Affaire des 94 milliards / Ordonnance et consignation du doyen des juges : Sonko déclare la commission parlementaire "saï-saï" enterrée...


Les deux plaintes diligentées par Ousmane Sonko ont toutes été reçues par le doyen des juges. L’une vise le détournement tandis que l’autre est destinée à la commission d’enquête parlementaire.  

Convoqué hier à 17 heures par le doyen des juges, le leader du parti Pastef qui devait normalement animer une conférence de presse, a tout simplement déprogrammé la tenue de cette rencontre au moment où  ses militants avaient déjà investi en masse la permanence de leur Parti à Dakar.

Ousmane Sonko a préféré déférer à la convocation du juge pour ainsi donner une autre tournure à cette affaire des 94 milliards qui continue de secouer l’espace politique. Après son tête-à-tête avec le doyen des juges, il est revenu sur les points qui ont été abordés. « Tout ce que j’avais dit dans ma plainte, je l‘ai confirmé à la virgule près jusqu’à en rajouter. Après il a pris une ordonnance et a fixé la consignation.  »

Une nouvelle donne qui ne le laisse pas indifférent : « Nous avons toujours soutenu que ce dossier n’était pas un dossier politique ; ce n’est pas non plus un dossier de cette commission d’enquête parlementaire sans aucun intérêt, mais un dossier judiciaire. Maintenant les dés sont jetés. Mamour Diallo, ses soutiens, toutes ces autorités qui sont derrière lui et qui font des lettres de confort et autres, ont tout fait pour ne pas aller au tribunal, mais ils y seront », se réjouit-il. Considérant que le procès sur ce scandale qui  éclabousse au premier chef l’ancien directeur des domaines est désormais inévitable, Sonko a donné rendez-vous devant dame justice à tous ceux qui demandaient des preuves de tout  ce qu’il avançait dans cette affaire. « Nous ne prononçons pas des paroles en l’air. Quand le juge noua appellera, on lui donnera tellement de preuves… On peut tenir un procès en un jour, car ce qu’ils ont fait, c’est du flagrant délit. En une heure, on peut tout boucler », affirme le député.   

À ce titre, Sonko estime que ce qui va se dérouler à l’Assemblée nationale n’est rien d’autre qu’une scène de théâtre animée par la commission d’enquête parlementaire qui devait se réunir à huis clos afin d’élucider cette affaire. « Le théâtre qui se jouera demain à l’Assemblée nationale n’a aucun sens. Car la loi dit que dès que le tribunal prend en charge le dossier, l’Assemblée nationale n’a plus voix au chapitre. Et cela est bien dit dans l’article 48 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale », peut-on lire dans les colonnes du quotidien Les Echos.

Le leader du Pastef ne s’est pas privé de tancer les membres de cette commission d’enquête parlementaire qui avait hérité de l’affaire. « Je les appellerai plutôt commission saï-saï parlementaire, qui est constituée de politiciens de Benno Bokk Bakaar, instrumentalisés pour porter le combat d’un des leurs ». Autant de raisons qui poussent Ousmane Sonko à inviter ses collègues à se dessaisir du dossier dont la justice a déjà pris les rênes.
Vendredi 11 Octobre 2019




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