FRAUDE AU BAC : L’affaire sera jugée en audience spéciale le 8 juin prochain

L’affaire dite de la fraude au bac était inscrite, hier, dans le rôle du tribunal de Grande instance de Dakar statuant en matière correctionnelle. Mais, elle est renvoyée jusqu’au 8 juin prochain pour une audience spéciale.


FRAUDE AU BAC : L’affaire sera jugée en audience spéciale le 8 juin prochain
La salle 3 du Palais de justice de Dakar où se tiennent les audiences correctionnelles a refusé du monde, hier. Pour cause, l’affaire dite de la fraude au bac devait y être jugée mais elle n’a pas été retenue. Ainsi, le président Maguette Diop l’a renvoyée jusqu’au 8 juin prochain. Ce sera une audience spéciale. À la suite du renvoi, les avocats de la défense ont plaidé la liberté provisoire pour les 12 prévenus sur les 43 qui sont en détention.
Selon Me El Hadj Diouf, toutes les personnes impliquées dans cette affaire devraient bénéficier de la liberté provisoire. « Les prévenus ne sont pas des criminels. Ils ne vendent pas d’armes. Ils doivent être pardonnés en ce mois béni de ramadan. Même Dieu pardonne et amène tout le monde au para- dis », a plaidé l’avocat.
Me Ousmane Thiam a abondé dans le même sillage que son confrère pour demander la liberté provisoire pour les prévenus.
Me Aboubacry Barro demande de revoir la politique pénale au Sénégal. Selon lui, les prévenus qui croupissent en prison depuis plus de 10 mois « sont fatigués et amaigris ». Intervenant à la suite des avocats de la défense, l’agent judiciaire de l’État, Moussa Thiam a pris le contre-pied des robes noires en demandant que leurs demandes soient rejetées.
Pour le représentant de l’État dans cette affaire, la matérialité des faits est avérée. Mieux, il pense qu’il y a risque de subornation entre les prévenus et les témoins. Sur ce, il sollicite le rejet de toutes les demandes de mise en liberté provisoire. Le maitre des poursuites a ramé dans la même direction que l’agent judiciaire de l’État. Selon lui, les faits pour lesquels les accusés sont poursuivis sont d’une extrême gravité. En outre, il estime que le trouble à l’ordre public est toujours persistant et le risque de subornation bien réel.
S’agissant de la clémence évoquée en ce mois béni du ramadan pour obtenir la liberté provisoire des prévenus, la parquet de dire : « Nous ne sommes pas dépositaires d'une justice divine pour parler de clémence ».
Le tribunal a suivi le maitre des poursuites en rejetant toutes les de- mandes avant de confirmer la date du renvoi pour le 8 juin prochain.
Pour rappel, après l’ébruitement de cette affaire, le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye avait fait une conférence pour révéler: « 42 personnes ont été arrêtées et déférées au parquet dont 3 professeurs de lycée, un proviseur de lycée, 3 agents de l’office du baccalauréat, 23 candidats au baccalauréat 2017 et 3 candidats qui ont réussi en 2016 par la fraude. Et bien entendu d’autres personnes appartenant à des catégories professionnelles diverses. On a demandé l’inculpation de 42 personnes et le placement sous mandat de dépôt de 16 d’entre elles ».
Avant de révéler : « il est apparu que les sujets étaient échangés contre des sommes d’argent variant entre 25 mille francs et 250 mille. Le recours aux réseaux sociaux notamment Whatsapp a favorisé bien entendu la propagation rapide de la fraude ».
A retenir que les trois agents de l’office du bac ont finalement bénéficié d’un non-lieu total.
Vendredi 25 Mai 2018




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