Lors de l’examen du budget du ministère de la Justice, la députée Anta Babacar Ngom a tiré la sonnette d’alarme sur l’état critique du système judiciaire sénégalais. Elle a rappelé que, malgré l’organisation des Assises de la Justice par le Président de la République, aucune conclusion officielle n’a encore été rendue publique, laissant le pays dans l’attente de réformes promises. Avec un budget national de 7 433 milliards de francs CFA dont seulement 1,3 % alloué à la justice, elle estime que les engagements du ministère sont impossibles à atteindre. « Nous risquons de revenir l’année prochaine avec les mêmes problèmes. » Elle a également souligné la situation explosive des prisons, 3 492 détenus à Rebeuss pour 1 300 places, et 14 147 détenus pour 4 926 places au niveau national, soit plus de 9 000 personnes incarcérées sans place, un échec grave de la puissance publique et une atteinte directe à la dignité humaine. Anta Babacar Ngom propose ainsi la création de fermes agro-pénitentiaires et d’ateliers de transformation, dans un cadre strictement respectueux des droits humains, offrant travail rémunéré, formation et réinsertion pour désengorger durablement les établissements pénitentiaires.