Congres économique européen/ Forum sur l’Afrique-Projet d’Allocution de Son Excellence Monsieur Mankeur NDIAYE, Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur sur le thème : Investir au Sénégal et en Afrique


 

 

Madame la Présidente de la Commission de l'Union Africaine

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs les Chefs d’entreprises,

Chers participants,

 

Permettez-moi, tout d’abord, de saluer la présence parmi nous de Madame Zuma, Présidente de la Commission de l'Union Africaine et  d’adresser mes chaleureuses félicitations à la « Société PTWP Group » pour la parfaite organisation de ce Forum et l’heureuse initiative de nous donner l'occasion d'échanger sur l’économie mondiale, ses tendances et les solutions à envisager pour surmonter les défis qui se posent.

 

Ma satisfaction du travail accompli par « PTWP Group » est d’autant plus grande que M. KUSPIK et ses collaborateurs ont compris la place importante et fondamentale que l’Afrique occupe dans le nouveau système économique international, marqué par la mondialisation et la libéralisation des échanges.

 

Aussi, l’initiative d’organiser un Forum sur l’Afrique est-elle à saluer.

 

Je suis convaincu que ce Forum contribuera à une meilleure compréhension de l’Afrique, ses potentialités et ses aspirations.

          

Des développements qui vont suivre, j’analyserai, avec vous, les raisons qui fondent une nouvelle approche sur l’Afrique et mon pays, le Sénégal, en particulier. 

 

            Mesdames et Messieurs,

 

Convenons en tous, l’investissement est le signe premier de la vitalité d’une économie. En ce qui le concerne, l’investissement direct étranger (IDE), est au nombre des baromètres de la globalisation.

 

Sous ce rapport, il est heureux de constater l’évolution positive des IDE à l’échelle mondiale en 2013 après la contraction en 2012 consécutive à la crise financière. 

Dans ce contexte, nous relevons, avec satisfaction, que l’Afrique a enregistré une part non négligeable des flux d'IDE, avec une progression de 4% du montant global en 2013.

 

En termes relatifs, ces performances restent cependant modestes par rapport aux autres régions du monde comme l’Asie même si la tendance au titre de l’année 2015 est encourageante, ce qui offre de réelles perspectives d’investissement en Afrique aux entreprises de l’Europe centrale en général et de la Pologne, en particulier.

 

Ainsi, l’effet combiné de la réorientation des activités extérieures du secteur privé polonais et des réformes du marché africain pourrait bénéficier à nos espaces économiques communs.

 

La relation de coopération que envisageons de bâtir, nous la souhaitons forte, mutuellement bénéfique mais également pragmatique. Dans ce cadre, le secteur privé devrait jouer un rôle de premier plan. 

 

Mesdames, Messieurs, 

 

Considéré, à juste titre, comme un havre de paix, le Sénégal offre, ainsi, de réelles opportunités d’affaires aux investisseurs potentiels dans l’agro-industrie, les nouvelles technologies, le textile, la pêche et l’aquaculture, les mines et le tourisme. Les raisons d’investir au Sénégal sont, assurément, nombreuses :

 

un pays stable et ouvert ;

 

des infrastructures modernes et structurantes ;

 

une économie saine et compétitives ;

 

des ressources humaines de qualité ; 

 

un cadre juridique et fiscal incitatif ;

 

une qualité de vie exceptionnelle ;

 

un accès privilégié aux marchés régionaux et internationaux, etc.

 

Mesdames, Messieurs, 

 

Pareille occasion m’est agréable pour faire le point sur les nombreuses opportunités en termes de commerce et d’investissements qu’offre le Sénégal, dans un environnement où les investissements privés sont sécurisés. 

 

En plus de l’Agence de Promotion des Investissements et des Grands Travaux(APIX), chargée notamment d’accompagner les opérateurs économiques dans leurs projets, le Gouvernement du Sénégal a lancé un vaste chantier de réformes, en particulier la mise en œuvre d’un Code des investissements rénové et adapté aux  préoccupations des acteurs.

 

Ainsi, six principaux indicateurs ont été identifiés. Ils portent sur I) la création d’entreprise, II) le permis de construire, III) le transfert de propriété, IV) le paiement de taxes, V) le commerce transfrontalier et VI) la justice commerciale.

 

A ce sujet, il est dorénavant possible de mettre en place une Société à responsabilité limitée (SARL) ou une Société à anonyme (SA) en 24 heures. S’agissant du permis de construire, le Sénégal a installé des guichets uniques de dépôt et de consultation technique, permettant de réduire à 40 jours les délais de délivrance dudit permis.

 

 

 

 

En matière de transfert de propriété, la suppression de l’autorisation de transaction et l’adoption de la procédure fusionnée d’enregistrement et de publicité sont réalisables en 30 jours.

 

Le Sénégal a également réduit de moitié les délais de paiement de taxes en rendant opérationnel le Centre des moyennes entreprises et en automatisant la procédure de déclaration et de paiement de taxes ou e-taxes.

En ce qui concerne le commerce transfrontalier, la procédure   automatisée en dédouanement dénommée Orbus a réduit les délais administratifs d’importation et d’exportation à une moyenne de 10 jours.

