Covid-19 : Convaincue que ‘’les conditions sont réunies pour une résurgence’’, l’Oms tire la sonnette d’alarme


"Dans les pays africains, près de 4,6 millions de cas de Covid-19 ont été recensés et 123 000 personnes en sont malheureusement mortes. Comme le reste du monde, nous observons avec une grande inquiétude la situation déchirante en Inde. Sur le continent africain, il y a un potentiel pour une augmentation des cas." 

 

Pour preuve, "l'Afrique du Sud vient de signaler 2 000 cas dans la nuit, ce qui représente une augmentation de plusieurs centaines de cas par rapport à la veille. Et une dizaine d'autres pays signalent une tendance à la hausse", a déclaré ce jeudi le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique. 

 

Une rencontre virtuelle hebdomadaire initiée par ladite institution régionale a été le cadre pour elle, de parler de la façon dont les pays africains se préparent à un risque de résurgence de la Covid-19 et de faire le point sur le déploiement du vaccin.

 

 

Alors que certaines populations ont commencé à baisser la garde, tout comme les autorités, l’Oms Afrique estime que l’heure est plutôt à la préparation et à l’augmentation, le plus rapidement possible, des capacités cliniques en matière de soins intensifs. ‘’Nous saluons l'empressement de plusieurs pays à haut revenu à donner des doses. Nous espérons que les délais pour ces dons pourront être avancés et que des mesures seront prises le plus rapidement possible pour prévenir les maladies graves et sauver des vies. 

 

Avec les nouveaux variants qui circulent, les faibles niveaux de vaccination, la fatigue de la population et l'absence d’adhésion aux mesures préventives et l'assouplissement des restrictions, les conditions sont réunies pour une résurgence. Ce qui se passe en Inde ne doit pas se produire ici ; si nous nous préparons maintenant, nous ne paierons pas le prix plus tard. En tant qu'Oms, nous aidons les pays à renforcer leurs activités de préparation. La gestion des patients atteints de Covid-19 graves et critiques est très préoccupante. Bien que les capacités se soient améliorées au cours de l'année écoulée. Il y a toujours autant de besoin d'approvisionnement en oxygène. 

 

Alors que la plupart des pays à revenu élevé disposent d'au moins deux lits de soins intensifs pour cent mille personnes, seuls neuf pays de la région africaine en ont autant. Nous demandons instamment aux partenaires et aux pays de travailler ensemble pour augmenter rapidement les capacités cliniques en matière de soins intensifs. Cela aura des retombées positives pour la Covid-19 et d'autres maladies mortelles’’.

 

Les effets des nouveaux variants sur les capacités de soins intensifs en Afrique australe

 

Avec le début de l'hiver en Afrique australe, (Afrique du Sud, Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Swaziland, Zambie et Zimbabwe), prévient le Dr Moeti, ‘’nous pourrions bien assister à de nouvelles augmentations dans la sous-région. Et dans des pays comme le Botswana et l'Ethiopie, les capacités de soins intensifs sont déjà poussées à leurs limites. Les nouveaux variants du virus semblent être à l'origine de ces situations. En tant qu'Oms, nous aidons les pays à renforcer leurs capacités de séquençage pour détecter ces mutations’’.

 

Relativement aux vaccins, l’Oms Afrique s’est réjouie de l’acte posé par le gouvernement de Joe Biden. ’’J'aimerais ajouter ma voix pour saluer la décision des États-Unis de soutenir une renonciation temporaire à la protection des brevets pour les vaccins et les traitements contre le Covid-19, ce qui pourrait changer la donne pour l'Afrique, en débloquant des millions de doses supplémentaires et en sauvant d'innombrables vies’’. Et pour que la production locale décolle réellement, elle a relevé que ‘’des investissements seront nécessaires dans le transfert de technologie, le renforcement des capacités et l'assurance qualité, soutenus par des systèmes réglementaires solides et des partenariats avec le secteur privé’’.

 

Il faut noter que lors de cette conférence virtuelle, le Dr Moeti a conclu ses propos par de fortes recommandations à l’endroit des autorités sanitaires des pays de la région. ‘’Au cours des prochains mois, les pénuries d'approvisionnement risquent d'empêcher l'administration des doses en temps voulu. Pour protéger la population contre les maladies graves et la mort, nous recommandons aux pays de donner la priorité à l'administration de la première dose au plus grand nombre possible de personnes à haut risque dans les meilleurs délais. Les contraintes actuelles peuvent être résolues rapidement si les pays ayant un excédent partagent leurs doses avec ceux qui en ont besoin.

 

Jeudi 6 Mai 2021




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