Commune de Gandon : Les populations en croisade contre les maladies hydriques du bétail


 Mobilisés derrière le premier adjoint au maire de la commune de Gandon, Kalidou Bâ, les éleveurs et autres agropasteurs, ont réaffirmé samedi leur farouche volonté d’être membres du cadre de lutte contre les maladies hydriques du bétail. 
Au cours d’un atelier organisé par l’Ufr des sciences de l’agronomie et de l’aquaculture, ils ont pris la ferme décision d’être au centre de la lutte contre ces maladies (la schistosomose et distomatose) qui continuent de décimer une bonne partie du cheptel.
Selon Hamedine Bâ, éleveur domicilié dans la zone de Mbarigot et Sadel Kâ, demeurant à Ndébène Peulh, le directeur de cette Ufr, Pr Mateug Diack et son proche collaborateur, le Dr Nicolas Diouf et autres responsables du projet Peri Peri U, ont bien compris la nécessité d’organiser cet atelier, en vue de renforcer les capacités des éleveurs dans le cadre d’une lutte plus efficace contre ces maladies. Ils ont laissé entendre que si ce défi de la formation est relevé, les éleveurs peulhs des départements de Saint-Louis, Podor et Dagana, seront en mesure d’harmoniser et de coordonner leurs actions pour faire face à ces maladies et contribuer efficacement à l’amélioration de la production de lait et de viande dans la région Nord.
Abondant dans le même sens, Dr Nicolas Diouf a rappelé que l’année dernière, cette Ufr avait organisé un grand atelier qui avait réuni une soixantaine de participants, notamment des producteurs, chercheurs, agents de développement, représentants des ministères, vétérinaires privés, médecins, etc. A l’issue de cet atelier, un comité de suivi des résultats a été mis en place. Il avait pour rôle de proposer des actions de réduction des risques et de contrôle des maladies négligées. Le comité s’est réuni à huit reprises et a proposé la mise en place d’un cadre de lutte contre ces maladies.
Pr Mateug Diack a aussi rappelé que la zone agro écologique du fleuve Sénégal couvre les régions administratives de Saint-Louis, de Matam et le département de Bakel. Les activités économiques de la zone sont dominées par l’agriculture, l’élevage extensif pratiqué principalement dans le Diéri et la pêche pratiquée de façon artisanale. En effet, a-t-il souligné, la construction des barrages de Diama et de Manantali a réduit les surfaces consacrées aux cultures pluviales (35%) au profit de l’agriculture irriguée (riz et maïs). Le pastoralisme domine dans la moyenne et haute vallée et subit de nombreuses contraintes sanitaires animales et humaines parmi lesquelles, les maladies parasitaires qui affectent économiquement les productions animales par leur impact négatif sur la production de lait et de viande.
                                                                          
Maladie parasitaire, la distomatose ou fasciolose est l’une des affections parasitaires d’importance économique les plus importantes dans le monde pour le bétail. Les animaux comme les humains sont infestés en ingérant l’herbe ou les légumes aquatiques où les larves de parasites se sont enkystées. Les saisies d’abattoirs et les pertes indirectes diminuent considérablement la productivité en élevage. Des études en cours dans les abattoirs de Richard-Toll montrent que plus de 80% des ovins, bovins et caprins inspectés, ont été en contact avec l’agent pathogène. A titre d’exemple, la commune de Rosso Sénégal a enregistré 48.500 malades chez les ovins contre 23.500 chez les bovins en 2006. Quant à la schistosomose, c’est une maladie sanguine parasitaire due au schistosome. Elle est encore appelée Bilharziose chez l’homme et infeste plus de 240 millions de personnes dans le monde et principalement en Afrique sub-saharienne.

Selon Dr Nicolas Diouf, elle se rencontre dans les zones à réseau hydraulique, permettant le développement des mollusques d’eau douce. C’est une maladie d’importance vétérinaire. Elle a causé la mort de 32 bovins à Gamadji Saré en juin 2009 et un autre foyer a été décelé à Thillé Boubacar en juillet 2015. Des études en cours dans la zone ainsi que les abattoirs de Richard-Toll et de Linguère montrent de très forte prévalence chez les animaux et les humains.
Mardi 14 Août 2018




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