WikiLeaks révèle les astuces de la CIA pour passer les frontières sans se faire choper |

Des documents de la CIA que révèlent WikiLeaks et Rue89 listent les conseils pratiques de l’agence américaine à destination de ses espions pour passer sans souci les contrôles de sécurité des aéroports.


WikiLeaks révèle les astuces de la CIA pour passer les frontières sans se faire choper |

Contrairement à ce qu’on peut lire  sur Wikipédia, la batterie au lithium-ion, qui a notamment contribué à l’expansion des smartphones et ordinateurs portables, aurait été inventée par la Direction de la science et de la technologie  (DS&T) de la CIA.

Initialement conçue pour prolonger la durée de vie  de certains satellites et systèmes de surveillance, la CIA en aurait confié les secrets à des médecins, aux débuts des années 70, afin qu’ils s’en servent pour alimenter des pacemakers, avant que son usage ne se généralise avec le succès que l’on sait.

A en croire la CIA, ce que font les petits génies de sa DS&T serait « encore plus impressionnant »  que ce que fait Q dans « James Bond ». Elle se vante  ainsi d’avoir développé, dès les années 70, le premier drone de la taille d’une libellule, ou encore une technologie d’analyse d’images satellitaires qui, utilisée depuis pour détecter le cancer du sein, aurait considérablement réduit la mortalité en la matière, mais aussi permis aux utilisateurs de Google Earth de pouvoir zoomer sur la quasi-totalité des points du globe.

VIDÉO DE LA CIA INTITULÉE « L’IMPACT DE LA CIA SUR LA TECHNOLOGIE »

Entre autres missions, la DS&T est chargée  d’aider la CIA lorsqu’elle est confrontée à des problèmes « durant l’acquisition de renseignements clandestins », de fournir « des modes de communication sécurisés » à ses agents, ainsi que des systèmes et outils de « surveillances audio et vidéo » .

WikiLeaks, qui avait rendu public  il y a quelques jours un mémo de la CIA sur son programme d’assassinats ciblés, révèle aujourd’hui, en partenariat avec Rue89 et quelques autres médias, deux autres de ses manuels.

Classifiés « Secret/NoForn »  (pour N« o Foreign National Access Allowed », dont l’accès est donc interdit aux non-Américains), ils émanent de Checkpoint, l’une des structures de la DS&T, qui n’avait jusqu’alors jamais fait parler d’elle.

VOIR LE DOCUMENT

(Fichier PDF)

Checkpoint est chargée de collecter, analyser et disséminer les informations susceptibles de protéger l’identité et les activités des agents de la CIA lorsqu’ils voyagent à l’étranger.

Les documents ne précisent pas si Checkpoint fournit aussi de faux documents de voyage ou d’identité aux espions américains.

Ils révèlent par contre les méthodes, trucs et astuces qu’ils utilisent pour passer les contrôles aux frontières dans les aéroports internationaux sans se faire repérer, et « survivre » (sic) aux éventuels contrôles renforcés dont ils pourraient faire l’objet, ainsi que les pratiques et méthodes utilisées par certaines forces de sécurité, à l’étranger, pour identifier les « suspects » à interroger.

Vous voulez éviter de vous faire attraper par la police aux frontières ? Suivez les conseils de la CIA.

1

N’achetez pas votre billet d’avion en liquide et n’oubliez pas d’enregistrer des bagages

 

Le premier document, datant de septembre 2011, commence par rappeler que les citoyens américains détenteurs de passeports diplomatiques ne sont pas des Américains comme les autres.

En effet, si 50 pays exigent des détenteurs de passeports américains qu’ils demandent un visa, 120 pays le font dès lorsqu’ils s’agit de passeports diplomatiques.

Nombreux sont en effet les espions agissant sous couverture diplomatique, faisant de tout employé de l’administration ou de l’armée US un « suspect » en puissance, a fortiori dans les pays qui, à l’instar de la Georgie, du Pakistan, de la Russie ou de l’Ouzbekhistan, font valider les demandes de visa par leurs services de renseignement.

Au-delà des demandes de visa, la CIA rappelle que les problèmes commencent avant même de prendre l’avion :

  • le fait de payer son billet en liquide ;
  • de l’acheter au sein même de l’aéroport, ou la veille du départ ;
  • pour un aller simple ;
  • et sans bagage enregistré, pourrait ainsi vous valoir un interrogatoire.

