Dialogue politique dans l’impasse : que fait Macky Sall à Touba à la veille de la Tabaski ?


« Méfiez-vous du lion qui dort ! », a un jour averti Macky Sall s’adressant à ses adversaires. S’inspirant de Napoléon, le chef de l’Etat, qui est de moins en moins accusé d’interdire les marches de protestation de l’opposition, va-t-il quitter la peau du lion pour prendre celle du renard, dans ce contexte marqué par un contentieux pré-électoral ? Cette opposition ne manque jamais l’occasion de rappeler que Diouf et Wade avaient désigné des profils plus consensuels pour organiser les élections, respectivement, de 2000 et de 2012, en l’occurrence le général Lamine Cissé et l’inspecteur général d’Etat Cheikh Guèye.  

Tout porte à croire que la visite privée, entourée de la plus haute confidentialité, effectuée ce dimanche à Touba par le président de la République, est en corrélation directe avec cette atmosphère de paranoïa qui prédispose à une vision tragique de la présidentielle de 2019. Car, c’est à l’occasion des visites privées que se discutent les questions publiques les plus sensibles.

Sa tête réclamée par l’opposition significative qui indexe une incompatibilité fonctionnelle entre sa place dans le processus électoral et sa qualité de membre de premier plan de l’Apr, Aly Ngouille Ndiaye a accompagné le chef de l’Etat pour « ce pèlerinage » qui survient à trois jours de la Tabaski. Le dialogue politique était-il au cœur des échanges entre le Khalife général des Mourides et Macky Sall, dont le discours de mercredi prochain est très attendu ?

Touba, pour souvenir, avait reçu le leader de l’Alliance pour la République en juin 2016, en plein Ramadan et dans les mêmes conditions, quelques jours avant la libération de Karim Wade. C’est dire qu’au Sénégal, la foi a souvent aidé à soulever des montagnes de contradictions politiques majeures.  

Déjà le 17 mai 1988, coïncidant avec la célébration de la Korité, marqua le point de départ vers le réchauffement des relations entre Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, alors emprisonné suite au contentieux post-électoral de la plus agitée présidentielle de l’Histoire. Cette accalmie avait enfanté le Code consensuel de 1992 et la mise en place d’un Gouvernement de majorité présidentielle élargie en mars 1991. Feu Mame Abdou Aziz Sy Dabakh avait joué un rôle déterminant pour que la grisaille se transformât en embellie.

A rebours, toutes les tentatives de dialogue politique ont fini en eau de boudin de mai 2016 à novembre 2017. Dakaractu est en mesure de révéler qu’au lendemain des législatives de 2017, une haute autorité de la famille omarienne avait rencontré discrètement le président Abdoulaye Wade chez Me Madické Niang à Fann pour, en vain, essayer de ramener la paix entre le Parti démocratique sénégalais et Benno Bokk Yakaar. L’an passé, comme nous l’avions publié en exclusivité, l’actuel khalife général des Mourides, alors deuxième personnalité de Touba, avait rendu visite à la prison de Reubeus à Mbaye Touré, proche de Khalifa Sall. Rien n’avait filtré des pourparlers.

 La situation est d’autant plus compliquée que le pape du Sopi, lors de sa conférence de presse post-Législatives 2017, avait menacé de ne plus assister à une élection organisée par un ministre encarté Apr. Qui plus est, la mise à l’écart de Karim Wade et l’emprisonnement de Khalifa Sall, sont les deux principales pommes de discorde.

Toutes choses qui nous inclinent à penser que les chefs religieux sont plus que jamais sollicités pour mettre le Sénégal hors d’atteinte d’un contentieux post-électoral en sauvant, encore une fois, le dialogue politique des jusqu’auboutismes destructeurs. 
Lundi 20 Août 2018




1.Posté par Niit le 20/08/2018 02:57
On ne sait vraiment pas si l'auteur a fumé de l'herbe ou il est simplement limité, ce texte est vraiment nul.



Dans la même rubrique :