Allemagne : le racisme, la Fédération, les médias... Özil se met en retrait de la sélection et tire à vue !

Dénonçant un climat de racisme au sein des médias, de la Fédération allemande (DFB) et plus généralement de la société à la suite du naufrage au Mondial 2018, le milieu offensif Mesut Özil a annoncé qu'il prend provisoirement sa retraite internationale à 29 ans ce dimanche.


Tenant du titre mais éliminée dès le premier tour de la Coupe du monde 2018, l'Allemagne sort de dernières semaines pour le moins compliquées. Et le champion du monde 2014 n'est pas au bout de ses peines... En effet, un nouvel épisode a eu lieu ce dimanche avec l'annonce effectuée par le milieu offensif Mesut Özil (29 ans) qui a provoqué un véritable séisme. Le meneur de jeu d'Arsenal, 92 sélections et 23 buts au compteur, a fait savoir qu'il se met provisoirement en retrait de la sélection. Une décision justifiée par le racisme dont le joueur d'origine turque s'estime victime à la suite du fiasco russe.

M. Özil – «ils n'ont pas critiqué les performances de l'équipe, ils ont juste critiqué mes racines turques»

«C'est avec le coeur lourd et après avoir beaucoup réfléchi aux récents événements que j'ai décidé je ne jouerais plus avec l'Allemagne au niveau international tant que je ressentirai ce racisme et ce manque de respect», a affirmé le champion du monde 2014 sur Twitter. Dans un long communiqué, le natif de Gelsenkirchen a ensuite justifié sa décision et réglé ses comptes, avec les médias d'abord. Le Gunner les accuse de l'avoir jugé davantage pour sa photo polémique aux côtés du président turc Recep Tayyip Erdogan avant le Mondial (voir ici) que pour ses performances dans la compétition. «Certains journaux allemands utilisent cette photo avec le président Erdogan et mon background pour leur propagande et leur cause politique.
Sinon pourquoi auraient-ils utilisé des images et gros titres avec mon nom en guise d'explication à l'élimination en Russie ?», s'est indigné Özil. «Ils n'ont pas critiqué mes performances, ils n'ont pas critiqué les performances de l'équipe, ils ont juste critiqué mes racines turques et mon éducation. Cela franchit une ligne qui ne devrait jamais être franchie, quand les journaux tentent de retourner la nation allemande contre moi.»

Özil torpille le président Grindel

Le président de la Fédération allemande (DFB), Reinhard Grindel, en prend aussi pour son grade, Özil lui reprochant son manque de soutien durant cette polémique.
«Aux yeux de Grindel et de ses soutiens, je suis Allemand quand nous gagnons, mais un immigré quand nous perdons. Je ne serai plus le bouc émissaire du président Grindel à cause de son incompétence et de son incapacité à faire son job correctement», a lâché l'ancien joueur du Real Madrid, qui ne s'est pas arrêté là.
«Le traitement que j'ai reçu de la part de la DFB et de beaucoup d'autres me pousse à ne plus porter le maillot de l'équipe nationale allemande. Je ne me sens pas le bienvenu et je pense que ce que j'ai réalisé depuis mes débuts internationaux en 2009 a été oublié.» 
«Quand des personnes haut-placées à la DFB me traitent comme elles l'ont fait, manquent de respect à mes racines turques et de manière égoïste m'impliquent dans une propagande politique, trop c'est trop. Ce n'est pas pour cela que je joue au football, je ne vais pas rester assis là à ne rien faire. Le racisme ne devrait jamais être accepté. (…) Je ne suis toujours pas accepté dans cette société. Je suis traité différemment des autres. Est-ce parce que je suis Turc ? Est-ce parce que je suis musulman ?», s'est interrogé l'intéressé.
S'il est vrai que le Gunner a fait office de bouc émissaire ces dernières semaines, reste une question : en déplaçant le débat sur le terrain sociétal, l'Allemand ne tenterait-il pas d'esquiver les questions purement sportives ? Car force est de constater que, comme la plupart de ses coéquipiers, Özil a été bien loin du niveau attendu en Russie…
En tout cas, ces propos vont évidemment faire grand bruit outre-Rhin. Comme si le fiasco russe ne suffisait pas, voilà que l'Allemagne s'offre une nouvelle polémique dans la foulée et celle-ci promet d'avoir un retentissement bien plus important, qui risque de diviser la société allemande… 
Lundi 23 Juillet 2018




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