DAKARACTU.COM Le paysage politique actuel est en manque d’un homme qui pourtant a souvent été dans le camp libéral aux avant-postes. Abdou Fall, c’est de lui qu’il s’agit, est proprement noyé sur la scène politique. Excellent débatteur, il rumine une frustration qui le rend inégal à lui-même à la radio et à la télé. Lui qui faisait autorité à l’Assemblée nationale, comme vice-président, a dû quitter cette auguste fonction pour aller, après quelques bisbilles et certaines avanies, se mettre au service d’Abdoulaye Wade à la présidence de la République comme directeur de cabinet politique. Le titre est pompeux, il en est toujours titulaire, sauf que ce poste de garage a proprement été vidé de toute sa substance. Pour mémoire, il avait été nommé après une certaine période de disgrâce, comme il s’en passe souvent dans l’entourage du Maître du Jeu, dans le but de le mettre à l’abri des griffes d’Idrissa Seck. Il se trouve qu’il a été un des rares, malgré l’adversité qui les a opposés, à ne pas lui tirer dessus lorsqu’il s’est agi de son retour au PDS. Mieux, une sorte de connivence était en train de naître entre les deux hommes. Abdou Fall est aujourd’hui complètement isolé au palais. Mieux, il en a été sorti, éloigné pourrait-on dire, puisqu’il a son bureau dans un immeuble du centre-ville. A-t-il un téléphone ? Une secrétaire ? Rien n’est moins sûr. Pour un tel poste il y a mieux comme commodités. Mais, comme avec Wade les disgrâces sont toujours accompagnées de vexations, il se trouve aussi qu’Abdou Fall assiste peu ou pas aux audiences politiques, pour lesquelles il est d’ailleurs rarement informé. Le comble pour un « directeur de cabinet politique », convenons-en. Le résultat est plutôt saumâtre pour celui qui a dû renoncer à son poste de député et de vice-président de l’Assemblée nationale pour un strapontin fantôme, vidé de toute sa charge symbolique et politique. Il a été isolé d’Idrissa Seck avec lequel il commençait à avoir quelques atomes crochus, et il est devenu invisible politiquement, ce qui, pour un homme politique d’envergure nationale, est inadmissible. Alors la question que nous posons est celle-ci : jusqu’à quand Abdou Fall va-t-il supporter cet ostracisme ? Comment compte-t-il rebondir pour jouer le rôle qui devrait être le sien dans la campagne électorale qui va s’ouvrir ? Connaissant son côté libre d’esprit, on peut penser que la rebuffade est pour bientôt.
Autres articles
-
Laser du lundi : Macky et Aliou Sall ont fort à faire entre l’amorce de la pompe à désagréments et la fermeture des vannes (Par Babacar Justin Ndiaye)
-
Laser du lundi : Ebullition au Sénégal, élection en Mauritanie et dislocation en cours au Mali (Par Babacar Justin Ndiaye)
-
Farba Ngom et Yakham Mbaye sont les voltigeurs de tête de Macky Sall (Par Babacar Justin Ndiaye)
-
Laser du lundi : Pourquoi le Sénégal s’installe dans la gouvernance émaillée de heurts et teintée de haine ? (Par Babacar Justin Ndiaye)
-
Laser du lundi : Les imprudences d’Aliou Sall et les erreurs de Macky Sall sont plus dévastatrices que les bazookas de l’opposition radicale (Par Babacar Justin Ndiaye)