Civils tués par Barkhane à Bounty : la Minusma confirme les conclusions de son rapport de mars et annonce une enquête sur un autre incident.


La division des droits de l'homme et de la Protection confirme les conclusions de son enquête sur le raid français au village de Bounty, dans lequel 22 personnes ont perdu la vie. C’est dans le rapport trimestriel sur les tendances des violations et abus de droits de l’homme que cet organe de la Minusma réaffirme sa position. « Comme conclu dans son rapport, au terme de l'enquête, la Minusma est en mesure de confirmer la tenue d’une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe, une centaine de civils parmi lesquels se trouvaient cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma. Au moins, 22 personnes, dont trois des membres présumés de la Katiba Serma présents sur le lieu du rassemblement ont été tués par la frappe de la Force Barkhane survenue le 3 janvier 2021 à Bounty», affirme le rapport. 
 
Le document lu à Dakaractu ajoute : «sur les 22 personnes tuées, 19 l’ont été directement par la frappe dont 16 civils tandis que les trois autres civils ont succombé des suites de leurs blessures au cours de leur transfèrement pour des soins d’urgence».  
 
Selon la division des droits de l’homme et de la protection, «les victimes sont toutes des hommes âgés de 23 à 71 ans dont la majorité habitait le village de Bounty».
 
La Minusma fait noter que «ce genre de frappe soulève des préoccupations importantes quant au respect des principes de la conduite des hostilités, notamment le principe de précaution dont l’obligation de faire tout ce qui est possible pour vérifier que les cibles sont bien des objectifs militaires».
 
Alors que la polémique sur la frappe de Bounty ne s’est pas estompée, la France a affirmé que le raid visait un groupe armé, la Minusma fait état de nouvelles allégations sur la mort de cinq hommes dont deux mineurs dans une frappe aérienne de la force Barkhane le 25 mars dans le village d’Agarnadamos, à l’ouest de Talataye, dans la région de Gao. L’organe onusien révèle qu’une mission d'enquête spéciale est en cours pour faire la lumière sur cet incident.
Mercredi 5 Mai 2021




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