Abdoulaye Wade et la France : épilogue d’une longue histoire ?


Abdoulaye Wade et la France : épilogue d’une longue histoire ?
DAKARACTU.COM - Le froid qui s’installe depuis quelques jours entre le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, et la France n’est qu’un énième épisode d’une relation longue et complexe entre un pays et un homme qui l’a longtemps pratiqué et aimé. Abdoulaye Wade a des contacts avec « le pays de nos ancêtres les Gaulois » qui remontent aux années 1940, quand il a foulé du pied le sol de la métropole pour des études universitaires. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Wade a décroché ses diplômes à l’université de Besançon, puis à celle de la Sorbonne, a exercé comme avocat en France, a milité à la Fédération des étudiants d’Afrique noire francophone (FEANF) puis dans des organisations vouées à la lutte pour l’indépendance… Puis, au lendemain de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, est revenu à Dakar, avant d’épouser Viviane née Vert, une Française pur jus… Mais si, après s’être engagé en politique en 1974, il a gardé des amis en France, Wade a toujours été snobé par les dirigeants hexagonaux. Et il n’a jamais oublié. Quand, récemment, un de ses collaborateurs s’étonnait de l’attitude de Paris depuis le 23 juin, il lui a répliqué, enragé : « La France ne m’a jamais soutenu. Je n’en ai pas moins pris le pouvoir. » Pour ceux qui l’ignoraient, le numéro un sénégalais est aujourd’hui dans l’optique de faire sans la France, pour ne pas dire qu’il est dans une logique de rupture. Un bon décodage du discours d’un de ses proches, Iba Der Thiam, le 14 juillet, permet d’entrevoir la défiance du pouvoir sénégalais vis-à-vis de Paris.
 
Il faut dire que les rapports entre Abdoulaye Wade et les chefs d’Etat successifs de la France ne sont pas simples. Jacques Chirac est un ami du prédécesseur de Wade, Abdou Diouf, et ne s’en cachait pas. Nicolas Sarkozy a toujours plus « toléré » qu’admiré son homologue sénégalais. Il a toujours pris ce dernier pour un donneur de leçon invétéré et tient sur lui en privé un discours très peu flatteur. La France d’aujourd’hui veut le départ de Wade du pouvoir. Mais les Etats ayant des intérêts et non des amis, peut-elle rompre radicalement avec celui qui tient pour le moment le gouvernail du Sénégal ? Dakaractu.com va, dans les prochaines heures, vous donner plus de clés pour comprendre la relation longue et complexe entre la France et Abdoulaye Wade.
Samedi 16 Juillet 2011




1.Posté par kheuche le 16/07/2011 10:11
merci Cheikh, je suis tellement attache a ton site maintenant , je te souhaite bonne continuation

2.Posté par Faye le 16/07/2011 10:17
Il n'arrete pas de taper a leur porte, faire leur linge, mais il va nous des discours de rupture avec le colon pour se venger contre eux comme s'il n'etait pas le bourreau de Bengazi - le seul qui a eu l'audace d'africaniser une bourde francaise, de plus, sur le sol africain. Mame dafa warra banekhou te nopal niou.

3.Posté par fall le 16/07/2011 10:48
Article incomplet aucune information crédible, le discours d'iba der thiam confirme dites vous cette défiance? quelle la partie de ce discours. Vous êtes des amateurs!!! Pardi

4.Posté par Cheikh le 16/07/2011 11:05
Fall, toi aussi, ce texte ne fait que poser le débat. Son auteur sait lui-même qu'il est incomplet et il promet d'y revenir dans les prochaines heures.

5.Posté par Yérim le 16/07/2011 11:17
Belle piste de réflexion. Seulement, il faut d'emblée préciser qu'il ne s'agit pas de la France mais des Frances; des droites et des gauches françaises. Il est vrai que Wade n'a jamais revendiqué une certaine proximité avec l'extrême droite, et n'a jamais manifesté non plus une certaine sympathie à l'endroit des gauches Françaises. La seule personne sur qui Wade pouvait compter en France, était, l'avocat libéral, Alain Madelin. Wade est un leader iconoclaste et anticonformiste qui dérange les leaders classiques français (énarques pour la plupart). Aussi, son malheur est qu'il avait en face de lui (DIOUF) quelqu'un qui a fait l'ENA et a eu donc la même formation politique et administrative que ses amis français, parfois même, ils ont fait l'ENA ensemble. Toutefois, les débuts de DIOUF avec l'avocat Mitterrand étaient difficiles, mais fort heureusement pour DIOUF, Mitterrand s'était vite rattrapé, en reconnaissant que l'administration française, n'était pas son cabinet d'avocat. Malheureusement, ou heureusement, Wade n'a pas la patience de DIOUF, et a les mêmes "qualités" que son "Ami" Sarko, ami entre guillemet bien sûr. Leur philosophie, tous les deux, c'est, pour exister il faut être d'abord. Dans les jours à venir, Wade versera dans la provocation et Sarko qui prépare une élection aura besoin de lui, non pas pour que Wade lui utile à lui, pour qu'il ne soit pas utile à ses adversaires, et ils sont nombreux.