C’est, à en croire le rapport, ce que font par exemple les services anti-immigration sud-africains, et ce qu’auraient dû faire les autorités néerlandaises à Noël 2009, ce qui leur aurait permis d’empêcher le « terroriste au slip » d’embarquer dans un avion à destination de Detroit (heureusement, sa bomben’avait pas explosé, et il avait été ceinturé par d’autres passagers).

2

Evitez d’être fiché (l’enfance de l’art)

 

A l’image de ce qu’avaient imposé les Etats-Unis à toutes les compagnies aériennes désirant pouvoir atterrir sur (ou transiter par) son territoire, suite aux attentats de septembre 2001, un nombre croissant de pays exigent de recevoir les données détaillées des dossiers passagers (ou PNR, pour « Passenger Name Record ») de ceux qui prennent l’avion (noms, itinéraires, voire réservations d’hôtel ou de voitures, préférences alimentaires – casher, hallal –, etc.).

L’objectif est de les comparer, notamment, aux « listes noires » de ceux qui sont interdits de territoire, et d’identifier de potentiels suspects, quitte à interdire à l’avion d’atterrir, ou à le dérouter.

Si la majeure partie de ces « listes noires » concernent des terroristes présumés, criminels recherchés ou des migrants expulsés, d’après « plusieurs sources clandestines » citées dans le rapport, elles peuvent aussi viser les agents (confirmés ou suspectés) de services de renseignement étrangers.

L’Autriche et Singapour cibleraient ainsi les espions russes, la Colombie, les Iraniens et les Vénézuéliens, le Tadjikistan, les agents de « plusieurs pays occidentaux non identifiés », tandis que la Hongrie regarderait de près les détenteurs de billets d’avion, réservations d’hôtel ou de voiture de location achetés par une centrale d’achat gouvernementale ou militaire.

3

Gare aux ordinateurs et aux cigarettes électroniques

 

Les espions, les terroristes, les criminels et les sans-papiers ne sont pas les seuls à bénéficier de l’attention des services de sécurité.

A l’aéroport international Imam-Khomeini, en Iran, toute personne trouvée en possession de photos ou vidéos de manifestations – ou de toute activité évoquant l’opposition – fait ainsi l’objet d’une fouille approfondie de son ordinateur et de tous ses appareils électroniques.

A l’aéroport international de Bahreïn, la simple possession d’un « ustensile électronique insolite » implique un interrogatoire de sécurité poussé. Avis aux utilisateurs de cigarettes électroniques, bracelets connectés et autres objets « branchés »...

4

Sachez quel pays est capable ou non d’authentifier un passeport biométrique

 

Le rapport s’étonne de découvrir que plusieurs pays délivrant des passeports biométriques ne vérifiaient pas qu’ils avaient correctement été signés, et qu’ils n’avaient donc pas été falsifiés...

Au dernier pointage, en mai 2014, une trentaine de pays  (dont l’Italie, la Pologne, la Finlande, l’Estonie, l’Algérie, le Sénégal, le Ghana, le Cambodge, Singapour, l’Indonésie ou le Chili) ne participaient toujours pas au programme d’authentification des passeports biométriques, quand bien même ils ont précisément été créés pour sécuriser les contrôles d’identité...

En jaune, les pays ne vérifiant pas l’intégrité des ePassports (ICAO)

5

N’ayez pas le regard fuyant (et ne voyagez jamais avec deux réveils)

 

Au-delà des contrôles d’identité, un grand nombre d’aéroports ont aussi recours à des techniques de « profiling » pour repérer les comportements, bagages ou documents de voyages « suspects », mais aussi et surtout les voyageurs trop nerveux ou stressés pour être honnêtes.

Checkpoint évoque ainsi un « manuel de procédures internes » établi en 2004 par International Consultants on Targeted Security (ICTS), une compagnie de sécurité aéroportuaire israélienne créée par des anciens espions du Shin Beth, et dresse un véritable inventaire des symptômes « suspects ».

