L’émotion était à son comble, hier matin, au tribunal de grande instance de Mbour. Selon L’Observateur, l’audience consacrée au dossier des six conseillers municipaux de Saly, dont trois adjoints au maire, s’est tenue dans une atmosphère lourde, marquée par une affluence exceptionnelle et une détresse familiale palpable.
Dès l’aube, une foule compacte composée de parents, d’amis et de sympathisants des prévenus s’est massée devant le palais de justice. Très vite, la salle d’audience s’est révélée trop exiguë pour contenir tous ceux venus témoigner leur soutien. Face à cette mobilisation inhabituelle, les autorités ont déployé un important dispositif sécuritaire. Des éléments du Groupement mobile d’intervention (GMI) ont été positionnés autour du tribunal et le long de l’axe menant à Saly Portudal, filtrant strictement les accès, rapporte L’Observateur.
Cette présence massive traduisait l’onde de choc provoquée par cette affaire dans la commune balnéaire. Incarcérés la semaine dernière, les six prévenus sont poursuivis pour incitation à la violence, trouble à l’ordre public, participation à une manifestation non autorisée et destruction de biens. Le dossier s’appuie notamment sur une série d’audios ayant fuité d’un groupe WhatsApp, dans lesquels les mis en cause évoqueraient des projets d’incendies criminels et proféreraient de graves insultes à l’encontre du préfet.
C’est dans ce climat déjà électrique que l’audience s’est ouverte, sous le regard inquiet et tendu des proches des accusés. Mais l’espoir d’un tournant judiciaire a rapidement été douché. En l’absence de Me Kh. Fall, avocat de la partie civile dont les biens auraient été saccagés, la présidente du tribunal a décidé de renvoyer l’affaire au 6 janvier 2026. Un report motivé par la nécessité de permettre à la partie civile de se constituer pleinement et de préparer ses réquisitions, précise L’Observateur.
L’annonce de ce renvoi a provoqué une véritable déflagration émotionnelle dans la salle. Des sanglots ont éclaté, des cris de désespoir ont retenti. Plusieurs membres des familles, venus dans l’espoir d’une libération ou au moins d’un débat sur le fond, se sont effondrés sous le poids de la déception. Certains, incapables de se maîtriser, ont dû être accompagnés à l’extérieur du tribunal, où ils sont restés de longues minutes, prostrés, comme figés par l’angoisse et l’incertitude.
Face à cette scène de douleur collective, les six accusés — P. Seck, B. Gueye, L. Djigal, E. D. Sané, B. Dieng et Na. Fall — ont été reconduits à la maison d’arrêt et de correction de Mbour, où ils poursuivent leur détention préventive. Un renvoi purement procédural, mais vécu par les familles comme un coup de massue supplémentaire.