6.Posté par Laye wade le 16/07/2011 11:43
Talla Sylla, le plus constant et le plus intègre des hommes politiques sénégalais a dit, Je cite:

" Si c'est un défi qu'il lance à l'opposition, il se trompe lourdement. Parce que ce serait avoir la faiblesse de penser que son problème, c'est avec l'opposition. Wade n'a pas de problème avec l'opposition sénégalaise, mais il a un problème avec le peuple du Sénégal. C'est ce qu'il faut qu’il comprenne. C'est le peuple sénégalais qui souhaite être dirigé autrement et par d'autres leaders. Abdoulaye Wade a largement fait son temps. Il doit partir. Les défis, les bravades, les fanfaronnades, les représentations théâtrales ne valent rien. (…). Mais, il est clair que Wade doit partir. C'est mieux pour lui et pour le pays. "

No comment

7.Posté par Yérim le 16/07/2011 12:08
@ Laye Wade, Aboulaye Wade doit prendre n'est pas un programme politique. Au Sénégal, le Talent d'un homme politique se mesure par sa capacité à décrire le malêtre des sénégalais. A t-on vraiment besoin de dire à ceux qui vivent mal, vous vivez mal ? Un politique doit avoir une offre politique. Malheureusement, dans ce pays seul Wade a une offre politique; lui seul fait des propositions. Personne ne connait le point de vue de NIASS, sur l'agriculture, l’environnement, la culture, l'éducation, la santé, les infrastructures....Nous avons au Sénégalais des contestataires et non des hommes politiques.

8.Posté par Yérim le 16/07/2011 12:09
@ Laye Wade, Aboulaye Wade doit prendre sa retraite politique n'est pas un programme politique. Au Sénégal, le Talent d'un homme politique se mesure par sa capacité à décrire le malêtre des sénégalais. A t-on vraiment besoin de dire à ceux qui vivent mal, vous vivez mal ? Un politique doit avoir une offre politique. Malheureusement, dans ce pays seul Wade a une offre politique; lui seul fait des propositions. Personne ne connait le point de vue de NIASS, sur l'agriculture, l’environnement, la culture, l'éducation, la santé, les infrastructures....Nous avons au Sénégalais des contestataires et non des hommes politiques.

9.Posté par La Vigie le 16/07/2011 12:16
En y regardant bien, que Wade ait une position de défiance envers la France on serait tenté de dire "bien fait pour lui"
Son comportement vis à vis de Khaddafi est inommable et inqualifiable, même si ce dernier mérite mille fois la potence ou le bûcher pour avoir massacré les populations noirs au Tchad, financé des guerres au Soudan et dans d'autres pays africains;
la France est menteuse , tricheuse, sale et puante; ceux d'entre nous qui continuent à croire qu'elle nous aide feront bien de réviser leur point de vue.
Pour beaucoup d'intellectuels africains, la France représentante l'oppresseur, le pilleur, et l'organisateur des coups d'état en Afrique, dont le dernier c'est déroulé en Côte d'Ivoire ou elle a tué , opprimé, bombardé des populations civiles.
Les dirigeants africains doivent prendre leurs destin en mains et dire non aux puissances prédatrices comme la fait Paul Kagamé que j'admire beaucoup même je reconnais qu'il est un dictateur passible de passer devant les tribunaux de son pays pas les tribunaux racistes et imbéciles du TPI ou de la Haye

10.Posté par La Vigie le 16/07/2011 12:24
D'accord avec toi Yérim,il est important pour l'opposition de nous faire des propositions concrètes sur l'économie, l'agriculture, l'emploi mais aussi sur l'UEMOA;
Ceci est vital pour nous, mais aussi de nous passer de la tutelle pesante Euro-FCFA et prendre nos responsabilités une bonne fois pour toutes.
pourquoi diable doit laisser notre monnaie entre les mains de voyous européens qui en font ce qu'ils veulent et ce qui les arrange; la crise sur la Côte d'Ivoire et le comportement cavalier de certains voyous ma dégoûté de la France et de ses obligés en Afrique noirs;

