Youssou Ndour, les musiciens sénégalais et leur combat contre l'apartheid


Youssou Ndour, les musiciens sénégalais et leur combat contre l'apartheid
L’artiste-musicien sénégalais Iba Gaye Massar rappelait, au lendemain de l’annonce du décès de Nelson Mandela, le grand moment qu’a constitué le concert offert en novembre 1991 à Dakar en l’honneur du héros de la lutte anti-apartheid, qui repose depuis dimanche à Qunu, village de son enfance, auprès de sa mère et de trois de ses enfants.

Mandela, sorti de prison un peu plus d’un an plus tôt, était venu ‘’remercier’’ le Sénégal de son soutien au combat du peuple sud-africain, une mobilisation à laquelle les musiciens du pays ont apporté une contribution majeure.

Le ton de cet engagement des artistes sénégalais contre l’apartheid, qui s’inscrivait en droite ligne de celui qui a été constaté au niveau international, avait été donné par la star Youssou Ndour, auteur, en 1985, d’un titre dont le refrain constituait un signe de ralliement.

Dans ‘’Nelson Mandela’’, une belle réussite artistique extraite de l’album du même nom, Youssou Ndour expliquait au commun des Sénégalais, dans la principale langue de communication qu’est le wolof, en quoi consistait le système ségrégationniste de l’apartheid.

‘’Tout le monde doit se rappeler le massacre de Soweto (1976)/(En Afrique du Sud) les occupants blancs ont parqué les autochtones noirs dans des endroits appelés Bantoustans’’, chantait Youssou Ndour, invitant les peuples africains, l’Organisation de l’Unité africaine et les Nations unies à ‘’se dresser’’ contre l’apartheid.

Ndour, qui n’avait pas encore d’aura au-delà des frontières ouest-africaines, dénonçait en même temps les contrecoups de la politique du régime de l’apartheid que les pays dits de la ‘’ligne de front’’ (Angola, Mozambique, Zimbabwe, Botswana, Zambie) subissaient.

Le 11 juin 1988, au stade Wembley à Londres, le chanteur sénégalais participe au ‘’Freedomfest’’, un méga-concert de musique pop rock à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de Nelson Mandela, pour demander sa libération. Suivi par six cent millions de téléspectateurs dans soixante-sept pays, ce spectacle expose au niveau mondial la captivité de Mandela et l'oppression de l'apartheid.

Dans sa vie personnelle, Youssou Ndour a donné le nom de Nelson Mandela à son garçon né en juillet dernier. Il n’était pas seul dans cet engagement des musiciens à dénoncer le traitement réservé aux Noirs en Afrique du Sud. Un an après son tube ‘’Nelson Mandela’’, en 1986, Oumar Pène et le Super Diamono enregistrent ‘’Soweto’’ pour, eux-aussi, dénoncer l’apartheid et contribuer à la lutte pour son démantèlement.

Dans la foulée de l’annonce du décès de Mandela, le 5 décembre dernier, Baaba Maal a fait part des liens particuliers qu’il avait avec Madiba, nom de clan de l’ancien président sud-africain. Lui, comme Youssou Ndour, avait pris part, en novembre 2003 au Cap, à un des concerts ‘’466-64’’ organisés par la Fondation Mandela et axés sur la lutte contre le Sida. Nelson Mandela, accompagné de son épouse Graça Machel, avait personnellement assisté à cette étape.

Dans le milieu hip-hop, plus qu’ailleurs, la conscience de la lutte pour la libération des peuples d’Afrique est très marquée. Mandela y occupe une place de choix au même titre que Cheikh Anta Diop, Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah, etc. Didier Awadi, un des pionniers du mouvement au Sénégal, a dédié le titre ‘’Amandla’’, qui s’ouvre sur un extrait d’un discours de Nelson Mandela.

Samedi soir à la Maison de la Culture Douta Seck, à côté d'acteurs de la société civile sénégalaise, les musiciens sénégalais ont animé un concert en hommage à Nelson Mandela, célébrant par le chant, la danse et les prières, la vie et l’œuvre de l'homme.

 

Lundi 16 Décembre 2013




1.Posté par assembléédupeuple le 16/12/2013 19:25
merci iba gueye massar

2.Posté par MAMADOU NDIAYE le 16/12/2013 22:06
NELSON MANDELA UN PROPHETE DES TEMPS MODERNES S'EN EST ALLE
GOIRE ETERNELLE



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