Enfin, des dispositions additionnelles ont été apportées au droit des affaires pour renforcer la protection des investisseurs minoritaires et un nouveau cadre juridique et institutionnel du Partenariat public-privé a été récemment adopté.

 

L'application de ce dispositif a permis à notre pays de figurer parmi les 5 meilleurs réformateurs au monde dans le Rapport Doing Business de 2015.

 

Ces réformes ont également permis d’améliorer l’efficacité des    facteurs de production, la qualité des services de l’Administration et le développement de l’investissement à fort impact social pour plus de croissance et d’emplois dans les pôles de développement.

 

              Mesdames et Messieurs,

 

A ce dispositif que je viens d’énumérer, s’ajoutent les accords bilatéraux que nous concluons avec certains de nos partenaires et qui offrent de réelles opportunités aux investisseurs.

 

C’est dans ce sens que le Gouvernement du Sénégal a soumis, pour examen, au Gouvernement de la République de Pologne, un projet d’accord bilatéral portant sur la promotion et la protection réciproque des investissements.

Je suis convaincu que la mise en œuvre de cet instrument juridique encouragera davantage d’investissements polonais au Sénégal, en particulier dans un contexte où notre pays vient d’élaborer « le Plan Sénégal Émergent (PSE)» qui est un ambitieux programme d’investissements porteur d’espérance pour notre pays et son peuple, visant l’émergence à l’horizon 2035.

 

En tant que stratégie macro-économique, ce Plan consiste en un  ensemble d’actions prioritaires qui se déclinent en projets et programmes pour la période 2014-2018, dans les secteurs suivants :

 

• les infrastructures et services de transport avec notamment la réalisation du Train Express Régional (TER) Dakar-Aéroport International Blaise DIAGNE (AIBD) et le projet de Hub aérien régional ;

 

• l’agriculture avec 2 projets phares : le développement de trois (03) à quatre (04) corridors céréaliers et la mise en place de 100 à 150 projets d’agriculture ciblés sur les filières à haute valeur ajoutée et l’élevage.

 

Sur ce dernier point, je voudrais réaffirmer les convictions de Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République, pour qui l’agriculture, en ce qu’elle assure la sécurité alimentaire, constitue une importante priorité pour parvenir à l’émergence. 

 

Il est heureux de constater que nous partageons cette conviction avec le Gouvernement polonais qui a fait des efforts d’envergure  dans ce domaine.  

           

Je saisis donc cette opportunité pour inviter les entrepreneurs polonais à mettre à profit les facilités de financement, en vue de la production et la fourniture d’équipements agricoles. 

 

Les autres secteurs prioritaires portent sur le tourisme, les mines, l’industrie manufacturière, la santé, l’éducation et le commerce. 

 

S’agissant du tourisme, il convient de relever que notre pays vient de procéder à la suppression du visa payant, à compter du premier mai 2015, sans compter les mesures hardies annoncées par le Chef de l’État pour relancer ce secteur aux potentialités énormes.  

 

            Mesdames et Messieurs,

       

En ce qui concerne le financement du PSE, outre nos ressources internes, nous reposerons sur nos partenaires techniques et financiers et le secteur privé et il est heureux de constater que la réunion du groupe consultatif sur le Sénégal tenue à Paris, les 24 et 25 février 2014 a permis d’enregistrer des engagements dépassant nos attentes. 

 

Dans le cadre de la mise en œuvre des actions prioritaires du PSE, il me plaît d’informer, qu’à la date d’aujourd’hui, nous avons pu mobiliser un montant de 463 milliards de francs CFA, soit environ 707 millions d’Euros, ce qui porte la différence attendue du secteur privé à un milliard 500 millions d’Euros.

 

Je vous invite donc instamment à vous joindre à ce processus, étant entendu que toutes les conditions de retour sur investissement sont réunies.

 

Mesdames, Messieurs, 

 

Il serait en outre indiqué, dans le cadre des investissements au Sénégal, de tenir compte de l’appartenance du Sénégal à l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) et à la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), deux Organisations sous-régionales d’intégration dont les pays membres offrent un marché de centaines de millions de consommateurs. 

 

 

 

A ce sujet, lors d’un Sommet tenu sous la présidence de Son Excellence Macky SALL, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO ont adopté, à Dakar, en octobre 2013, un Tarif extérieur commun (TEC), destiné à approfondir l’intégration économique régionale.

Conscients de la nécessité de consolider nos marchés avant de les ouvrir, nous procédons à la mise à niveau des marchés communautaires ouest-africains et nous avons déjà signé l’Accord de Partenariat économique (APE) avec l’Union Européenne.

 

               Mesdames et Messieurs,

 

Je ne saurais clore mon propos sans relever le dispositif institutionnel et réglementaire mis en place par le Gouvernement, conformément à l’Agenda de transparence voulu par le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Macky SALL, pour assurer la promotion de la bonne gouvernance et la transparence et lutter de manière efficace contre la corruption.

 

Aussi, l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI) et l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) concourent-ils tous à cette fin. 

Toutes ces mesures ont fait que le Sénégal est devenu un marché prometteur et économiquement dynamique et porteur d’espérance. 

 

Je vous remercie de votre aimable attention.

 

7

 

Mercredi 22 Avril 2015
Daddy Diop