Dossier : Focus sur ces sénégalais qui ont trouvé le grand amour sur les réseaux sociaux.

Leur histoire n’est pas princière, mais, comme le Prince Harry et Meghan Markle, ils se sont connus sur la toile. Eux, ce sont ces nombreux sénégalais qui ont noué leur couple via Facebook et qui vivent le grand amour. Ils ont bien voulu raconter leur histoire à Dakaractu.


Dossier : Focus sur ces sénégalais qui ont trouvé le grand amour sur les réseaux sociaux.
 
Le 25 juin 2010. Cette date, est marquée en lettres d’or dans la vie de Nafi. Ce jour-là, alors qu’elle surfait sur le réseau social Facebook,  elle tombe sur la demande d’ami de Doudou. Demande à laquelle elle donnera suite sur le champ. Mais, ce qu’elle ne sait pas, c’est que celui qu’il venait d’accepter dans son cercle d’amis sera le père de son premier enfant. De l’Allemagne où elle vit actuellement, Nafi a tenu à nous raconter comment est née son idylle sur Facebook.
 
Derrière une demande d'amis peut se cacher un futur mari
 
Et tout est parti d’une phrase simple, mais décisive : «Il m’avait envoyé un message pour me dire qu’il a de la chance. Après avoir lu cela, je lui ai fait savoir qu’il devrait aller consulter un ophtalmo car, voir ma photo et dire qu’il a de la chance, c’est trop dire», explique Nafi. Puis, de fil en aiguille, les barrières vont tomber, et les centres d’intérêts se révèleront : «Lorsqu’on s’est connu sur facebook, aucun de nous deux ne songeait au mariage. On était des amis au début. Notre conversation a fini par devenir une habitude entre lui et moi et prenait de l’importance. Au fil du temps, nous passons de facebook au téléphone. J’ai découvert qu’il écrivait des poèmes en français, en allemand et en anglais. Puisque je suis une passionnée de lecture ça m’a plus attiré vers lui sans oublier nos discussions sur la religion aussi. Il se montrait affectueux et me conseillait dans tous les domaines».
 
 
Doudou, son mari, explique à son tour : «Quand je suis tombé par hasard sur sa photo, ça a carrément attiré mon attention. A ce moment, je ne pouvais m’abstenir de la taquiner. A cette époque, je venais de connaitre un divorce traumatisant et je n’envisageais aucune nouvelle relation. Tout ce qui m’intéressait, c’était mon travail. Mais, nos échanges étaient tellement riches et fructueux que j’ai découvert des choses extraordinaires chez elle. L’amitié s’est installée ensuite l’amour a pris la relève. Et là je me suis dit s’il y’a une femme de rêve, c’est elle», souligne Doudou.
 
 
« Je l’ai séduit grâce à mes poèmes »
 
Ainsi, leurs destins vont s’entrelacer. Ils se découvrent un point d'intérêt commun : la poésie.  «Elle est passionnée de la lecture. Moi, j’écrivais des poèmes en français, en allemand et en anglais que je publiais souvent sur ma page Facebook. Quand je finissais de rédiger un nouveau texte, je le lui soumettais pour qu’elle me donne son avis. C’est ainsi qu’elle a mordu l’appât que je lui tendais, car il faut dire que j’étais ébloui par sa  beauté. Elle a fini par tomber sous le charme», s’esclaffe Doudou, tout heureux.
 
 
Puis, l’histoire d’amourette, va prendre le chemin de la formalisation. Car, Doudou veut se marier avec son amoureux 2.0. «Un jour, au bout du fil, il m’a posé la question : Et si je te demandais en mariage ? Une proposition surprenante que j’ai fini par accepter. J’ai entendu toutes sortes de commentaires, mais je n’en ai pas pris compte. Des parents proches me dissuadaient de cette union mais je me suis acharnée et j’ai suivi mon cœur», explique Nafi. Puis, 4 mois plus tard,  Doudou et Nafi se marient et s’envolent pour le Maroc. Aujourd’hui, ils sont les parents heureux d’un enfant, fruit d’un amour plus que jamais solide.
 
