Bassard El Assad ne quittera pas de sitôt.

Je ne soutiens pas le président Bassard El Assad mais je crains qu'il ne fasse tuer des milliers de Syriens avant de tomber. Cela fait plus d’une année que la révolte a sonné en Syrie et on compte au quotidien des morts par dizaines voire centaines parfois. Je pense par ailleurs qu'il y a peu de chance qu'il quitte son palais en y étant astreint. A moins que ce soit ses hommes de confiance qui décident de l’évincer, seule la négociation pourrait permettre la fin de cette crise et d’arrêter cet hécatombe. Certains diront que toutes les tentatives ont échouées mais à mon avis il n’y a pas eu une de véritablement sérieuse. Ce qu’on voit ces derniers temps c’est l’envoi de délégations qui viennent menacer El Assad en brandissant des sanctions. Or cela peut paraître inacceptable pour lui et pour son camp qui pense que tous ceux qui s’agitent au tour de cette question ne sont en fait que des pro-rebelles. D’ailleurs Bassard et ses partisans n’ont pas totalement tort car parmi ceux-là il y a des pays avec qui son régime entretenait des relations difficiles avant le début de la révolte. Cette mésentente résulte du fait du long et ancien rêve de quelques-uns de voir El Assad tomber car le considérant à tort ou à raison comme un dictateur ou même son régime comme un soutien du terrorisme et de l’organisation la plus dangereuse contre l’Israël en l’occurrence le Hezbollah. D’autres régimes voisins aussi craignant cette influence ont vite fait de se ranger derrière les rebelles qui réellement ne sont pas aussi représentatifs qu’on veut nous faire croire. La situation en Syrie n’est pas la même que celle en Tunisie ou en Egypte où ce sont des populations civiles qui ont pris les rues les mains vides, là on parlait que de manifestants. Alors qu’en Syrie c’est des combattants. Ils attaquent et tuent sans raison parfois, des personnes qui n’ont rien à voir avec cette guère, aidés et infiltrés par des terroristes soient-disant islamistes.
Combien de scènes d’exécution sommaires a-t-on vécues sur des chaînes de télévisons ?
L'autre facteur du jeu est que les pays arabes qui ont jusqu’ici changé de régime sous l’ère du printemps arabe n’encouragent pas la communauté internationale bien que celle-ci s’attache aux principes des libertés.
En effet on note des reculs démocratiques dans pratiquement tous ces pays avec soit des remises en cause de l’intégrité de territoires, des droits des femmes ou l’arrivée aux affaires de terroristes dans de nouveaux habits sans parler de la prolifération d’armes et de la déstabilisation de nombreuses régions élargissant ainsi les zones de conflits comme par exemple au Mali. Tout cela fait que l’envoi de troupes en Syrie pour balayer Bassard serait difficile, dangereux, complexe et pas à l’ordre du jour.
La situation en Syrie ressemble plus à ce qui s’est passé en Libye. A la différence que la Libye est voisine de l’Europe et que pratiquement Momar Kadhafi avait créé l’unanimité contre lui. En effet, après des années d’inspection tout le monde savait par le canal de l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) que Kadhafi n’avait plus d’armes véritablement dangereuses pour le reste du monde alors que c’est connu que la Syrie a des produits chimiques hautement toxiques et qu’elle a menacé d’utiliser en cas d’attaque par une armée étrangère.
Bassard El Assad a une très forte armée qui n'est comparable à aucune autre des pays où le vent du printemps arabe est passé. L'armée syrienne est très équipée sur terre et dans l’air. Or dans la bataille pour le contrôle du pays, la logistique aérienne sera malheureusement déterminante et à ce niveau les rebelles sont très mal outillés. Ils n'ont pas ces moyens et je doute fort qu'ils en disposent un jour malgré l'aide en cachette de certaines puissances occidentales et arabes. Il s’y ajoute que ce beau pays très riche en pétrole est un allié très important à la fois pour la Chine et la Russie. Ces deux puissances n’ont pas eu leurs parts quand il a fallu partager le gâteau libyen pour lequel elles n’avaient pas payé le prix de la popote. Dès lors comprenant qu’elles risquent de payer encore leur longue et ancienne collaboration d’avec le régime d’El Assad, elles ont jusqu’ici bloqué toute tentative contre leur ami et allié et il est presque sûr qu’elles vont continuer sur cette lancée.
L’autre niveau de lecteur est que la Syrie est stratégiquement très important pour la Russie car géographique on peut dire que cette zone n’est pas éloignée de chez Poutine qui verrait mal des militaires occidentaux y augmenter en nombre et en matériel de renseignement. L’encerclement que la Russie refuse en Europe orientale en rejetant le projet de bouclier anti-missile de l’OTAN se serait réalisé dans cette partie du monde arabe.
En définitive donc les cimetières syriens seront malheureusement pleins mais Bassard El Assad ne quittera pas de sitôt la tête de son pays.
Merci pour votre intérêt.
Votre frère Ngalam GANE