à propos des actes qui leur sont imputés. « Jusqu'à ce jour, aucune question spécifique ne leur a été adressée. » « Ni le procureur, ni l'instructeur ne leur ont fourni de preuves tangibles », déclare-t-il, condamnant une détention injustifiée fondée sur des conjectures.

Il expose les faiblesses du dossier, élaboré exclusivement sur la base de l'absence de réponse du Trésor public suite à une question de la CENTIF. « On a questionné le Trésor au sujet de certaines transactions financières... il a donné sa réponse. » Vous êtes formé sur des données jusqu'à octobre 2023. « Voilà comment l'affaire a vu le jour », s'insurge Maître Sall, en insistant sur le fait que les fonds concernés proviennent du Trésor et non de sources illégales établies. Il a affirmé que, jamais, les flux financiers n'ont été justifiés par une investigation minutieuse.

Selon Maître Sall, cette situation va au-delà du cas individuel de Farba Ngom. Elle reflète une dégringolade préoccupante du socle républicain du Sénégal. « Si l'on peut être arrêté et accusé sans qu'aucune preuve spécifique ne soit présentée, cela indique que notre démocratie est en péril et que nos droits fondamentaux sont bafoués », avertit-il avec sérieux.

Maître Amadou Sall se montre résolu face à ce qu'il considère comme une chasse aux sorcières judiciaire : « Nous ne sommes pas en train de nous plaindre. Nous luttons. Pour les droits et libertés. Pour la citoyenneté. » Il appelle à une sensibilisation à l'échelle nationale face à cette situation préoccupante, où l'État de droit semble être remplacé par une justice d'exception. Le cas de Farba Ngom pourrait donc marquer un moment clé dans l'histoire judiciaire du Sénégal.
Mardi 13 Mai 2025
Dakaractu



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