![Abdoulatif Coulibaly devait-il céder à la tentation du pouvoir ? Abdoulatif Coulibaly devait-il céder à la tentation du pouvoir ?](https://www.dakaractu.com/photo/art/default/3514085-5061837.jpg?v=1323221544)
DAKARACTU.COM C’est les jours prochains qu’Abdoulatif Coulialy doit être auditionné par la coalition Bennoo Alternative 2012, qui souhaite le proposer à la candidature pour l’élection présidentielle de février 2012. Cette entrée en politique fut d’abord une rumeur, puis une idée ayant fait son petit bonhomme de chemin, avant de retrouver sa crédibilité et recevabilité aux yeux d’une opinion qui adoube plutôt bien le journaliste que les Sénégalais ont fini par admirer pour ses positions, ses combats, ses indignations… Latif, comme on l’appelle affectueusement, va aller au charbon. Il s’en est imprégné de cet « appel du peuple ». Il répond, dit-il à ses proches, à l’appel du devoir. Il ne se fourvoie pas dans une candidature de témoignage, histoire d’accéder à un espace médiatique pour se faire connaître ou jouer des coudes pour s’ouvrir la reconnaissance médiatique. Non, il va au combat pour le gagner, et capter tous les indécis. Il veut démontrer qu’il n’y a pas seulement les apparatchiks de notre galaxie politique nationale qui sont en mesure de gouverner ce pays. Abdoulatif Coulibaly a des idées claires sur ce qu’il va proposer aux Sénégalais si son audition par Bennoo Alternative 2012 est concluante. Il va remettre l’éthique et les valeurs au cœur de la politique. C’est aussi une question africaine car le développement du continent passe par la bonne gouvernance. Et tous ses écrits, ses livres, son magazine ont toujours porté sur cette obsession. Est-il perdu pour le journalisme qui lui a tout donné dans sa vie ? Il assume. Pour lui, la vie est faite d’étapes, et de témoin de notre histoire il veut passer au statut d’acteur. Le journalisme lui a apporté des distinctions immenses. Il a été nommé en 1995 par Time, comme personnage parmi les plus influents de leur pays, a reçu le prix pour l’éthique de Transparency International en 2005, en pleine polémique autour du brûlot «Wade, un opposant au pouvoir / l’alternance piégée ? » qui marqua à n’en point douter la fin de l’état de grâce que Wade connaissait depuis son élection. Latif vient d’être nominé en Norvège et par le département d’Etat américain pour des distinctions qui récompensent ceux qui font avancer la démocratie dans leur pays. Abdoulatif Coulibaly sera-t-il plus utile dans la position du journaliste qui a du pouvoir ou dans une position de pouvoir ? A-t-il besoin du pouvoir pour agir au cœur de notre société ? Sa candidature est pour lui un couteau à double tranchant. Si ça passe, c’est bien ; si ça casse, ce pourrait être la catastrophe. Il perdrait ou pourrait perdre de son influence de vigie de notre mode de gouvernance et de guetteur des incohérences qui nous mènent si joyeusement dans le mur. A nous de choisir ?
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