Attaque de Boungou (Burkina Faso) : « Ils parlaient fulfuldé et Mossi et criaient Allahou Akbar! »


Le 06 novembre dernier, un convoi minier de la société Semafo a été attaqué, sur la route reliant Boungou à Fada, dans l'est du Burkina Faso. Le bilan de cette embuscade est arrêté à 39 morts et à 60 blessés. Ce qui en fait le plus lourd bilan enregistré dans une attaque revendiquée ou prêtée aux terroristes dans ce pays, depuis 2015.
Une semaine après, un rescapé interviewé par Radio Omega a accepté de revenir sur les circonstances de cette sanglante attaque. Ce matin-là, il raconte avoir pris place au fond de l'un des cinq bus qui transportaient les employés de Semafo, quand aussitôt après un bref moment de détente, il s'est réveillé au milieu de tirs qui fusaient de partout. Il assiste impuissant, à la mort de certains occupants du bus dont le tort a été de chercher à savoir ce qui se passe à l'extérieur.
Le rescapé qui s'est confié à Radio Omega lu à Dakaractu, dit s’être jeté à terre et s'était résigné à mourir pour qu'au moins, son corps soit retrouvé. Les assaillants sont entrés dans le bus pour achever les passagers qui étaient encore vivants. Conscient de cela, il feint d’être tué et a pu ainsi sauver sa vie. C'est sur ces entrefaites qu'il a entendu les assaillants communiquer en fulfuldé (peulh) et en mooré qui n'est autre que la langue des Mossi. Auparavant, il a entendu un enchaînement de « Allahou Akbar » qui laisse penser que les assaillants sont des jihadistes.
Selon le récit du rescapé, c'est l'arrivée des renforts de l'armée burkinabè qui a fait fuir les attaquants. En revanche, l'escorte militaire qui accompagnait le convoi minier n'a pas répondu aux attentes de ceux qu'il était censé protéger.
D’après le rescapé interrogé par Radio Oméga, c'est lorsqu'il est sorti du bus, maculé de sang même s'il n'a reçu aucune balle, qu'il a appris qu'aucun des militaires qui les escortaient n'a été tué. Il a alors compris qu'ils avaient pris la fuite. Ça prouve encore une fois que le moral des troupes engagées dans la lutte contre le terrorisme est au plus bas...
Mercredi 13 Novembre 2019




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