BATHILY ASSOMME MACKY : « Pour moi, c'est clair, l'affaire Khalifa est un procès politique... Le parrainage est antidémocratique! »



Abdoulaye Bathily, ex leader de la LD, a choisi de voguer à contre-courant du Président Macky Sall en l'indexant dans l'affaire Khalifa Sall.
En effet, dans le Grand Jury de ce dimanche, il a été sans fioritures. Selon lui, le procès Khalifa Sall a été typiquement politique. "Pour moi, dit-il, c'est clair. Le procès est politique! Le déroulement du procès montre qu'il s'agit bien d'un procès politique. Dès le départ je l'ai senti comme ça. Les péripéties de cette affaire montrent qu'il s'agit d'un procès politique. Je l'ai dit au Président Macky Sall dès la première semaine. "

Bathily de rappeler avoir toujours combattu cette instrumentalisation de la justice par l'exécutif aux fins de plomber l'activité politique de l'adversaire. Il dira avoir, par le passé, lutté contre l'emprisonnement de Wade sous Diouf et les persécutions que Wade himself a tenté de faire subir à Idrissa Seck et Macky Sall.
"J'ai dit à Abdou Diouf que j'étais contre l'incarcération d'Abdoulaye Wade. Finalement la raison a prévalu et Wade a été libéré. Il en a été de même du temps d'Abdoulaye Wade. Quand il a commencé ses dérives, nous étions à la Ld les premiers à avoir alerté . Lorsqu'il ne nous a pas écouté, nous avons pris nos responsabilités et publiquement, nous avons dénoncé l'instrumentalisation de la justice."
Il confie avoir lui-même souffert de cette injustice. "Je présente encore dans mon corps les stigmates de ces tracasseries, de ces brimades policières, de ces emprisonnements et chaque fois, à la veille élections, on faisait l'objet d'amnistie."

Soucieux de ce manque d'indépendance de certains magistrats, Abdoulaye Bathily regrettera. "Dans tous les corps de métier, il y a des brebis galeuses", considérant que la démission du juge Hamidou Dème et les critiques qu'il a émises constituent "un aveu" formulé par un homme de l'intérieur.

Ainsi, pour Abdoulaye Bathily, et Macky Sall et ses collaborateurs de la coalition Benno Bokk Yakaar savaient pertinemment comment fonctionnaient les caisses d'avance. ''Le Président Macky Sall était ministre de l'intérieur. Il savait comment fonctionnait cette caisse... Tous les responsables actuels de Bby qui sont dans les institutions sont au courant de cette affaire, comment ça fonctionnait. Tous les anciens maires de Dakar l'ont avoué. J'ai dit au Président Macky Sall dès la première semaine, que c'est une mauvaise affaire pour l'image de notre démocratie. ''

À l'en croire, l'emprisonnement de Khalifa Sall renvoie au fameux '' Maatay ''  politique que dénonçait Madior Diouf contre le pouvoir exécutif. Pourtant, rappelle-t-il, " les Assises nationales avaient longuement discuté de ces questions de caisse d'avance. '' D'ailleurs, confirme Bathily, il était prévu avec le Président Macky Sall de  prendre une loi pour normer l'utilisation de ces caisses d'avance. Ce qui n'a point été encore fait. 

PARRAINAGE

Interpellé sur le parrainage en perspective de la prochaine Présidentielle, Abdoulaye Bathily a sévèrement marqué son désaccord  face à un tel projet.  '' Je ne suis pas pour ce parrainage. C'est anti démocratique! '' Pour lui, il y a véritablement incongruité dans les objectifs du projet et le mécanisme en passe d'être mis en pratique. Pour savoir qu'un candidat dispose d'au moins 1% de l'électorat, il faut d'abord passer au vote.
 
'' Comment on peut, avant l'élection déterminer les conditions d'obtention de 1% de l'électorat? L'élection, c'est justement l'occasion, à travers la confrontation libre et démocratique des programmes, de permettre aux citoyens de décider si tel mérite ces voix. Comment on va arbitrairement déterminer les choses, parce qu'il y a un fichier électoral de 6 millions d'électeurs et qu'il y a encore des milliers de gens qui n'ont pas encore reçu leurs cartes. Ce sont des frustrations comme ça qui, petit à-petit, amènent à la révolte... ''

 
Dimanche 1 Avril 2018




Dans la même rubrique :