Evaluation du Sénégal à l’ONU : Amnesty vilipende le Sénégal sur les cas Khalifa Sall, Karim Wade et Imam Ndao


Amnesty International dans un document soumis en prévision de l’Examen périodique universel de ce pays par les Nations unies a interpellé l’organisation onusienne sur des cas de procès iniques au Sénégal.  
«  Le Sénégal doit faire de l’équité des procès une priorité, et immédiatement mettre un terme aux manœuvres d’intimidation et de harcèlement visant des dirigeants de l’opposition, ainsi qu'aux mesures de répression contre les dissidents, agissements qui ont pris de l’ampleur dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle de 2019 », exhorte Amnesty dans ce document, intitulé Senegal: All talk no action. La même source d’attirer l’attention sur des cas dans lesquels des leaders de l’opposition politique ou des « suspects dans des affaires de terrorisme » ont été emprisonnés à l’issue de procès iniques, placés en détention provisoire pour des périodes prolongées ou empêchés de s’entretenir avec un avocat.
Parmi les exemples de procès inéquitables dans le document soumis par Amnesty International figure le cas de Khalifa Sall, accusé d’association de malfaiteurs, de complicité et usage de faux en écritures privées de commerce, de faux et usage de faux dans les documents administratifs, de détournement et escroquerie portant sur les deniers publics, et de blanchiment de capitaux. La libération sous caution lui a été refusée à plusieurs reprises dénonce Amnesty qui rappelle qu’il a été élu au Parlement en juillet 2017, alors qu’il se trouvait toujours en détention. Pour finir il a rappelé la dernière décision de la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.  Le cas Imam Ndao et ses 30 co-accusés a été aussi cités comme exemple. Amnesty de finir avec le procès Karim Wade et sa condamnation en 2015, tout en révélant que la CREI ne respectait pas « les normes internationales et régionales en matière d’équité des procès, en particulier parce que ses décisions ne sont pas susceptibles d’appel ».
Amnesty International a également signalé d’autres motifs de préoccupation en relation avec les droits humains, prenant notamment la forme d’atteintes au droit de réunion pacifique et d’un recours excessif à la force, de restrictions du droit à la liberté d'expression, de discriminations et d'une impunité pour les violations des droits humains. Il a ainsi exhorté les autorités sénégalaises à modifier les lois relatives au Conseil supérieur de la magistrature et au statut des magistrats, afin que le président de la République et le ministre de la Justice se retirent du Conseil.
 
Jeudi 16 Août 2018
Dakar actu




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