Algérie : Bouteflika entre renoncement et prolongation...

Le président algérien n’a finalement pas pu tenir face à l’insistance des manifestants qui réclament son départ depuis plus de deux semaines. Bouteflika a renoncé à briguer un 5e mandat et a dans la foulée reporté les élections qui devaient se tenir le 18 avril prochain. Toutefois, les algériens ne crient pas encore victoire. Pendant ce temps, Aqmi se met à l’écart de toute action subversive qui pourrait lui être imputée par les autorités algériennes.


L’Algérie tient-il son printemps arabe ? Ça y ressemble fort. Deux semaines après le soulèvement du peuple, le président Bouteflika, au pouvoir depuis 1999 a décidé de revenir sur sa volonté de briguer un 5e mandat. Alité, l’homme fort d’Alger a, dans un message, reculé face à la contestation de la rue. Mais l’octogénaire qui ne tient plus sur ses jambes depuis belle lurette n’a pas pour autant quitté le pouvoir. Bouteflika a prorogé son mandat en attendant une “conférence nationale” qui devrait décider de la nouvelle date de la présidentielle. Le ministre de l’Intérieur Nourredine Bedoui est nommé Premier ministre en remplacement du démissionnaire Ahmed Ouyahia. 
Les Algériens sont aussi sortis pour célébrer cette victoire obtenue sur un vieux dinosaure politique qui tient les rênes du pays depuis maintenant 20 ans. Cependant, ils savent qu’ils auront vraiment gagné la “guerre” lorsque Bouteflika quittera définitivement le pouvoir. Ce qui n’est pas pour demain, car il en a encore pour quelques mois à la tête du pays. Ce qui est vu par certains observateurs de la vie politique algérienne à l’image de Ali Dilem, comme une nouvelle manie du président Bouteflika pour se maintenir au pouvoir. Selon le dessinateur de presse, Bouteflika renonce à un nouveau mandat de 5 ans pour un 4e de 10 ans. La présidentielle devait avoir lieu le 18 avril prochain. Une conférence nationale a été annoncée pour décider de la nouvelle date du scrutin.  D’ici là, les algériens ont appelé à occuper la rue jusqu’à obtention de gain de cause.
 
D'un autre côté, le groupe jihadiste Aqmi semble préoccupée par la crise politique qui secoue l’Algérie. Mais par la voie de Youssef Al Anabi, s’écarte de toute action que le gouvernement actuel pourrait lui imputer dans le futur. En outre, le groupe appelle les Algériens à "faire tomber tout le système pour faire régner une gouvernance islamique", rapporte le journaliste Wassim Nasr. 
 
   
Mardi 12 Mars 2019




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