La brigade de la gendarmerie de la Foire a déféré hier au parquet Babacar Fall, 60 ans, pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, rapporte Libération. Une affaire qui secoue Keur Massar et ravive le débat sur les violences conjugales, tant les versions se contredisent et laissent planer un lourd climat de suspicion.
Un décès signalé par le Samu
Selon Libération, tout commence lorsque le médecin de garde du Samu alerte la gendarmerie après avoir constaté le décès suspect d’une femme. Les enquêteurs découvrent rapidement que la victime est M. Keita, épouse de Babacar Fall, avec qui elle partageait 35 ans de mariage.
L’examen du corps est sans équivoque :
ecchymoses à la tête, hématomes à l’œil gauche, lésions sur la lèvre inférieure.
Des traces compatibles avec des violences physiques.
La version du mari : une dispute qui dégénère
Interrogé par les gendarmes, Babacar Fall reconnaît une dispute survenue le 29 novembre vers 2h du matin. Il affirme que son épouse se serait « agrippée à ses parties intimes », ce qui l’aurait poussé à la repousser. M. Keita, selon sa version, aurait heurté un meuble avec la tête.
Le lendemain, la sexagénaire est conduite à l’hôpital où un scanner lui est prescrit. Mais le 7 décembre, alors qu’elle retournait pour un contrôle, elle rende l’âme en cours de route.
Une version contestée par la famille de la victime
Mais Libération révèle que le récit de Babacar Fall est formellement contesté par M. Sané, le frère de la défunte, qui accuse sans détour :
« Ma sœur était souvent battue par son mari. »
Un témoin direct, Y. Diémé, confirme ces soupçons, assurant que M. Keita lui rapportait régulièrement des violences subies.
Un seul témoignage en faveur du mis en cause
Seul contre tous, M. Fall, le fils aîné du couple et étudiant, prend la défense de son père. Bien qu’il ne vive plus sous le même toit, il assure que ce dernier n’a jamais levé la main sur sa mère.