Quelle est la position du Synpics sur l’affaire Adja Astou Cissé, accusée d’avoir tenue des propos "outrageants" sur la 7Tv?
Le Synpics, comme tous les syndicats, a le devoir de se mettre au chevet des travailleurs des médias qui sont dans des difficultés. Ici, il s'agit d'un cas simple de dérapage verbal stigmatisant à l'endroit d'une communauté ethnique que le Synpics ne peut certes pas cautionner, mais qui, de notre point de vue et au regard des regrets sincères exprimés par l’animatrice Adja Astou Cissé, ne devrait pas connaître un développement aussi sulfureux. Le Sénégal est un pays qui marche sur des équilibres et personne n'est autorisé à les remettre en cause. Adja Astou Cissé est une animatrice qui peut avoir l'excuse de la méconnaissance de la portée de tels propos. Mais, ce qui est intéressant ici, c'est la prompte réaction teintée d'humilité de la direction de 7Tv qui a pris la mesure de la faute et s'est excusée. C'est pourquoi nous sommes présents aux côtés des travailleurs de cette chaîne qui a d'ailleurs la réputation d'être très professionnelle.
La direction de la 7Tv attend de la Section Recherche qu'elle ramène cette affaire à sa juste proportion. Êtes-vous du même avis?
La Section de recherche de la gendarmerie est une entité aux ordres du pouvoir judiciaire notamment qui est l'un des bras de poursuite mis à la disposition du procureur de la République. C'est donc à celui-ci que nous demandons de considérer l'affaire dans son ensemble, notamment son contexte et les regrets émis par la mise en cause, pour ne pas lui donner une certaine proportion. Comme je l'ai dit, le Sénégal est un pays d'équilibres à entretenir. La vague d'indignation toute légitime non seulement des membres de la communauté ethnique, mais surtout de tous les sénégalais notamment les travailleurs des médias devraient faire baisser la tension. La langue de l'animatrice a fourché, mais elle a tenté de se rattraper en faisant son mea-culpa sincère. En ce mois béni où Dieu pardonne aux pécheurs que nous sommes, nous espérons de la magnanimité de la part du maître des poursuites. Pour des propos très largement dénoncés sur les réseaux sociaux, le constat de l'animatrice ne peut-il être assimilé à de la diffamation, au dénigrement ou à des injures?
Permettez-moi de ne pas entrer sur le terrain du lexique des termes juridiques. Retenons juste que des propos énoncés ont choqué et l'auteur qui en a pris conscience après, a demandé pardon. D'aucuns estiment qu'il y a derrière cette affaire une manipulation, afin de neutraliser la 7Tv. Qu'en pensez-vous?
Je ne saurais parler de manipulations sans preuve. Disons qu'il y a un lobbying évident si on se rapporte à d'autres sorties malheureuses qui avaient emporté des sorties de la part d'autorités ethnico-religieuses. Cependant nous estimons qu'un religieux a le droit d'être offusqué lorsque sa communauté est égratignée, mais aussi le statut de religieux emporte plus de devoir au pardon que celui d'un simple citoyen. Retenons tous les leçons et enterrons cette affaire pour le bien de notre nation.
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