71 ans après la Nakba (tragédie du peuple palestinien), après 71 ans d’injustice et de déni de droits : A qui profite l’occupation israélienne ?


71 ans après la Nakba (tragédie du peuple palestinien), après 71 ans d’injustice et de déni de droits : A qui profite l’occupation israélienne ?
J’ai lu un article, signé par l’ambassadeur israélien à Dakar, paru, le 15/02/2019, dans le site sénégalais Dakaractu, intitulé «40 ans de révolution en Iran : à qui profite la révolution?».
Aussi, ledit article appelle des commentaires et quelques rappels tant sa teneur est problématique. Il est vrai que les accusations, contenues dans cet article, sont adressées directement à la République islamique d’Iran et non pas à la Palestine, je laisse, donc, le soin aux diplomates iraniens, s’ils le jugent bon, d’y répondre.
Mais, ce qui m’a interpellé dans la lecture de ce texte, c’est la rhétorique employée dans l’objectif de « diaboliser » l’Iran .
Convoquer les termes de terrorisme, démocratie, régime totalitaire, armes de destruction massives, conflit territorial pour convaincre de la
dangerosité de l’Iran pour la stabilité et la paix mondiale est un procédé familier pour les États et peuples de la région qui ont eu à subir et souffrir des guerres menées ces 30 dernières années. C’est ainsi que l’on dissimule sa propre volonté hégémonique régionale en l’habillant du combat du Bien contre le Mal.
Nous avons l’habitude de constater chez certaines puissances « arrogantes » dans ce monde ce qu’on appelle la politique du deux poids deux mesures. Le texte de cet ambassadeur est, donc, la parfaite illustration de cela, et je m’en explique : Dans le premier paragraphe, l’ambassadeur israélien avait voulu souligner les liens d’amitié et de coopération entre le régime israélien et l’Iran de l’époque du dernier «
Shah », Mohamed Réza Pahlavi.
Plus que des liens d’amitié, il s’agissait avant tout d’une convergence d’intérêts (personnels s’agissant du Shah) et du partage d’une même vision politique qui ne s’embarrassait pas des graves atteintes aux droits de l’homme. La société iranienne, avide de liberté et de justice sociale notamment les couches les plus pauvres, s’était levée contre l’oppression de cet « ami et allié d’Israel » .
Et après un an de manifestations sanglantes, le Shah a été contraint à l’exil et ce malgré le secours de ses maîtres et alliés.
Israël refuse, aujourd’hui, plus fondamentalement que l'Iran ou n’importe
quel autre pays soit une puissance régionale, mais, quand l'Iran a eu cette politique de puissance, dans le passé, sous le « Shah », ça ne dérangeait pas Tel-Aviv car les deux régimes étaient alliés.
Nous savons pertinemment que si Israël critique un certain régime, ce ne serai pas, évidemment, à cause de la violation de principes démocratiques ou à l’aune du respect du principe du bon voisinage, car Israël, au regard de ces éléments, ne peut être qu’un mauvais donneur des leçons. Israël, c’est le plus mauvais exemple du respect du droit, de la démocratie ou du bon voisinage et ce pas seulement au niveau régional, je dirais même
mondial.
Faut-il rappeler qu’Israël, reste encore le dernier colonisateur et occupant militaire sur cette planète, et que son armé occupe illégalement les territoires de trois pays censés être «voisins», c’est-à-dire la Palestine, la Syrie et le Liban..
Faut-il rappeler qu’Israël n’a jamais présenté une carte de ses frontières définies et que dans sa doctrine expansionniste, ses frontières peuvent encore s’étendre à d’autres territoires conquis.
Faut-il rappeler qu’Israël avait bombardé, sans aucun mandat, des pays situés loin de son entité, comme il l’avait fait contre l’Iraq en 1981 et contre la Tunisie en 1985, et probablement d’autres pays.
Faut-il rappeler qu’Israël n’a jamais respecté une seule résolution onusienne, et ce depuis son admission à l’ONU en 1949.
Faut-il rappeler qu’Israël soutenait, militairement, certains régimes totalitaires dans le monde, et même en Afrique, Israël continue à vendre les armes destinées à des massacres entre voisins, profitant de la division au cœur même de ces pays, comme il l’avait fait au Rwanda, en Somalie, au Soudan, et ailleurs.
Faut-il rappeler qu’Israël légalise la torture, et pratique en vertu de ses lois un système d’apartheid envers le peuple autochtone de la Palestine.
Faut-il rappeler qu’Israël, officiellement ait récemment déclaré, avoir soutenu totalement, des milices qualifiées par la communauté internationale de « terroristes » pendant la guerre « civile » en Syrie?
Tout simplement, Israël en tant qu’entité militaire et expansionniste refuse que d’autres pays, y compris, les pays avec qui il a signé des accords de paix définitive comme l’Egypte et la Jordanie, soient équipés d’armes supérieures aux siennes ou qu’ils jouissent d’une autosuffisance énergétique ou encore d’une indépendance technologique.
Pire encore, au moment où Israël s’oppose à ce que l’Iran ou l’Arabie Saoudite possèdent la puissance nucléaire, et ce même dans le domaine civil, il refuse de donner des informations sur son arsenal nucléaire ou sur les armes de destruction massive en sa possession et refuse toute enquête ou visite relative à ses centrales nucléaires de « Dimona » ou de « Nahal Soreq » ou toute éventuelle collaboration avec l’Agence Internationale de l’Energie.
Malgré cela, les politiques israéliens continuent à se permettre de jouer les flics du quartier. En fin de compte, Israël n’est qu’une entité soucieuse d’une seule chose : mettre la main sur cette région, et faire avorter toute possibilité d’une résurrection au sein de cette «Oumma » arabo musulmane.
En conclusion, pour pouvoir donner des leçons aux autres, surtout, quant au respect de l’éthique et des valeurs, il faut absolument être, au préalable, conforme à ces mêmes valeurs, ou, au minimum, inattaquable en la matière.
A la fin, j’aimerais soumettre le diplomate israélien à la même question, mais ainsi formulée : 71 ans après la Nakba (tragédie du peuple palestinien), après 71 ans d’injustice et de déni de droits : A qui profite
l’occupation israélienne?
Dakar le 18/02/2019

Dr Safwat IBRAGHITH
Ambassadeur de l’Etat de Palestine Sous l’occupation israélienne
Mardi 19 Février 2019




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