Si l’on peut comprendre que le fait d’être détenteur d’un passeport tamponné (ou d’un visa validé) par des pays soutenant le terrorisme puisse éveiller la curiosité des forces de sécurité, d’autres critères sont bien plus subjectifs, sinon relatifs :

  • mains qui tremblent ;
  • sueurs froides ;
  • pulsations cardiaques trop intenses au niveau des carotides ;
  • apparition de rougeurs au visage ;
  • regards qui évitent le contact visuel (ou qui, a contrario, cherchent le contact avec d’autres passagers éloignés) ;
  • le simple fait de « donner l’impression de mentir ou de faire de la rétention d’information » pourrait vous valoir d’être considéré comme « suspect ».

Etrangement, le manuel de la CIA ne précise pas qu’ICTS était en charge de la sécurisation des aéroports au travers desquels étaient passés deux des terroristes du 11 Septembre, ainsi que le terroriste au slip précité... Comme quoi, le fait de travailler en mode parano ne suffit pas forcément à faire du bon boulot.

Manuel de procédures internes de ICTS (ICTS International NV CSA Tasks, Nov 04, Confidential Proprietary)

Le rapport révèle aussi qu’au Bahrein, des agents en civil de l’agence nationale de sécurité circulent incognito dans l’aéroport afin d’identifier les « voyageurs paraissant nerveux », et qu’à l’île Maurice, les caméras de vidéosurveillance zooment sur les visages des passagers venant rechercher leurs bagages pour analyser leurs expressions.

A l’aéroport international de Budapest-Franz Liszt, en Hongrie, des agents de sécurité utilisent, en sus des caméras de vidéosurveillance, des miroirs sans tain... Tout en ayant été formés à lire le « langage du corps » afin de décerner, dans les comportements, attitudes et manières des personnes interrogées les signes du fait qu’elles mentiraient ou chercheraient à cacher certains faits.

Les mêmes considèrent par ailleurs comme suspects

  • le fait d’acheter un ticket en classe business lorsqu’on voyage en tant que touriste ;
  • tout comme le fait d’avoir un trop grand nombre de bagages au vu de la durée escomptée de votre voyage ;
  • le fait d’être habillé de façon trop négligé alors que vous êtes censé être un homme d’affaires expérimenté ;
  • d’embarquer plusieurs réveils et ordinateurs portables ;
  • de ne pas avoir ouvert ni annoté les guides de voyages, cartes et autres ouvrages que vous emportez ;
  • ou encore d’avoir pris une carte mémoire de trop faible capacité eu égard au nombre supposé de photos que vous seriez censé prendre en fonction de la durée de votre voyage...
6

N’allez pas plus de cinq fois par mois au Venezuela

 

La consultation de plusieurs « rapports clandestins » révèle par ailleurs l’existence de trajets considérés comme « suspects » par certains services de sécurité :

  • si vous allez au Chili après avoir transité par plusieurs pays d’Asie du Sud-Est, vous risquez d’attirer l’attention de la police d’investigation ;
  • si vous allez en Gambie, sa National Intelligence Agency considère comme suspects le fait de régulièrement voyager au Nigéria et en Guinée-Bissau  ;
  • le fait d’aller plus de cinq fois par mois au Vénézuela entraînera automatiquement un interrogatoire de sécurité ;
  • le fait de cumuler de courts séjours entre la Zambie, le Pakistan et l’Afrique du Sud vous fera passer pour un potentiel trafiquant de drogue pour les services de sécurité zambiens ;
  • enfin, évitez d’aller en Israël avec un passeport bardé de tampons montrant que vous avez voyagé dans plusieurs pays musulmans (et vice versa).

Cherchant à identifier les membres du Hezbollah venant du Vénézuela, un service de renseignement et de contre-espionnage mexicain avait de son côté prévu de procéder à des interrogatoires poussés de tout détenteur de passeport vénézuelien ne... maîtrisant pas bien l’espagnol.

7

Voyagez accompagné

 

Vous êtes un homme, en âge de pouvoir être un militaire d’active, et prévoyez d’atterrir à l’aéroport international de Tel Aviv-David Ben Gourion, en Israel ? Evitez de voyager seul, et privilégiez les valises aux sacs à dos... Sous peine d’être interrogé par les services de sécurité, « quelles que soient votre nationalité ou votre couleur de peau ».

