À quelle proportion les sénégalais sont-ils exposés au coronavirus ? Les révélations du Professeur Souleymane Mboup.


En dehors de son intégration dans le dispositif de diagnostic du coronavirus, l'Iressef a mené des recherches pour déterminer la proportion de la population qui a été exposée à ce virus émergent. La révélation a été faite ce mardi 2 mars par le Professeur Souleymane Mboup alors qu'il participait au bilan de l'an 1 de la riposte contre la COVID-19 au Sénégal.

Ces activités de recherche concernent la détermination de la prévalence des anticorps anti-Sars Cov 2 dans la population générale, mais aussi chez le personnel soignant. « Des activités de recherche ont été menées, en particulier avec le Dr Moustapha Mbow sur la prévalence des anticorps anti-Sars Cov, les résultats montrent qu'au niveau de la population générale, nous avons déterminé une prévalence de 28% avec une plus grande prévalence observée à Ziguinchor », a révélé le Professeur Mboup. Dans cette région du sud du Sénégal, le taux de prévalence, c'est à dire la proporition de la population exposée au virus est evaluée à 50%, même s'il n'y a pas eu de difference significative du nombre de cas selon les tranches d'âge et le sexe malgré une légère prédominence chez les hommes.

L'étude a été élargie au personnel soignant. Ce qui a permis de mettre en lumière un taux de prévalence de 34% qui est légèrement plus élevé que celui de la population générale. Chez ce segment de la population, Ziguinchor occupe toujours la tête.

« Parmi les régions testées selon la structure, les hôpitaux de Dakar et de Ziguinchor ont une plus grande prévalence par rapport aux autres structures du Sénégal. Les CTE présentent une plus forte prévalence suivis des hôpitaux publics et des structures privées. Enfin, selon la fonction du personnel de santé, les médecins sont plus touchés, les agents administratifs quant à eux restent moins touchés », renseigne le Professeur Souleymane Mboup.

L'une des activités phares de l'institut dont il est le fondateur consistait à évaluer des kits de tests sérologiques. « Nous avons évalué une dizaine de kits avec une sensibilité variant de 96.4% et une spécificité pour un des tests », renchérit le virologue selon qui son équipe est en train de jauger 5 tests antigéniques.

Outre cette activité, il faut savoir que l'Iressef participe à la surveillance des variants du SARS COV 2 et a à cet effet, renforcé la plateforme de génomique avec des séquenceurs de première, deuxième et troisième générations NGS et la plateforme bio-informatique le renforcement de la plateforme de génomique, en partenariat avec l'IHU de Marseille.

« Ce qui nous a permis de déterminer les caractéristiques des souches de première vague », nous apprend le scientifique.

Enfin, il a rappelé que « dans le cadre d'un programme entre l'Iressef et MRC Unit The Gambia et la London School et la Guinée Bissau, nous avons réussi le séquençage du premier variant britannique SARS COV 2 au Sénégal ».

« Sur cette base, nous collaborons avec Africa CDC pour la surveillance de SARS COV 2 en Afrique de l'Ouest au travers de son programme PACT et Rislinet (réseau intégré de surveillance de laboratoires) », conclut le découvreur du VIH 2.
Mardi 2 Mars 2021




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