Camp militaire de Geille : Le Général Mbaye Cissé ferme les portes des bases françaises… et ouvre celles de la souveraineté stratégique


Dans une atmosphère lourde d’histoire et chargée d’émotion, le général de corps d’armée Mbaye Cissé a annoncé ce matin la rétrocession officielle de toutes les emprises militaires françaises aux forces armées sénégalaises. Le camp Geille de Ouakam, théâtre de cette cérémonie, devient le symbole fort d’un tournant stratégique majeur : la fin de la présence militaire permanente de la France au Sénégal. Un séisme géopolitique attendu, mais dont la portée dépasse les murs de cette base historique.
Le chef d’état-major sénégalais n’a pas mâché ses mots : cette cérémonie est l’aboutissement de mois de discussions « fraternelles », mais surtout le fruit d’une volonté politique claire de reprendre la maîtrise totale du territoire national. Sont concernés : le camp Saint-Exupéry, la base navale Protet, l’escale aérienne de Yoff, et bien d’autres. Ce retrait massif acte la fin d’un cycle ouvert depuis la colonisation, renforcé après les indépendances, et désormais révolu.
 
Le Général Mbaye Cissé a souligné que cette rupture ne signifie pas la fin de toute collaboration, mais bien la naissance d’un partenariat rénové. Un partenariat qui se fera désormais « sur un pied d’égalité », dans le respect de la souveraineté du Sénégal. L’armée sénégalaise, forte de ses capacités acquises grâce à cette coopération historique, vise désormais l’autonomie stratégique, en se projetant comme un pilier de la sécurité régionale. Le message est clair : le Sénégal veut une coopération, pas une tutelle.
Les adieux aux troupes françaises ont été solennels, mais sans nostalgie excessive. Le général a salué la contribution des soldats français à la vie locale, leur immersion dans la société dakaroise, et leur respect de la culture sénégalaise. Mais il a aussi rappelé que « vivre à Ouakam, terre d’accueil Lébou, c’est apprendre la Téranga … et savoir repartir avec dignité ». La cérémonie fut aussi un hommage aux familles françaises, désormais priées de rentrer, dans un respect mutuel.
 
« On nous tue, on ne nous déshonore pas », a conclu Mbaye Cissé, dans un ton martial, presque testamentaire. En reprenant la célèbre phrase de Saint-Exupéry, il affirme la renaissance d’une armée sénégalaise libre, debout et prête à affronter l’avenir.
Jeudi 17 Juillet 2025
Dakaractu