DAKARACTU.COM Les opposants à la candidature d’Abdoulaye Wade, réunis au sein du Mouvement des forces vives du 23 juin (M23), se sont retrouvés hier à l’hôtel Ngor Diarama afin de mettre au point la stratégie définitive pour barrer la route au chef de l’Etat vers un troisième mandat. La stratégie repose sur un plan d’action qui ne laisse aucune place à la tergiversation ni à la négociation. Wade n’a, selon les termes de la résolution adoptée, d’autre choix que de se plier et de renoncer à se représenter. Le M23 rappelle le contexte dans lequel « cette candidature s’est exprimée et a été rejetée par la majorité des Sénégalais, dans toute leur diversité », et appelle le chef de l’Etat à faire preuve de grandeur et de dépassement de soi et de privilégier la paix sociale et civile, plutôt que de faire le choix de l’aventure. Le M23 tire les leçons de « l’entêtement » de Wade, certains que sont ses membres qu’il a déjà fait le choix de l’affrontement, et l’option de violer la Constitution. Le M23 affirme qu’il n’a pas non plus confiance au Conseil Constitutionnel, et confie au peuple sénégalais la décision de reprendre les choses en main. Comment ? Le M23 pose la semaine du 23 au 29 janvier comme étant décisive et cruciale. Les leaders du mouvement appellent à une forte mobilisation, massive, déterminée et durable qui devra faire comprendre aux forces de défense, de sécurité de la République, aux hauts magistrats, y compris ceux du Conseil constitutionnel, qu’ils n’auront jamais assez de moyens pour contrecarrer cette détermination populaire à s’opposer aux vœux du président de se représenter à la présidentielle. Pour arriver à vaincre, il leur faudra être solidaires et renoncer, tous tant qu’ils sont, en campagne ou pas, à toute autre activité politique que « celle qui doit permettre le recul de Wade face à ses menées destructrices. » Ce sera l’union sacrée ou ils perdront leur combat, pensent les leaders du M23, qui devront prendre l’engagement de prendre une trêve politique, et surtout de ne pas donner l’impression qu’ils ne sont pas prêts à aller au bout de leurs peines et à devoir perdre même leur liberté si c’est nécessaire. Ils sont déterminés à être à la pointe du combat, vu que cette semaine du 23 au 29 janvier se déroulera sous l’œil de toute la communauté internationale, et que cette situation ne permettra pas au pouvoir de réprimer ces manifestations, ni d’arrêter les leaders politiques sous peine de se voir discrédité et renié par les observateurs et acteurs internationaux. Le M23 demande aux leaders de partis politiques et de coalitions de sensibiliser leurs militants sur cette priorité suprême qu’est le renoncement de Wade à sa candidature. Il sollicite des syndicats et organisations professionnelles ainsi que des associations de la société civile qu’ils se dressent, tout en prônant le caractère pacifique et non-violent de cette semaine de mobilisation nationale contre la candidature de Maître Wade. Le M23 termine en recommandant que ces actions portent sur une préparation minutieuse de la rencontre avec la mission d’urgence des Nations-Unies, de la Cedeao et de l’Union européenne. Pour Wade, ce scénario est implacable. C’est aussi le lieu et le moment pour lui de tous les dangers. Comment réagira cet animal politique sous l’impulsion de son instinct de survie ?
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