
DAKARACTU.COM La décision de l’Agence de régulation des marchés publics (Armp) de procéder à un audit des chantiers qui ont conduit à l’érection du Monument de la Renaissance plonge toute la République dans un bel émoi. Cet édifice est décidément au cœur de bien des polémiques. Depuis l’idée de sa création jusqu’à sa réalisation, il a beaucoup fait couler d’encre et de salive. Aujourd’hui, c’est la volonté des membres de l’Armp de fouiner dans les conditions qui ont prévalu à la construction du monument qui a mis le président Wade dans tous ses états. Mais de quoi ont-ils donc peur ? Depuis la décision prise d’enquêter sur le montage financier de cette aventure architecturale, à la suite d’une lettre anonyme selon le Dg de l’Armp, les autorités sont aux abois. Le chef de l’Etat s’est dit outré qu’on veuille lui chercher des poux dans les comptes alors que partout dans le monde il est félicité pour son initiative. Mais le problème est que les Sénégalais veulent savoir comment a été monté ce dossier qui prend les allures d’une vaste et informelle transaction immobilière qui a même plongé les institutions monétaires internationales dans la plus grande circonspection vis-à-vis de l’orthodoxie de la gestion de l’Etat.
Tout commence quand le président de la République décide de confier la construction du monument aux Coréens, lesquels présentent une facture de 14 milliards. L’argent n’est pas disponible, parce que nous sommes alors sous surveillance de la Banque Mondiale et du Fmi. Une astuce est trouvée, et consiste à libérer les terrains qui jouxtent le domaine aéroportuaire, à les vendre à une société appartenant à Mbackiyou Faye, lequel après revente des parcelles, notamment à une institution qu’est l’IPRES, verse aux Coréens le montant des travaux de réalisation. Or, c’est justement ce schéma qui est épinglé par les orthodoxes des lois qui régissent les passations de marchés publics. D’abord, l’Etat n’avait pas le droit de procéder ainsi, car c’est un domaine public qui aurait dû faire l’objet d’une procédure légale. Interpellée, l’autorité représentée à l’époque par le ministère de l’Economie et des Finances rétorque que l’Etat a procédé à une dation en paiement au profit de Mbackiyou Faye. Ce que les juristes interrogés contestent, une dation en paiement ne pouvant se faire que dans le cas d’une créance envers un tiers. Ce qui n’existait nullement pour justifier une telle procédure. Ensuite, cette passation de marchés entre l’Etat et la société de Mbackiyou Faye a été faite dans la plus grande opacité, et nul ne sait à combien les mètres carrés ont été vendus ni quels ont été les bénéfices engrangés par ladite société. C’est peut-être cela que l’Armp veut savoir, et au profit de qui ces bénéfices énormes ont été faits.
On ignore ensuite le véritable coût de ce monument qui, pour 14 milliards, aurait pu être en plaqué or. Mais ce que les enquêteurs veulent savoir, c’est surtout pourquoi les autorités ont voulu soustraire cette construction du Monument de la renaissance du domaine d’application du Code des marchés. C’est au nom de cette dérogation que le ministère de la Construction dirigé par Oumar Sarr refuse de donner les documents relatifs à ces travaux. C’est pourtant sous l’égide de ce ministère que les travaux ont été conduits, et donc, l’Armp est tout à fait habilitée à en demander les documents pour observer la légalité et le respect des procédures. Il est difficile de croire que pour de telles sommes engagées l’Etat n’ait pas dépensé comme il le soutient un seul franc de notre argent public.
Les autorités les plus hautes de l’Etat sont montées au créneau pour intimer à l’Armp d’arrêter ses investigations. Le Premier ministre lui-même a fait savoir qu’il ne donnait instruction à personne d’enquêter sur le monument de la renaissance.
Les membres de l’Armp continuent toutefois à affirmer leur indépendance et leur sens des responsabilités. Peut-être que ce qui met la pression sur le président Wade et son gouvernement c’est justement l’indépendance plusieurs fois manifestée par cette instance, lors de certaines affaires qui ont servi à épingler des manquements dans la gestion de certains ministères ou institutions.