Vous voulez aller au Japon ? Evitez, si vous êtes un Occidental, de voyager seul : vous pourriez être suspecté d’être une « mule » transitant de la drogue. Les Chinois de sexe masculin de 16 à 28 ans seraient par ailleurs considérés comme de potentiels migrants clandestins par les services de sécurité chiliens.

8

Raccrochez-vous aux statistiques

 

Checkpoint, qui révèle que les douaniers US envoient en moyenne un touriste ou voyageur d’affaires étrangers sur 30 faire un contrôle de sécurité renforcé, se penche par ailleurs sur ces contrôles inopinés qui, quelles que soient les précautions prises, peuvent par définition tomber sur n’importe qui.

Le département de la Sécurité intérieure US estime ainsi qu’un voyageur américain sur douze ferait l’objet de tels contrôles, censés être aléatoires mais qui, d’après Checkpoint, s’expliquerait parfois aussi du fait qu’un touriste occidental, a fortiori américain, est forcément une machine à cash.

A l’aéroport de Chittagong, au Bengladesh, les contrôles de sécurité ne semblent guère poussés. Par contre, les touristes y feraient régulièrement l’objet d’interrogatoires, pendant une heure, avant d’être libérés contre 50 dollars. Un « rapport clandestin émanant d’une source de seconde main » (sic) indique que le responsable de l’aéroport international de Mogadiscio aurait de même pris l’habitude de sélectionner au moins un passager par avion, et de l’accuser d’activités illégales, afin de le contraindre à verser un pot-de-vin.

Les auteurs du rapport soulignent également le fait que, forcément stressant, ce type de confrontations avec des services de sécurité de pays étrangers peut déboucher sur un interrogatoire poussé pouvant durer plusieurs heures :

  • à l’aéroport international de Tbilissi, en Georgie, les autorités ont ainsi le droit de vous retenir pendant trois heures ;
  • en Turquie, les passagers étrangers peuvent être retenus jusqu’à 24 heures ;
  • et jusqu’à 48 heures à l’aéroport international de São Paulo-Guarulhos, auBrésil... sans généralement avoir le droit de contacter leur ambassade ni de bénéficier de quelqu’autre assistance extérieure.

Dans quelques « cas extrêmes », certains passagers peuvent être amenés à devoir accepter une inspection détaillée de tous leurs appareils électroniques. La Garda Síochána (les « gardiens de la paix » irlandais) ont ainsi le droit de copier l’intégralité des données contenues dans vos ordinateurs, smartphones et autres gadgets électroniques. Et la CIA raconte comment, à l’aéroport de Moscou-Cheremetievo, en Russie, un employé du département américain de l’Energie s’était fait confisquer, sans un mot d’explication, son ordinateur portable, sa clé USB et un disque dur externe...

9

Evidemment, maîtrisez vos amis Facebook

 

Nos données étant de plus en plus dans les « nuages », les services de sécurité peuvent aussi aller corroborer vos dires sur Internet, et vérifier vos profils sur les réseaux sociaux.

Or, le fait de ne pas avoir de profil Facebook (ou encore la liste de vos amis Facebook) ou LinkedIn (dans le cas des hommes et femmes d’affaires) pourrait faire de vous un suspect. Dans le même temps, leur consultation, ou celle de vos boîtes aux lettres mails, et donc de votre carnet d’adresses et des e-mails échangés avec vos contacts, pourrait par ailleurs révéler vos projets d’affaires, accointances ou opinions politiques...

Dans un encadré portant sur les risques posés par les smartphones, iPad et autres gadgets connectés, la CIA rappelle par ailleurs à ses espions – avec bon sens et une touchante naïveté – de ne se surtout pas voyager sous une fausse identité tout en restant connectés, sous leurs vrais noms, aux services en ligne et aux réseaux sociaux auxquels ils sont habitués...

10

N’ayez pas peur des fichiers

Dans un second document, portant cette fois sur les risques posés par l’espace Schengen, la CIA dresse la liste des nombreux fichiers et bases de données, notamment biométriques, créés pour permettre aux citoyens de l’Union de pouvoir circuler plus librement qu’avant, tout en sécurisant de façon drastique les frontières extérieures de l’Europe :

  • SIS  (Système d’information Schengen) ;
  • Sirene  (Supplément d’information requis pour l’entrée nationale) ;
  • SIV  (Système européen d’identification des visas) ;
  • système entrée/sortie (Entry/Exit System, EES) ;
  • fichier biométrique de reconnaissance des empreintes digitales Eurodac  ;
  • Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures Frontex  ;
  • Traité de Prüm de coopération policière et judiciaire.