11.Posté par AB doul laye wadeu le 16/07/2011 14:41
WADE déroule son plan B secret
Conscient du fait qu’il lui est devenu impossible d’installer son fils à la tête du pays, chose qui lui garantirait, du coup, une retraite paisible et sans être inquiété par la justice, mais aussi, et surtout, une sécurité pour toute sa famille, à commencer par son fils Karim, ne serait-ce que pour la durée du mandat de ce dernier.
Le Président WADE est, aujourd’hui, l’otage de ses actes.
Tous ceux qui devaient avaliser son plan A (la France, par l’entremise de Bourgi et les Etats Unis) lui ont tourné le dos, en s’opposant à toute idée de dévolution monarchique du pouvoir au Sénégal. La position de ces grandes puissances est, certes, motivée par leurs croyances au respect des règles du jeu démocratique qui veut que le pouvoir soit transmis par le peuple souverain, à travers d’élections libres et transparentes, mais il ne faut pas occulter que les chaudes journées des 23 et 27 juin 2011 y sont pour quelque chose.
Dans son discours du 14 juillet, le Président de la République a laissé entendre dans un de ses passages que ce ne sont pas uniquement, le groupe du pouvoir et celui de l’opposition qui sont les seuls à être intéressé par la prise des commandes.
Moi, dans ma lecture personnelle j’ai automatiquement pensé qu’il faisait allusion à l’armée. Et j’ai de bonnes raisons de croire que le Président préférerait mieux être succédé au pouvoir par l’armée que par toute autre personne, si ce n’est son fils. Quel égoïsme !
C’est ce que l’on appelle en wolof « souma lékoul si ndap li dina ci kheup souf » traduisez par « ce sera moi ou personne d’autre ».
Ceux qui disaient que Wade imitait Laurent Gbagbo ne se sont pas trompés. N’est-ce pas c’est l’ex Président ivoirien qui disait, avant les élections qui l’ont conduit en résidence surveillée, qu’il « gagne ou il gagne ». Wade aussi a emprunté la même trompette dans son adresse aux membres de son clan pour dire que « s’il y a des élections anticipées dans 40 jours ou en février 2012, il sera quand même le vainqueur ».
Quand il parlait du troisième groupe qui serait intéressé par le pouvoir, c’est en réalité une façon de lever un petit coin du voile de son plan B.
En effet, persuadé que s’il commet l’erreur de ne pas se présenter aux prochaines échéances de février 2012, quand bien même que sa candidature serait anticonstitutionnelle, il mettrait en péril l’avenir de toute sa famille biologique et politique. C’est pourquoi il maintient sa candidature et prêt à en découdre contre toutes les forces vives de la nation.
Le scénario du plan B
Son scénario à lui c’est de se maintenir au pouvoir par tous les moyens, contre vents et marré, jusqu’à ce que tout le peuple supplie l’armée à prendre le pouvoir pour arrêter le bain de sang.
Chaos qui sera causé, soit, par l’insistance du Président Wade à se présenter aux élections (après que le conseil constitutionnel ait invalidé sa candidature), soit, par le refus de l’opposition de voir Wade en lice alors que la constitution le lui interdit.
Là où tout le peuple penserait être sauvé par l’armée, Wade en sortira libre lui aussi, parce que l’armée serait beaucoup moins intéressée à faire un procès au Président et à son régime. Car ce procès porterait, surement, entre autres, sur les détournements de deniers publics mais aussi la boulimie fournière des membres du régime qui sont tout aussi compromis que cette haute hiérarchie militaire qui les traduirait en justice.
On voit là nettement que le problème n’est pas simple pour ces militaires qui ont gravement bénéficié de la générosité hypocrite du Président qui garde, certainement, les traces de ses largesses.
On se retrouverait alors face à des soldats qui se transformeraient à de redoutables gorilles du Président.
Bien que l‘armée ne restera pas au pouvoir pendant plus de six mois, à cause de la pression de la communauté internationale, sans organiser des élections libres et transparentes pour remettre le pouvoir entre les mains des civils, sous peine de sanctions ou de mandat d’arrêt international, s’il y a des actes qui l’auraient justifié.
Mais avant d’organiser ces élections, ces soldats prendraient la précaution de faire voter des lois qui les protégeraient, à eux et à leurs amis de l’ancien régime.
La seule chose pour éviter que le plan B de Wade ne marche, c’est que l’armée et pas forcément les hauts gradés soit du côté du peuple et que ce dernier ne cherchera pas à les auditer.
Si cette hypothèse se réalise, Wade et son régime tomberont et rendront des comptes au peuple sénégalais.



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