Un bras de fer s’engage donc entre l’Armp et l’Etat, dans un climat politique incertain, et cette statue charrie de nombreux monstres qui peuvent sortir de leurs boîtes à n’importe quel moment.
Le Graal de Wade pourrait donc se révéler être un véritable sac de nœuds et devoir être le symbole non pas de la Renaissance Africaine, symbole intéressant s’il en est, mais celui d’une désinvolture face à l’orthodoxie financière qui aura traversé toutes sa gouvernance. En tout état de cause, l’Armp doit pouvoir faire son travail, dans l’intérêt d’une gestion saine de ce qui appartient à tous.
Tout commence quand le président de la République décide de confier la construction du monument aux Coréens, lesquels présentent une facture de 14 milliards. L’argent n’est pas disponible, parce que nous sommes alors sous surveillance de la Banque Mondiale et du Fmi. Une astuce est trouvée, et consiste à libérer les terrains qui jouxtent le domaine aéroportuaire, à les vendre à une société appartenant à Mbackiyou Faye, lequel après revente des parcelles, notamment à une institution qu’est l’IPRES, verse aux Coréens le montant des travaux de réalisation. Or, c’est justement ce schéma qui est épinglé par les orthodoxes des lois qui régissent les passations de marchés publics. D’abord, l’Etat n’avait pas le droit de procéder ainsi, car c’est un domaine public qui aurait dû faire l’objet d’une procédure légale. Interpellée, l’autorité représentée à l’époque par le ministère de l’Economie et des Finances rétorque que l’Etat a procédé à une dation en paiement au profit de Mbackiyou Faye. Ce que les juristes interrogés contestent, une dation en paiement ne pouvant se faire que dans le cas d’une créance envers un tiers. Ce qui n’existait nullement pour justifier une telle procédure. Ensuite, cette passation de marchés entre l’Etat et la société de Mbackiyou Faye a été faite dans la plus grande opacité, et nul ne sait à combien les mètres carrés ont été vendus ni quels ont été les bénéfices engrangés par ladite société. C’est peut-être cela que l’Armp veut savoir, et au profit de qui ces bénéfices énormes ont été faits.
On ignore ensuite le véritable coût de ce monument qui, pour 14 milliards, aurait pu être en plaqué or. Mais ce que les enquêteurs veulent savoir, c’est surtout pourquoi les autorités ont voulu soustraire cette construction du Monument de la renaissance du domaine d’application du Code des marchés. C’est au nom de cette dérogation que le ministère de la Construction dirigé par Oumar Sarr refuse de donner les documents relatifs à ces travaux. C’est pourtant sous l’égide de ce ministère que les travaux ont été conduits, et donc, l’Armp est tout à fait habilitée à en demander les documents pour observer la légalité et le respect des procédures. Il est difficile de croire que pour de telles sommes engagées l’Etat n’ait pas dépensé comme il le soutient un seul franc de notre argent public.
Les autorités les plus hautes de l’Etat sont montées au créneau pour intimer à l’Armp d’arrêter ses investigations. Le Premier ministre lui-même a fait savoir qu’il ne donnait instruction à personne d’enquêter sur le monument de la renaissance.
Les membres de l’Armp continuent toutefois à affirmer leur indépendance et leur sens des responsabilités. Peut-être que ce qui met la pression sur le président Wade et son gouvernement c’est justement l’indépendance plusieurs fois manifestée par cette instance, lors de certaines affaires qui ont servi à épingler des manquements dans la gestion de certains ministères ou institutions.
Un bras de fer s’engage donc entre l’Armp et l’Etat, dans un climat politique incertain, et cette statue charrie de nombreux monstres qui peuvent sortir de leurs boîtes à n’importe quel moment.
Le Graal de Wade pourrait donc se révéler être un véritable sac de nœuds et devoir être le symbole non pas de la Renaissance Africaine, symbole intéressant s’il en est, mais celui d’une désinvolture face à l’orthodoxie financière qui aura traversé toutes sa gouvernance. En tout état de cause, l’Armp doit pouvoir faire son travail, dans l’intérêt d’une gestion saine de ce qui appartient à tous.
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