 
« Il était beau, je me suis dit qu'il me le fallait comme mari »
 
Comme Nafi, la vie amoureuse de Coumba a pris une direction inattendue un jour sur Facebook. En effet, alors qu’elle surfait sur le réseau social de Mark Zuckenberg, elle reçut une demande d’ami, qui bouleversera sa vie amoureuse : «Je refusais d’accepter des demandes d’ami dont je ne connaissais pas les auteurs. Mais quand j’ai reçu le sien, ce n’était pas pareil. Quand j’ai vu sa photo, ça m’a attiré. Je me suis dit, que ce gars est beau et qu’il me le fallait», nous raconte-elle, toute souriante. Puis, elle a commencé à farfouiller dans la page Facebook de son admirateur.
 
«A ma plus grande surprise, j’ai constaté qu’on avait une amie en commun : ma meilleure amie. J’ai accepté sa demande et un jour, il m’a révélé que cette amie en commun est sa petite sœur. C’est là où tout a basculé. On a échangé nos numéros un weekend, la communication est devenue plus sincère, plus approfondie. C’est ainsi que nous avons commencé notre relation qui a abouti au mariage»,  confie-t-elle. Et pour Coumba il n’y a pas de différence avec les couples qui se sont noués dans la vie réelle et les couples qui se sont formés sur les réseaux sociaux. «Mon mari me connait comme les traits de sa main. Il suffit d’un regard pour qu’on se comprenne. On vit bien notre amour», soutient-elle.
 
 «J’ai laissé tomber mon copain pour un sans papier»
 
Le Grand amour, Fatima aussi l’a trouvé sur Facebook. En effet, un soir de Ramadan, cette jeune femme trouvera, dans la foultitude de demandes d’amis, son futur mari. Celui avec qui elle vient de fonder une famille : «Ce fut un mois de ramadan. J’étais avec une copine quand elle a vu que j’avais plus de 300 demandes d’amis, elle me supplia d’en accepter quelques-unes. Je ne voulais pas le faire. Mais, elle a pris mon téléphone et elle a accepté une vingtaine de demandes. Et dans ce lot, faisait partie mon futur mari», explique la jeune femme.
 
Puis, galvanisé par l’acceptation de sa demande, le futur mari de Fatima n’en restera pas là. Il voudra transformer l’essai, quitte à ce qu’il paraisse trop  insistant : «Trois jours plus tard, le sieur m’envoyais des saluts à n'en plus finir. Un jour, j’ai décidé de lui répondre. Quand on entamait une discussion, il m’a fait part de ses sentiments. Il est même allé jusqu’à me dire qu’il voulait m’épouser. Chose qui m’a paru étrange. Je lui ai rétorqué que vous les immigrés, vous pensez pouvoir sortir avec toutes les filles que vous voulez parce que vous avez vos billets de 50 euros (ni rek guène di def, so lène démé Europe yor sen 50 Euros déféni kounek guène meuna dokhane)».
 
Mais, ces remontrances n'auront pas raison de la ténacité de l'homme. Il se montra calme et persévérant. Des qualités qui finiront par payer: «Il se montrait patient et calme. C’est seulement quand on a réellement commencé à se fréquenter que j’ai découvert des qualités que je ne voyais pas chez mon copain. J'ai commencé à m'accrocher à lui. C'est à partir de là ou j’ai décidé de rompre avec mon copain qui était pourtant à l’abri du besoin, pour un ‘’modou-modou’’ qui n’avait même pas de papiers».
 
Cependant, Fatima avait toujours besoin d'un motif pour se rassurer. Car cet homme, il ne l’avait connu que sur le net. Il ne connaissait pas grand-chose de sa vie réelle : « Quand on a entamé notre relation, il m’a présenté son meilleur ami qui vit au Sénégal. Ce dernier n’est autre que le fils d’une amie à ma mère. C’est ce qui m’a le plus rassurée dans cette aventure dans laquelle je venais de m’engager. Trois mois plus tard il m’a épousé. Nous avons fait un an de mariage mais je peux dire que j’ai le meilleur mari au monde, le plus gentil de la planète. Notre couple est serein», se glorifie-t-elle.
Mercredi 4 Décembre 2019




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