An 1 du Quinquennat du Président Macky SALL : Quel bilan économique ? (Par Dr Thierno THIOUNE)


Un an après la réélection du Président Macky SALL, un bilan d’étape peut être tiré. Même si le cadre général de politique économique qui est le PSE, le plan de développement économique de référence avec un horizon temporel allant jusqu’en 2035 exige qu’ilfailleêtre prudent car dont le démarrage du PAP2 couvrant la période 2019-2023, est intégré dans le quinquennat. C’est dire qu’il faut faire le bilan dans cet intervalle de temps bien défini.

 

Aujourd’hui, le président MackySall vient de faire un an dans le nouveau quinquennat aprèssept (7) ans à la têtedu pays lors du premier mandat. Il serait intéressant de comparer ce qui est fait en ceshuit (8) ans dans le pays avec les pays émergents.

C’est pourquoi, j’estime que des points positifs existent comme des effortsimportants restent à faire.

 

Premier point positif,le Sénégal enregistre une meilleure performance économie depuis huit (8) ans avec une croissance économique régulière et stable de plus de 6% atteignant parfois 6,8% depuis plus de 6 ans. Cela témoigne de la vitalité de l’activité économique à l’intérieur du pays qui montre qu’il y’a une réelle capacité des structures de l’économie à produire des richesses de ce niveau.

Seulement, d’importants efforts sont attendus. 

 

A mon avis, le bilan aurait pu être au-dessus de ce que l’on pouvait attendre s’il y’avait une volonté plus manifeste de booster davantagela consommation intérieure (mettre l’accent sur la préférence nationale),d’augmenter le pouvoir d’achat des sénégalais (plus de revenu et moins de coûts de la vie liée notamment au loyer, au transport et aux denrées de première nécessité…), de baisser  le taux de chômage de 15% qui reste encore élevé et très exacerbé chez les jeunesétant de l’ordre de 25%.

 

Il s’y ajoute que le bilan reste mitigé à cause duretard de démarrage du TER qui est un des projets phare du PSE, la hausse du prix de l’électricité, le niveau élevé d’endettement qui réduisent les marges de manœuvres en matière de choix de politiques économiques

 

A mon avis, il nous faut doper la compétitivité de nos entreprises nationales,de rendre la transformation structurelle plus accélérée

Il est aussi vrai que les réformes économiques mettent souvent du temps à produire leurs effets.

 

Cependant, l’espoir est permis aujourd’hui à deux niveaux.

 

Premièrement,il y’ades efforts réels de l’administrationfiscale en matière de recouvrement avec cette année un glissement annuel positif assez conséquentqui a permis de recouvrer plus de 1500 milliards de FCFA.Avec le nouveauDG et son plan Yaatal,les innovations entreprises dans ce senslaisse beaucoup d’espoirsdans l’élargissement de l’assiette fiscale. 

Seulement, sion ne contrôle pas l’endettement, le service de la dette absorbera ces efforts et va saper la contrepartie de l’impôt car les recettes ne serviront qu’à payer en majorité ce service de la dette au détriment de la 

couverture es charges publiques.

 

Deuxièmement, des ressources importantes sont attendues avec le pétrole et le gaz, il nous faut une administration judicieuse et équitable de ces nouvelles ressources.

 

En somme, c’est un impératif de rendre le modèle Sénégal plus performant dans tous les domaines. Il nous faut alimenter la compétitivité en utilisant nos avantages comparatifs et redynamiser la création d’emploi en mettant l’accent sur l’industrialisation qui transformerait nos produits de base afin d’internaliser les produits de la croissance économique.

 

Dr Thierno THIOUNE

Maître de Conférences Titulaire en Economie à la FASEG Directeur des Etudes du CREFDES

Membre du Comité Scientifique du LARED

UCAD

 

Mardi 25 Février 2020




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