DJIBY DIAKHATÉ (Sociologue) : ' Wade n'est plus la seule constante au Pds... Il veut que son fils soit Président pendant qu'il est encore vivant... Il veut engager la bagarre. '


Le sociologue Djiby Diakhaté redoute fort que le Pds ne finisse par devenir une armée mexicaine à ce rythme où démissions et positionnements se succèdent. Ce cirque a pris ses débuts, confie-t-il au Grand Jury de ce dimanche, depuis que le Pape du Sopi a perdu le pouvoir. Invité à cogiter sur l'engagement de Me Madické Niang à briguer, n'en déplaise à son ancien mentor, les suffrages des Sénégalais en 2019, Djiby Diakhaté choisira de peindre la situation qui prévaut désormais chez les libéraux. 

'' On est passé d'une situation où il n'y a qu'une seule constante et tous les autres des variables, à une situation où il y a plusieurs constantes. Pendant longtemps au Pds,  Wade décidait de tout et était dépositaire de toutes les ressources, de toutes les responsabilités, attribuait et distribuait. '' Il ajoute : '' Quand Wade a perdu le pouvoir, les choses ont commencé à changer. C'est pourquoi il y a eu plusieurs constantes et plusieurs départs. Et des départs auxquels on ne s'attendait pas. Les sons de cloche qui s'exprimaient en sourdine sont en train de sortir de façon expresse. ''

Quant à la démocratie interne que certains partis tentent de revendiquer, il la trouve hypothétique ou tout simplement inexistante. '' À  l'intérieur de certains partis politiques, (comme le Pds) ,  cette démocratie n'est que nominale. Le secrétaire général dispose de tout. C'est lui qui finance tout. les autres ne participent pas au financement du parti  et puisque le SG détient la clef sur le plan financier, il détient la clef sur tous les autres aspects. ''

WADE VEUT KARIM PRÉSIDENT 
Pour le sociologue Djiby Diakhaté, le projet de Wade est clair.  Il veut que son fils devienne Président de la République du Sénégal sous ses yeux et s'engage à se donner les moyens d'atteindre son objectif dès 2019.

'' Wade a toujours travaillé pour positionner son enfant à un niveau très élevé dans l'architecture institutionnelle de ce pays. Wade veut en fonction d'agendas divers, que son fils soit Président pendant qu'il est encore vivant. Il veut engager la bagarre. Son fils se présentera par la force à l'élection. Il se situe dans cette dynamique. Pour Wade, le schéma est très clair.  Il sait que la candidature de Karim peut être invalidée, que son inscription sur les listes électorales a été gommée. Je crois que le plan B de Wade c'est Karim tout comme le plan A. Si Karim vient et qu'on le mette en prison, il y aura une insurrection et on installerait le pays dans une sorte de chaos. Dans tous les cas c'est un plan Karim '', dira -t-il en substance. Pour lui, le plan A c'est l'acceptation par le Conseil Constitutionnel de la candidature de Wade-fils et le plan B, la riposte qu'il faudra apporter en cas d'invalidation de ladite candidature.
Dimanche 7 Octobre 2018




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