Abdoulaye Wade peut-il être réélu sur la base de son bilan ? (Par Cheikh Yérim Seck)


Abdoulaye Wade peut-il être réélu sur la base de son bilan ? (Par Cheikh Yérim Seck)
DAKARACTU.COM  Abdoulaye Wade est en tournée économique et électorale. A plein temps. La semaine dernière il se trouvait à St-Louis pour inaugurer un pont, le Pont Faidherbe. Ce week-end, il était à Podor pour en inaugurer un autre, celui de l’Ile de Morphil. Wade avait dit au début de son mandat qu’il ne serait pas le président des poses de premières pierres, mais celui des inaugurations. Et  s’emploie par ces temps pré-électoraux à faire vérifier ses promesses, mais aussi à faire tenir son bilan par les Sénégalais comme garantie de réélection. Depuis onze années, Abdoulaye Wade a construit, et réalisé des choses incontestables. Mais comme dans tout bilan, il y a la colonne actif et la colonne passif.  Dans l’actif, il est clair que Wade a réalisé, c’est son masterpiece, de visibles et utiles infrastructures routières, à Dakar comme ailleurs. Le régime libéral a fait essaimer dans tout le pays des routes, des ponts, des cases de santé, des hôpitaux, des écoles primaires, des collèges, et des lycées, et même des universités. Wade a boosté l’électrification rurale, il a développé la diversification de notre agriculture, a fait émerger de terre des forages un peu partout au Sénégal. Il a aussi participé au développement d’une certaine prospérité financière (les recettes de l’Etat sont passées de 500 milliards de francs cfa en 1999 à plus de 2000 milliards aujourd’hui), initié un boom immobilier visible et conquérant, ainsi qu’il a servi à faire croître les espaces de liberté : plus de syndicats ; plus de mouvements citoyens ; plus de manifestations pacifiques ; plus de radios, de télévisions et de journaux ; plus de libertés politiques… Les Sénégalais sont mieux informés et communiquent mieux. Ils ont plus d’ordinateurs, plus de téléphones fixes et mobiles, un accès plus large à l’internet et aux Nouvelles technologies de l’information et de la communication…
Mais là où ce bilan quelque peu flatteur se gâte, c’est que parallèlement à la colonne « Actif », des faits colorent négativement et alimentent la colonne « Passif ». La construction des infrastructures a été entourée d’un fonctionnement très opaque comme l’ont montré les chantiers de l’Anoci. Les écoles, collèges et lycées construits ont démontré que les remplir d’enseignants compétents était difficile, et que notre système éducatif était en net recul. Idem pour nos hôpitaux qui incarnent la disette sanitaire, tant il est difficile de s’y faire soigner convenablement. L’enrichissement des Sénégalais est rendu caduque par le manque d’énergie criard qui en découle. On consomme plus d’énergie parce qu’on est plus riche, plus équipé. Normal. Imprévoyance notoire dans la gestion de la fourniture en électricité ! Le Plan Takkal est toutefois en train de rectifier le tir. Le boom immobilier va, hélas !, de pair avec de forts soupçons de blanchiment d’argent. Et la prospérité financière apparente des nouveaux riches secrétés par l’alternance les fait apparaître comme étant simplement des boîtes-à-lettres d’hommes politiques tapis dans l’ombre. La prospérité financière de l’Etat n’a pas servi à subventionner les produits de première nécessité ni à endiguer la vie chère. Elle a tout au contraire alimenté une bourgeoisie compradore et prédatrice qui pèse pour rien sur le développement du tissu industriel. Au top des mauvais points du bilan de Wade, il y a la crise casamançaise qu’il avait promis de résoudre en trois mois. Il y a surtout l’irréductible chômage des jeunes, symbolisé par les départs mortifères de ceux-ci en pirogues, qui ont fini pour des milliers d’entre eux au fond des océans. Il y a la dégradation de la filière arachidière, qui a mis dans une extrême précarité des millions de paysans. Wade veut être réélu sur la base de son bilan. Celui-ci, même visible et incontestable, sera controversé. Il a modernisé le pays sans réussir à réduire sensiblement la pauvreté. S’il n’a pas démérité, l’appréciation de son action à la tête de l’Etat dépend de l’angle sous lequel on l’approche. Il revient à chaque Sénégalais de le sanctionner positivement ou négativement selon ses priorités et leur prise en compte.  Dakaractu l’aidera à y voir plus clair d’ici le 26 février 2012, en recensant secteur par secteur les avancées et les reculs, sur la base de données chiffrées et quantifiées.  
Lundi 28 Novembre 2011



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41.Posté par ngorsene le 28/11/2011 15:40
Ce journaliste est à mon avis un pro wade qui cherche à manipuler les consciences des sénégalais pour leur faire admettre que la candidature de Wade est recevable. Avant de nous saouler avec vos articles bidons, le mieux serait d'attendre que la candidature de wade soit validée par le conseil constitutionnel.
Comment nous parler de l’élection de quelqu'un dont la candidature est incertaine. Je pense que monsieur Mboup avait raison sur ce gars.

42.Posté par Citoyen le 28/11/2011 16:38
wade n'ayant le droit ni constitutionnellement ni moralement de se présenter, la question est sans objet.
Vomi par les Sénégalais, wade ne pèse pas 10% de l'électorat, et encore, suffrages achetés inclus.
Il ne pourrait être réélu qu'à deux conditions successives :
- un coup d'état constitutionnel qui consisterait à valider son éventuelle candidature,
- un coup d'état électoral de plusieurs centaines de milliers de votes multiples ou fictifs (comme en 2007).
Qu'il prenne sa retraite serait pour lui une sortie respectable et pour les sénégalais une délivrance certaine.

43.Posté par Kaalo ngl goo nga le 29/11/2011 03:50
Cheikh Yérim Seck, tu es certes un très bon journaliste, mais il faut quand même hausser ton niveau d'analyse en se posant des questions pertinentes sur le bilan de wade. d'ailleurs, pour moi la question ne réside pas sur le faite que le bilan de wade est positif ou négatif. En effet, même si ce bilan est "très positif", wade ne doit pas se présenter aux élections de 2012, car il a épuisé ses 2 mandats. A mon niveau, c'est ça la question. Si Wade est sûr qu'il peut être réélu parce que son bilan est positif, il n'a qu'a désigner un candidat dans son parti pour que celui se présente et les sénégalais jugerons.

44.Posté par khady77 le 29/11/2011 14:40
C.Y.S aujourdhui il ne s'agit pas de bilan ,mon dieu , et puis cessez de nous parler des 40ans du parti socialiste leur compte a étè reglé par le peuple senegalais depuis 2000. Le probleme qui se pose à nous senegalais cest de voir la naissance dune dictature WADE NA PAS LE DROIT DE SE PRESENTER . le peuple ne peut pas accepter un troisieme mandat ,wade n'a qu'a trouvé un dauphin pour défendre ce bilan et enfin pour que le P.D.S reprenne le pouvoir si le peuple veut . Alors je refuse pour le moment de parler de bilan ,parlons de cette candidature

45.Posté par GADGE le 04/12/2011 11:07
Le bilan de Wade est largement positif. C'est visible, vérifiable et du concret. Personne ose dire le contraire. Le sénégal est le seul pays en Afriqe ou on peut trouver des lycées dans un village. En plus, c'est le seul pays au monde ou tous les étudiants sont boursiers. La liste n'est pas exhaustive juste pour ne ceux que là.

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