Pour le plus grand bien de la CIA, ces fichiers et systèmes de coopération transfrontaliers, ayant majoritairement été conçus pour lutter contre l’immigration illégale et la criminalité, ne « posent qu’un risque minime » d’identification des espions américains.

De plus, souligne la CIA, si la France, la Grèce et l’Espagne requièrent des détenteurs de passeports diplomatiques américains qu’ils obtiennent un visa, tel n’est pas le cas pour les simples touristes américains, dans l’ensemble des pays de l’espace Schengen. Tout juste craint-elle le fait que le système EES de prises de photographies et d’empreintes digitales, et de suivi des entrées et sorties des voyageurs non-européens, puisse « accroître le risque d’identification » de tous les voyageurs américains.

Que la CIA se rassure : en septembre dernier, la Commission européenne adéclaré  aux Etats membres qu’elle n’avait pas réuni suffisamment d’éléments justifiant le fait de permettre aux forces de l’ordre d’accéder au système EES.

A moins de figurer dans des fichiers tels que celui des personnes recherchées (FPR) en France, ou encore celui d’Interpol, la pire des choses qui puissent arriver est donc probablement d’être interrogé par des policiers expérimentés, voire des agents des services de renseignement ou de contre-espionnage, aux techniques et méthodes bien aguerries.

11

Ayez des réponses simples (et immédiates) aux questions « Pourquoi êtes-vous là ? » et « Où résidez-vous ? »

 

La CIA explique à ce titre qu’il faut surtout rester constant dans ses déclarations, et de disposer d’une « couverture plausible » – conseils qui valent pour n’importe quel interrogatoire.

Un agent opérationnel de la CIA qui voyage fréquemment en Europe et en Asie précise que la meilleure des précautions serait ainsi d’avoir des réponses simples et plausibles aux deux questions les plus fréquemment posées : « Pourquoi êtes-vous là ? » et « Où résidez-vous ? ».

Un « expert en criminalistique financière dans le domaine commercial » (sic) explique de son côté que les personnes qui mentent ou cherchent à induire les autres en erreur laissent souvent un ange passer entre la question et la réponse, usant de termes vagues ou borborygmes visant à gagner du temps (« Euh » ,« Mmm »), montrent des « signes psychosomatiques » de leur stress en se mordant la lèvre, avalant leur salive, transpirant, respirant profondément, rajustant leurs vêtements, ou cherchent à crédibiliser leurs propos à coups de « typiquement », « normalement », « souvent », « peut-être », « quasiment », « pour être honnête » ,« la vérité est », « je jure devant Dieu »... et enfin qu’ils donnent des réponses par trop détaillées.

« Les voyageurs qui évitent de fournir des détails inutiles verront probablement leur interrogatoire écourté. Un rapport du FBI indique qu’une entreprise de sécurité chinoise recommande à ses employés de ne pas apparaître nerveux, de fournir des réponses simples, de ne pas proposer d’informations additionnelles volontairement. »

12

N’oubliez pas la cravate

 

La CIA conclut son mémo en expliquant comment un officier de la CIA, en transit dans un aéroport européen, avait été sélectionné par les services de sécurité pour un contrôle approfondi, potentiellement parce qu’il était été habillé de façon « par trop décontractée », alors qu’il était détenteur d’un passeport diplomatique.

Malgré les nombreuses précautions prises par l’officier en question, des traces d’explosif furent trouvées dans ses bagages. Interrogé à ce sujet, l’espion prétendit qu’il venait de suivre une formation à l’antiterrorisme à Washington. Les officiers de sécurité ne comprenant pas bien l’anglais estimèrent qu’il restait évasif, et... qu’il avait été entraîné dans un camp terroriste. Mais l’espion maintint sa version et persista à répéter sa « couverture » (« cover story ») jusqu’à ce que les officiers le laissent finalement repartir sans plus de formalités.

Comme quoi, on peut donc avoir des traces d’explosifs dans ses bagages, et être laissé libre de franchir les frontières...

Dimanche 21 Décembre 2014




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