Criminalité financière : « L’ARMP n’a plus à sa tête un organe légitime et légal permettant d’assurer l’intégrité dans la gestion des marchés publics » (Birahime Seck, Forum Civil)


Webinaire sur «La criminalité financière et la corruption dans les FFI »
Webinaire sur «La criminalité financière et la corruption dans les FFI »
Intervenant à travers un webinaire sur la criminalité financière interne basée sur les dépenses et qui est favorisée par la corruption en se manifestant d’une part sur le système de gestion des marchés publics, le coordonnateur du Forum Civil, Birahime Seck, a attiré l’attention sur la légitimité de l’actuel directeur général de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics du Sénégal (ARMP) dont le mandat est arrivé à terme depuis belle lurette.

« L’ARMP n’a plus à sa tête un organe légitime et légal permettant d’assurer l’intégrité dans la gestion des marchés publics », a-t-il relevé citant le décret 2007-545 du 25 avril 2007 portant organisation et fonctionnement de l’ARMP. En s’appuyant sur le texte réglementaire, Birahime Seck explique que le mandat de l’actuel directeur de l’ARMP, Saër Niang a pris fin depuis 2017.

En effet, en poste depuis 2011, ce dernier devrait céder le fauteuil après ses deux (2) mandats de 3 ans conformément au décret portant organisation et fonctionnement de l’ARMP. Saër Niang a donc gagné un mandat de plus à en croire le coordonnateur du Forum civil et continue d’être en poste, s’est-il notamment désolé invitant à s’interroger sur les raisons du maintien en poste.

Sur un autre registre, Birahime Seck a analysé la criminalité financière en relevant l’indice de corruption et l’opacité qui entoure souvent les conventions de financement à coût de milliards FCFA liant l’État du Sénégal à ses partenaires. Pour lui, la criminalité financière s’apprécie et souvent également se manifeste à travers la signature des conventions de financement du fait de l’opacité qui entoure fondamentalement la signature et même la conception de financement.

« Les conventions de financement ne sont presque jamais publiées (…) il y a cette opacité qui entoure la signature des conventions de financement », s’est justifié le coordonnateur du Forum civil qui rappelle les difficultés éprouvées pour recenser certaines informations sur le dossier Prodac impliquant le ministre Mame Mbaye Niang et traité dans son ouvrage intitulé ‘’Lettre au peuple : Prodac, un festin de 36 milliards FCFA’’.

« Quand j’écrivais l’ouvrage j’ai eu à accéder à la convention de financement qui devait générer au lieu de 29 milliards mais 36 milliards FCFA pour la construction de 4 domaines agricoles communautaires. En analysant la convention,  nous sommes tombés sur des résultats très inquiétants dans la convention avec ce qu’on appelle des commissions qui partent je ne sais dans quelle poche », a-t-il fustigé.

Le coordonnateur du Forum Civil, Birahime Seck débattait, mardi, sur la criminalité financière avec les panélistes Serigne Assane Dramé, Chantal Uwimana, Ex Directrice Afrique de Transparency International et Elimane Kane de Leadership, Ethique, Gouvernance, Stratégies pour l'Afrique (LEGS-Africa). Le sujet, résume Birahime Seck, est une notion qui englobe toute sorte d’infraction, notamment, le blanchiment d’argent, le trafic d’influence, le détournement de deniers publics, l’escroquerie sur les deniers publics, la corruption, l’enrichissement illicite entre autres...
Mercredi 5 Mai 2021




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