Données de la CNUCED : la part de marché du Maroc au Sénégal estimée à 1,46 %

Le journal en ligne « L’economiste.com » a publié hier un dossier repris ci-dessous in extenso sur les opportunités d’affaires et complémentarités relatives à la possible adhésion du Maroc à la CEDEAO, en se basant sur une étude réalisée par le ministère de l’Economie et des Finances du royaume chérifien. Il est établi que cette adhésion est mutuellement bénéfique pour les deux parties. L’enquête nous a permis de savoir, données de la CNUECED à l’appui, que le Maroc détient une part de marché de 1,46 % au Sénégal.


Maroc / Cedeao : Des opportunités d'affaires et des complémentarités

Les deux parties importatrices nets de 80,7% des produits échangés

                                                        La concurrence ne porterait que sur près de 2,5% des produits

 

 

Le positionnement commercial du Maroc au niveau de cette région est insuffisant. Le Maroc détient une part de marché importante au niveau de la Guinée (1,77%), du Mali (1,61%), du Sénégal (1,46%) et de la Guinée-Bissau (1,40%)

L'adhésion du Maroc à la Cedeao, crainte par certains pays, ne constitue nullement un danger. C'est même une opportunité de croissance pour les deux parties. Une étude du ministère des Finances démontre des complémentarités non négligeables. Le Maroc et la Cedeao effectuent des échanges sur 4.349 produits et ils sont importateurs nets  pour 80,7% d’entre eux. Ce qui écarte les possibilités de concurrence pour la majeure partie d'entre eux.

 

Le Maroc comme la Cedeao comptent des produits qui sont des spécialisations  et d'autres pour lesquels ils sont importateurs nets. Ce qui représente des opportunités de complémentarité intéressantes. «Les possibilités de concurrence ne concernent que près de 2,5% des produits», souligne l'étude.

Si les droits de douane sont supprimés, les pays de la Cedeao et le Maroc pourraient exploiter les gisements qui existent. D'un côté le Maroc pourrait constituer un marché porteur pour les produits énergétiques (pétrole et gaz), les produits alimentaires (cacao, café, graines et fruits oléagineux…), le coton, le bois et les produits de bois, les cuirs et les minéraux. De l'autre côté, il pourrait accroître ses parts de marché à travers, notamment, des articles d’habillement, des engrais, des équipements pour distribution d’électricité, des produits agroalimentaires et les véhicules automobiles.

Mais à elle seule la suppression des droits de douane ne libérera pas tout le potentiel commercial entre les deux parties. D'autres contraintes structurelles devraient être également levées: l'insertion dans les chaînes de valeur régionales, la compétitivité logistique et  l’intensité de la concurrence qui se déploie au sein des marchés de cette zone, etc.

Cela passe par une meilleure connaissance des spécificités intrinsèques des marchés de la Cedeao tout autant que l’optimisation des actions de la diplomatie économique. Dans son étude, la direction des études et des prévisions financières du ministère des Finances relève d’autres aspects importants qui méritent d’être pris en compte: la couverture contre le risque commercial, l’établissement de partenariats avec les entreprises locales, voire la conclusion d’alliances avec les opérateurs relevant des pays émergents.

L'étude a analysé la structures des exportations du Maroc et des importations de la Cedeao et a permis d’identifier les opportunités pour les entreprises marocaines.

■ Habillement et chaussures: Jouer sur la compétitivité prix
Les importations des pays de la Cedeao de produits de textile et habillement connaissent une dynamique importante et ils se fournissent surtout auprès de la Chine et dans une moindre mesure auprès de l'Inde. Sur ce marché, le Maroc est inexistant avec une part de marché ne dépassant pas 0,3%. Il est également quasi absent du marché de la chaussure. En cas d’adhésion du Maroc à la Cedeao, la suppression des droits à l’importation, de 20% pour les articles d’habillement et 15% pour les chaussures, pourrait favoriser la compétitivité prix de ces produits. Surtout dans un contexte marqué par le surenchérissement tendanciel des produits chinois lié à la hausse des coûts des facteurs, en particulier les salaires.

■ S'adapter à la demande en engrais
Avec une part de 32%, le Maroc est le premier fournisseur suivi par la Russie (11,6%). Les tarifs douaniers appliqués sur ce produit (21 lignes tarifaires) sont compris entre 0 et 5%, avec une moyenne de 1,2% et ne constituent pas une barrière au commerce. Mais une meilleure adaptation à la demande de la Cedeao pourrait renforcer la part du Maroc.

■ Equipement/Electricité: Jouer la carte de la spécialisation
La part du Maroc sur le marché de «l'équipement pour distribution de l'électricité» de la Cedeao est de 6,2%. Sur ce segment, les principaux fournisseurs sont la Chine (40%) et l’Inde (7%). Selon l'étude, «la part du Maroc pourrait être améliorée, notamment dans un contexte de spécialisation accrue du pays et de suppression de droits de douane prévue à l’issue d’une éventuelle adhésion à la Cedeao». Les tarifs douaniers appliqués sur ces produits (15 lignes tarifaires) sont compris entre 5% et t20%, avec une moyenne de 12,3%.
■ Produits frais, conserves, fromage…
Les légumes, frais, réfrigérés, conservés, séchés offrent un potentiel à l’export pour le Maroc dont la part pour ces produits est faible: à peine 3,6%.
Les tarifs douaniers appliqués se situent entre 5 et 35% (79 lignes tarifaires) avec une moyenne de 17,2% et leur suppression contribuerait à l’amélioration de la présence marocaine sur ce marché. Pareil pour les tarifs douaniers appliqués sur les  préparations et conserves de légumes  (entre 10 et 35%) pour lesquelles la part du Maroc ne dépasse pas 0,3%.
Sur le marché des «fromages», le Maroc pourrait accroître sa part (18%) une fois les barrières tarifaires, fixées actuellement à 20%, levées, mais à condition aussi d'améliorer l’offre exportable du Maroc.

Mardi 5 Juin 2018




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