Gestion du maire Moussa Sy : Plusieurs conseillers municipaux ont bénéficié de l’aide alimentaire destinée à « 894 » nécessiteux (rapport Cour des comptes)


Dans la rubrique "Mauvaise gestion des secours indigents", le rapport de la Cour des comptes a mis en évidence plusieurs dépenses liées à l'acquisition de denrées alimentaires destinées aux personnes dans le besoin. 
En effet, selon le rapport de la Cour des comptes portant sur la gestion de la mairie des Parcelles Assainies de 2015 à 2018, cette aide alimentaire destinée à prés de 894 personnes dont l’existence n’a pas été établie par les enquêteurs, a profité à des conseillers municipaux loin d’être dans le besoin. 
 
D’après le document lu à Dakaractu : « ces dépenses, enregistrées sous le compte 509/6499 intitulé "Dépenses diverses / Autres dépenses", concernent notamment les mandats suivants : 
 
Mandat n° 2071 d'un montant de 14 661 600 FCFA, payé le 14 juillet 2016 au Comptoir commercial SOPENABI (CCSN) pour l'acquisition de denrées alimentaires pour le Ramadan 2016, selon le procès-verbal de réception n°09 du 4 juillet 2016. 
 
Mandat n° 2940 d'un montant de 14 720 000 FCFA, ordonnancé le 25 septembre 2017 au profit de G.I.N pour l'achat de denrées alimentaires composées de 40 tonnes de riz parfumé en sacs de 25 kg, conformément au procès-verbal de réception n°07 du 25 septembre 2017. 
 
Mandat n° 3406 d'un montant de 14 900 000 FCFA, ordonnancé le 5 décembre 2018 au profit de la SOCIETE COMMERCIALE LE CAYOR (S2C) pour l'achat de denrées alimentaires, selon le procès-verbal de réception n°14 du 5 décembre 2018. 
 
Le rapport indique que : « Ces dépenses (près de 45 millions de Fcfa) sont effectuées sans établissement d'un état des bénéficiaires justifiant les quantités distribuées, signé par le comptable des matières et les membres de la commission sociale. À l'exception du mandat n° 2940, aucun état des bénéficiaires ou document de la comptabilité des matières n'a été produit pour attester de la distribution effective des denrées. »
 
En ce qui concerne la distribution du riz acquis par le mandat n° 2940, « les huit cent quatre-vingt-quatorze (894) bénéficiaires n'ont pas émargé pour confirmer leur présence sur la liste. Il a été constaté que certains bénéficiaires, notamment des conseillers municipaux, ne semblent pas, à moins d'une preuve contraire, appartenir à la catégorie des personnes dans le besoin. Il apparaît ainsi qu'aucun dispositif de gouvernance n'a été mis en place pour identifier et sélectionner les personnes nécessiteuses de la commune afin de leur distribuer ces denrées alimentaires. »
 
Par ailleurs, « La réception et la distribution des denrées alimentaires auraient dû être enregistrées dans les livres comptables prévus par la comptabilité des matières. En effet, selon les dispositions de l'article 13 du décret n°2007-434 du 23 mars 2007 modifiant le décret n°81-844 du 20 août 1981, remplacé par le décret n°2018-842 du 9 mai 2018, relatif à la comptabilité des matières appartenant à l'État, aux collectivités territoriales et aux établissements publics, les comptables des matières sont responsables des entrées, des sorties, de la collecte des pièces justificatives des opérations, ainsi que de l'entretien et de la conservation des matières placées sous leur contrôle. »
 
Pour sa défense, le maire Moussa Sy a déclaré que : « Pour les secours aux indigents, des décisions et des bordereaux sont toujours établis, mentionnant les prénoms et noms des bénéficiaires, la liste des bénéficiaires, les numéros des mandats et les montants alloués. Il a soutenu que la distribution de kits alimentaires (25 kg de riz et une grosse de sucre) à des conseillers municipaux qui ne sont pas dans le besoin s'explique simplement par le fait qu'il est traditionnel, au niveau des collectivités territoriales, que les élus sollicitent le maire pour apporter une aide dans ces situations exceptionnelles. »
 
Cependant, « aucune preuve ou document probant n'a été fourni pour étayer ces déclarations. Le rapport de la Cour des comptes soulève des préoccupations quant à la transparence et à la gestion des secours indigents par le maire Moussa Sy. La distribution d'aide alimentaire à des conseillers municipaux qui ne sont pas dans le besoin soulève des questions sur l'utilisation appropriée des ressources publiques et l'équité dans l'accès aux secours. Il convient de noter que les conclusions du rapport de la Cour des comptes ne constituent pas une condamnation définitive, mais soulignent des problèmes potentiels qui nécessitent une enquête plus approfondie » souligne le rapport. 
 
Il appartient aux autorités compétentes de prendre les mesures nécessaires pour clarifier ces questions et, le cas échéant, engager des actions appropriées pour remédier à ces pratiques. Il est important de souligner que les informations fournies dans cet article sont basées sur le rapport de la Cour des comptes et les déclarations du maire Moussa Sy. D'autres parties concernées peuvent avoir des perspectives différentes sur cette question.
Jeudi 2 Mai 2024
Dakaractu



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